Si on pouvait comparer Gabriel à un objet, cela serait une horloge. Dans son échoppe, dans le quartier des orfèvres, on ne peut entendre que deux choses : le Tic tac de l'horloge et les petits tic qu'il produisait pendant qu'il tapotait sur le burin, formant des symboles stylisés sur la pièce de métal qu'il avait sous les yeux. Telle l'horloge, chacun de ses coups étaient précis et régulier. Son oeil encore valide recherchant le moindre défaut qu'il aurait pu laisser passer sur la machinerie qu'on lui avait confiée, comme si sa vie en dépendait. Autour de lui plus rien n'existait, ni les gens passant devant sa boutiques par hasard pour admirer ses oeuvres, ni les chariots et leur vacarme lorsqu'ils passaient sur les pavés, ni même le monde. Seuls restaient, ses outils, son travail et ce tic tac d'horloge. Il aurait pu rester à travailler jusqu'au lendemain matin si ladite horloge n'avait pas sonné les coup de dix heures. Comme sortant de sa transe, Gabriel se releva, s'étira légèrement puis plaça son oeuvre dans sa réserve.
Allumant un chandelier, il éclaira les divers rateliers d'armes sur lequelles ont pouvaient voir des gravures plus étranges les unes que les autres. Epée, fusil, révolver, hache, même des crucifix, tout un attirail bien étrange même pour un armurier. Comme à son habitude, il se lava pour retirer la crasse de la journée de son corps fluet puis enfila un corset de cuir en dessous de sa chemise avant de passez les bras dans son porte flingue où un colt de moyen calibre patientait que son maitre l'empoigne. Il s'habilla avec sa veste et son manteau de cuir, sans oublier la dague coincé dans sa ceinture et ses protège-poignets.
On toqua à la porte. Gabriel regarda sa montre et constata que son transporteur était toujours aussi ponctuel mais, comme à son habitude, il l'accueilla, un révolver dans la main, prêt à lui faire sauter la tête en cas de tromperie. Ce n'était pas qu'il était paranoïaque, même si beaucoup le pensait. Le fait est que lui savait. Il savait ce qui rodait dans la nuit, il savait que la mort prenait bien des visages dans cette cité et il savait que ces choses ignorait le plus souvent ce que ses armes pouvaient leur faire. Il débloqua les divers verroux de sa porte de derrière et recula de 3 pas. Bertrand, son transporteur entra et comme à son habitude, il prit la petite fiole posé à coté de la porte pour s'en faire couler sur les mains.
"Content ? Quand est ce que tu arrêteras de me faire faire ce petit manège ?"
Le cliquetis si caractéristiques des armes auxquels ont remet le percuteur en place, se fit entendre dans la pièce.
"Jamais" répondit Gabriel sèchement
Coupant cours à toutes conversation, il pointa deux coffres avant d'aller chercher un grand sac en cuir.
"Dépêche toi de mettre la cargaison dans le chariot, on a pas toutes la nuit" dit il à Bertrand tout aussi sèchement
"Hey, ne me presse pas, tu as voulu voir mes nouveaux clients, ok, mais c'est mon chariot alors on va à mon rythme. Et puis si c'est pas content, t'as qu'à m'aider à charger"
Quelques minutes de chargement plus tard, sans que Gabriel ait mis la main à la pates, le chariot se mit à traverser la ville. Bertrand, voulant faire passer le temps, demanda :
"Au fait, pourquoi ton intéret soudain pour mes clients ?"
"Tes clients sont des incapables. Ils traquent le meurtrier qui terrorise la cité depuis maintenant des semaines sans le moindre résultat. Il va falloir que je vérifie s'ils savent et veulent se servir de mes armes ou si c'est du bobard leur truc. D'autant plus que certains les décrivent comme une secte"
"Et tu comptes faire ça comment ? En les matraquant, en leur tirant dessus ?"
"Non, simplement en les menaçant de ne plus les fournir"