Raziel

La rage ... Quelle source d'énergie inépuisable chez un être humain. On la retrouve sous plusieurs déclinaison : La haine, la rancune, la monstruosité, la frénesie, ... que sait je encore. Cette rage, je la sens me pousser droit devant, vers la fin de ce cauchemar sans fin dans lequel je suis enfermé depuis je ne sais combien de temps. Le gardien me croyait surement trop faible pour pouvoir m'échapper une seconde fois haha grossière erreur. Je n'ai jamais été aussi puissant qu'aujourd'hui. Chaque fois que je me remémore leur visage, celui de ces traitres, je sens mon corps porté par une puissance qui ouvre des brèches comme celle que je traverse. Je sens presque le véritable air sur mon visage. Je ... je le ...sens

...

Alors que je me réveille doucement de mon inconscience due à la traversée entre les mondes. Je sens sous mes doigts un sol granuleux et poussiéreux. Mon corps me fait souffrir ... non ce n'est pas une douleur physique. Je sens cette douleur au plus profond de mon être, dans mon ame. Je me souviens de cette douleur, c'est le résultat de la traversée, les plaies accumulées dans ce monde de cauchemar ressurgissent comme pour m'indiquer que je suis arrivée à destination et que ce que je sens est l'ultime torture que me fera le gardien. J'ouvre mes yeux alors sur le monde des vivants, me rassurant d'être arrivé à destination. L'obscurité qui règne dans cet endroit, l'odeur de mort, de moisissure et de poussière qui le remplit, je ne peux être que dans une crypte. Malgré ma fatigue d'une telle traversée, je tente de me relever en m'appuyant sur la tombe de pierre qui est à coté de moi. Un bras, puis l'autre, je me hisse sur la tombe pour arriver à le mettre sur pied et tenter d'avancer.

Mais rapidement, le sol se dérobe sous mes pieds et je chute, me retrouvant au même point que tout à l'heure. Alors que je retente de me mettre debout, je vois une petite flaque d'eau sur le sol sur laquelle je peux voir alors mon visage.

Bon sang, que s'est il passé ? Mon visage est ... mon corps est décharné, monstrueux. Pourquoi cela est il arrivé, la première fois j'étais ressorti humain, cette fois me voilà devenu un être plus proche de la mort que de la vie. Je ... Non, je ne dois pas regretter mon geste. Mieux vaut quitter l'autre monde en monstre que d'y rester à jamais en humain. La stupeur de ma propre image m'avait brusquement réveillé et, sous cette forme, je ne devais pas me faire remarquer. Mon corps était détruit mais tant que ma volonté de vivre rester intacte, rien ne pouvait m'arriver.

Cette crypte était surement celle d'un petit bourgeois. Aucun ornement quelconque, aucune armoirie, je décidai donc de le dépouiller de la seule chose qu'un mort peut avoir dans la mort : ses vêtements. Fort heureusement, celui là ne devait être mort que depuis quelques semaines, ses habits n'avaient pas été rongés par le temps. J'entoure donc le morceau de tissu autour de mon corps pour le cacher avant de me rendre de chercher la sortie. Mes forces semblent revenir alors que je me dirige vers la sortie. Montant à quatre pattes puis à trois puis deux, je revit enfin, jouissant de ma nouvelle liberté et de la possibilité d'accomplir ma vengeance

Alors que je sors de cette crypte, je vois alors un cimetière immense. Ne reconnaissant pas l'endroit, je constatai que je n'étais plus à Paris ce qui risquait de rendre ma vengeance difficile, mais comme le dit le dicton : c'est un plat qui se mange froid. J'avance alors, toujours enroulé dans mes guenilles, furetant et espérant ne pas croiser un garde qu'il devrait alors réduire au silence. Fort heureusement, le garde en question n'est en fait qu'un pauvre gars qui picole tranquillement dans un coin. Je le surveille quelques instant avant de le quitter du regard, certains qu'il sera tellement ivre pour discerner la réalité de mon monde. Marchant rapidement vers la sortie, je m'aperçois que la grille est, elle aussi surveillée. Le gardien de la porte semble faire sa ronde de manière régulière. Je patiente donc, le temps qu'il s'écarte de la porte un instant. Je suis prêt à partir, posté comme un animal attendant que sa proie détourne son attention ...

C'est alors que mon attention est attiré par une tombe. Un certain Ulrich Kloecher était mort ici, mais ce n'était pas le nom qui avait retenu mon regard mais plutot la date inscrite sous le nom "1786-1821". Comment était ce possible ? J'ai été trahi en 1548 comment ai je pu apparaitre 300 ans plus tard. La nouvelle me tétanisa littéralement. Mon esprit se mit à chercher une explication à ce saut temporelle ne trouvant qu'une seule explication : le gardien m'avait torturer bien plus longtemps que je ne l'avais imaginé. Ma vengeance, celle pour laquelle j'ai bravé la douleur et la mort était aujourd'hui oubliée. Jamais je ne pourrais les faire souffrir comme j'ai souffert. J'étais un mort vivant à présent ...

Non ! Je ne peux rester comme cela. Pas question de renoncer à ma vengeance pour si peu. Quelqu'un doit payer pour ce qui m'est arrivé et si ce n'est pas eux, leur descendance fera l'affaire. Reprenant du poil de la bête, je bondis hors de ma cachette et passe derrière le gardien sans qu'il ne se doute de quoique ce soit puis passe le mur comme si de rien n'était. J'avais 300 ans de retard, autant les rattraper le plus vite possible.

Sous mes guenilles, marchant au milieu de la nuit, j'observe ce nouveau monde. Je remarque alors que, comme je le pensais, les habits changent, les modes changent, la technologie change, mais les gens eux ne changent pas. A chaque fois coin de rue, j'aperçois encore et toujours les même inégalités qui m'ont forgés. Les riches régissent toujours le monde, les pauvres sont toujours aussi nombreux et les ruelles sombres sont toujours aussi dangereuses. C'est alors que ce qui ressemble à un prévôt m'aperçoit, en train de marcher au milieu de la rue déserte. Gardant mon calme, je fais mine de ne pas le regarder jusqu'à ce qu'il se poste devant moi.

"Hey mon gars, qu'est ce que tu fous ici à une heure aussi tardive"

Son accent guttural ne manque pas de me signifier que je ne suis pas à Paris

"Je me balade, prévôt"

"Tu n'as pas l'air d'un gars du coin. Fais moi voir ton visage"

"Mon visage ? Pourquoi cela ?"

"Les rôdeurs de nuit doivent être identifié pendant le couvre feu"

"Je ne suis qu'un pauvre mendiant..."

"Tu es un rôdeur alors relève tes guenilles"

Un couvre feu, voilà bien ma veine. Je ne pouvais me permettre de me faire remarquer, surtout vu mon apparence. Voyant une ruelle sombre. Je décide de dégager la main du prévôt de mon épaule et de fuir. Ces humains ne peuvent me suivre de toutes facons. Trop rapide pour eux, je m'engouffre dans ce qui est surement l'enfer de toutes polices, les bas fond d'une ville

Je marche rapidement, usant de la nuit pour me dissimuler, m'enfonçant encore plus dans les ténèbres de la cité. Regardant derrière moi régulièrement, je note que le prévôt ne m'a pas suivit, surement trop peu payer pour y entrer et donner un coup de pied dans le nid de frelon. Peu importe la ville, il y a toujours des quartiers où personnes ne souhaite vivre. Des quartiers où la loi n'a que peu de prise mais où la justice est appliquée avec une extrême sévérité. Ces quartiers, c'est mon monde ... du moins ça l'était il y a 300 ans.

Aujourd'hui, il faut avouer que les visages qu'on croise sont pour le moins étrange. Des malandrins déguisés en honnêtes gens et coiffé d'étrange chapeau aussi grand que leur tête. Je vois alors les mendiants se regroupant entre eux, pour mieux se tenir chaud, partageant leur bouteille de vin. Comme quoi, la pauvreté force au partage. Cachés sous ma capuche crasseuse, je parcours cette petite ville dans la ville essayant de comprendre mieux ce que j'ai loupé. Je dois dire que j'ai encore du mal à comprendre le principe de leur source de lumière enfermée dans du verre mais c'est pour le moins impressionnant. Je voix aussi des hommes sortir d'une espèce de bar où la fumée ramollit les gens et des hommes trembler en buvant un alcool vert. Les prostituées, elles, ne semblent que guère changée, toujours aussi belle, seules leurs vêtements ont changer ... ce qui n'est pas pour me déplaire. Malheureusement ma condition risque de compliquer mes futurs ébats.

Cette rue semble un repère parfait pour ma nouvelle vie. Je sens la misère emplir mon être et le revigorer. Entrant dans une ruelle, je regarde si personne ne me vois avant d'escalader un mur et de monter sur le toit de la batisse. Une fois là haut, je repère où je suis avant de partir explorer cette merveilleuse cité que je reconnais facilement grace à sa cathédrale unique. Je suis donc à Strasbourg

Depuis ma ... disparition Strasbourg avait drolement changée. Autrefois ville bastion des réformes protestantes, elle semblait être devenu en 300 ans une cité à la puissance économique florissante. Je me souvenais des histoires des huguenots qui s'étaient réfugiés ici pour échapper aux persécution chrétiennes ... pfff encore une autre de ces croyances ridicules qui ne font que vous décevoir une fois que vous entrez dans l'Achéron.

Quoiqu'il en soit, je commence à me familiariser avec cette ville. Sautant de toit en toit, caché par l'obscurité de la nuit, je regarde les quelques téméraires qui sortent la nuit alors que le couvre feu est prononcé. Je ressens cette ville comme jamais, à ceci près qu'une étrange sensation vient troubler mon être alors que je découvre le nouveau monde : une faim. Une faim inexplicable que je n'avais jamais senti auparavant. Une faim que je ne pouvais identifier véritablement. La nourriture ne me faisaient plus envie, tout comme l'eau ou l'alcool. Mais ce n'est pas mon esprit mais mon instinct qui me mit sur la piste de mon nouvel appétit. Alors que je passais au dessus d'une rue, celui ci me dicta de m'arrêter et d'observer la scène que je voyais quelques étages plus bas. Un homme était assis, adossé à un mur, baignant dans son sang.

Regardant vaguement autour de moi, je m'aperçois que personne ne va le sauver ni même me voir alors je descend de mon perchoir pour mieux examiner le pauvre bougre. L'homme est bien habillé, surement un bourgeois, et parfumé en plus. Je l'examine et remarque alors que rien ne lui a été volé. Ses yeux s'ouvrent alors et me voient, moi l'être repoussant hantant ses cauchemars. Avant qu'il n'ait le temps de réagir, je lui bloquais la bouche de mes mains griffues dans pour autant lui bloquer la respiration. Mon regard se porte alors sur l'étrange morsure que l'homme a à son coup. Mon appétit semble se réveiller à son approche. De ma voix la plus calme, je m'adresse alors à la victime sans pour autant libérer sa bouche

"Bonjour, petit bourgeois ... n'ait pas peur, je ne suis pas la mort, seulement l'un de ses anges. Où est partis celui qui t'a fait cela ?"

Le bourgeois pointe du doigt une direction menant dans le coeur de la cité. Son bras, presque privé de sang, vacille un instant avant de tomber lourdement, signifiant qu'il était plus proche du seuil de la mort. Si j'avais eu ma machoire, j'aurais souris comme jamais. Un vampire avait fait cela à ce pauvre homme. Il pensait être au sommet de la chaine alimentaire, mais celui ci se trompait car, à présent, j'étais là. Pour remercier l'homme qui m'avait indiqué mon futur diner. Je le lance dans la rue principale, là où les policiers pourront le voir avant de sauter sur un toit et me mettre en chasse de ma nouvelle proie

Le meurtrier est rapide, mais il ne l'est pas assez pour moi. Je fais est qu'il semble fuir la lumière, confirmant mon impressions sur la nature vampirique de l'individu. D'habitude ces êtres vivent en bande mais les attaquer tous d'un coup serait dangereux, surtout après ma sortie récente de l'Achéron. De plus en plus près, je le suis observant chacun de ses pas. Jusqu'à ce qu'il soit juste en dessous de moi.

Mon repas n'est plus qu'à une dizaine de mettre. Tel un félin, je bondis mes griffes prêtes à le transpercer. Fort de deux étages de chute et de la surprise, le pauvre bougre n'aura pas une chance. Mais mon but n'est pas de le tuer, pas tout de suite. Une telle attaque le neutralisera surement sans lui faire trop de dégats. Je vais d'abord l'immobiliser et discuter un peu avant de le dévorer.

La chute est lourde pour le vampire, qui se retrouve écrasé sous le poids du monstre...Crachant comme un chat agressé, ses crocs sortent de leur cangue pour atteindre leur proportion d'attaque.

- Qui es tu assène le monstre d'une voix rauque

Un rire mauvais mais à la tonalité humaine se fait entendre sous mes guenilles. Prêt à combattre mes mains écartées et les griffes prêtes à s'abattre sur sa proie, je m'approche de mon futur repas.

"Vampire ... hahaha je ne m'étais donc pas trompé. Il n'y a que vous qui soyez assez brouillons pour laisser une proie mourir derrière vous. Ce que je suis n'a aucune importance pour toi, ni pour personne d'ailleurs. Je suis un spectre du passé. La parfaite représentation de ce qu'il y a au dessus de vous en ce qui concerne la chaine alimentaire. Mais je vais te laisser une chance de survivre si tu me dis où se trouve tes semblables"

- Mes semblables ricana le vampire , mes semblables sont partout, charognard...Nous ne vivons pas terrés comme des rats d'égouts, pour cacher notre faciès répugnant. Tu as encore beaucoup à apprendre sur nous on dirait, monstre de cirque...

"Oula que ces mots me font mal hahaha ! Essayez de vous montrez magnanimes avec une proie et voilà comment elle vous remercie ... Heureusement, tu m'as rassuré. Si toi et tes congénères êtes partout, je n'aurais donc pas à trop me soucier de mon appétit, n'est ce pas ?"

D'un bond à vitesse réduites, je teste la capacité de réaction de ce vampire, voir s'il sait se battre ou simplement envoyer des insultes en espérant qu'elle neutralise son ennemi

Se vaporisant dans un nuage de fumée, le vampire réapparaît quelques mètres plus loin, un sourire moqueur sur le visage

- Et piètre chasseur avec ça !

Un nouveau nuage de vapeur et le vampire disparaît.
La distance parcourue n'est pourtant jamais immense, à moins que le vampire ait pris le temps de rester dans la zone spectrale, ce dont Raziel doute fortement

Le vampire est un être couard on dirait, et aussi assez idiot pour me montrer ces capacités à peine le combat commencé. S'il s'est transformé en nuage de fumée c'est surement pour fuir. Usant de mes griffes, j'escalade l'un des murs où il était la plus proche fissure ou ouverture de sa proie.

"Et toi piètre adversaire" dis je en ricanant

Hmmm ... intéressant. Le Cainite est gentil de me mener dans son repère. Mais j'étais en territoire ennemi et nul doute qu'il n'était pas le seul être surnaturel dans cette demeure. L'heure était venue d'étudier mes proies. Usant de mon agilité et de l'obscurité encore présente. J'escalade le batiments et laisse mon oreille ainsi que ma vue étudier l'endroit. Combien sont ils, comment sont ils organisés, qui les protègent pendant la journée ? Tant de question que je rêve de découvrir

[Que es un Cainite, muchacho ?]

- Tu rentres bien tôt, Milos... prononça une voix grave provenant d'un siège large, tourné vers une cheminée

- J'ai fait mauvaise rencontre, maître.... dit le vampire d'un ton sifflant

- Une mauvaise rencontre mmm? Qui ne t'aurais pas suivi jusqu'ici par le plus grand des hasards ?

- J'en doute, Maitre...

[Désolé, une vieille habitude issue du jeu Vampire Bloodline. Un Cainite est un vampire]

"Ouais continue de douter hehehe" ricanai-je intérieurement.

S'il avait un maitre c'est qu'il devait être puissant ... Alléchant. L'appétit me tiraillait mais cet endroit était bien assez intéressant pour me retenir de débouler dans la maison. Le jour allait se lever et je risquais de ne plus être aussi invisible aux lueurs du soleil. J'attends jusqu'au dernier moment, écoutant la discussion avant de partir, via les toi, pour reprendre des oripeaux de mendiant et me fondre dans la masse