Toulouse

Le prêtre lentement s'asseyait tandis qu'Ellina restait en retrait. Père Patrice regardait Miss Luna aec attention et petit à petit semblait s'apaiser. D'une voix encore faible mais plus posée, il annonça :

- Je suis désolé, mademoiselle, d'une réception aussi peu chrétienne de ma part. Mais il se trouve que je suis... quelque peu... nerveux, en ce moment. Et pour certaines raisons, je vous ai confondue avec une autre... personne..., dit-il en jetant un coup d'oeil rapide sur la jeune compagne de la vampire. Vous n'êtes pas celle que je pensais... Veuillez accepter mes excuses.

- Mademoiselle Luna, racontez-moi ce qui vous est arrivé. Les rues de Toulouse ne sont pas sures d'après ce que m'a dit le Père Patrice, et à voir votre état en arrivant ici, il semble avoir raison.

Balbu commençait à s'impatienter un minimum, bien qu'il ne le laissa pas voir. Il savait que quelque chose n'allait pas à l'extérieur, et il n'était pas rassuré à l'idée que Luna puisse à nouveau s'aventurer seule dans les rues de Toulouse.

Ellina s'approche à pas lents de Balbu et Miss Luna. Maintenant qu'elle semble se sentir en sécurité, les traits apaisés de la jeune femme révèlent une beauté douce et touchante. Ses longues mèches de cheveux désordonées ajoute au charme désemparé d'Ellina qui, comprenant ce qu'on attend d'elle, commence à raconter :

- Je suis Ellina. Je gagne ma vie en lisant les lignes de la main ou en tirant les cartes, bien que je n'ai aucun don de prédiction. Mais je sais lire dans le coeur des gens et cela m'aide énormément... Or, ce soir, on m'avait proposé de faire mes tours dans un hôtel particulier dont on ne m'avait pas donné le nom. On me disait qu'il fallait que je sois discrète, que quoiqu'il se passe, je devais faire semblant de ne rien voir... Les invités sont arrivés un par un, masqués. Ils ont beaucoup bu et mangé, ils étaient à l'aise. Quand j'ai compris de quoi il s'agissait, je me suis demandée quel rôle je pouvais bien jouer... Quand j'ai vu cette femme s'avancer vers moi, j'ai tout de suite compris... Ils voulaient que je participe à cette orgie ! J'ai refusé... Elle s'est mise en colère... Elle m'a frappée... Je me suis enfuie mais j'ai eu très peur car j'ai eu la nette impression qu'elle aurait pu me tuer sous le coup de la colère et de la frustration... Dans la cour, elle a lancé ses deux chiens énormes à mes trousses. J'ai eu si peur ! Et dans la rue, alors que je me sentais en sécurité, je me suis faite poursuivre. Si je 'navais croisé madame à ce moment là, j'ignore ce qu'il se serait passé...

Balbu était perplexe quant à l'histoire d'Ellina, en effet, cette histoire même si elle est assez étrange, Balbu s'attendait à entendre parler de fantastique et de surnaturel. Mais cela aurait été bien trop simple, tout ne tourne pas autour du surnaturel. Balbu en fut presque déçu.

- Bien, mademoiselle Ellina, il est heureux pour vous d'avoir trouver mademoiselle Luna sur votre route. Mais maintenant, qu'allez-vous faire?

Balbu ne savait que trop penser ou comment agir, en effet, bien que le Père Patrice lui avait demandé de passer à la morgue pour commencer son enquête sur les choses étranges qui se passent à Toulouse, mais il ne peut se résoudre à laisser Ellina derrière lui, alors qu'apparement elle a besoin d'aide.

Et si je demandais l'avis de mademoiselle Luna, après tout elle a son mot à dire, et puis il se peut que sa perception des choses soit différente de la mienne et m'éclaircisse les idées.

Se tournant vers Luna, la regardant avec douceur:
- Nous ne pouvons laisser mademoiselle Ellina si elle court le moindre danger, mais pour notre enquête, il me faudrait me rendre à la morgue...Et je ne sais si l'histoire d'Ellina a un rapport quelconque ce que m'a rapporté Père Patrice.

Balbu raconta à Luna ce que lui avait confié le prêtre.

- Maintenant que vous en savez autant que moi, que pensez-vous que nous devrions faire?

- Vote solution est très bien, je dois avouer que je n'y avais pas pensé. Amenons Mademoiselle Ellina dans la chambre, j'en profiterai pour prendre quelques affaires, on ne sait jamais sur qui ou quoi nous pouvons tomber.

Se retournant vers le prêtre, Balbu ajouta:
- Mon Père, nous allons vous suivre dès que cette demoiselle sera en sécurité.

Balbu était prêt à monter, prendre deux dagues en argent dans la chambre, ainsi que trois bouteilles d'eau bénite. Il glissa le tout dans les poches de son manteau. Et laissa Ellina afin qu'elle puisse se reposer en paix.

Une fois les protagonistes redescendu dans le salon auprès de Père Patrice, Balbu se tourna vers se dernier:
- Mon Père, je pense que nous sommes prêts à vous suivre à la morgue, si vous voulez bien nous y mener. Comme vous l'avez dit les dépouilles de ces malheureuses pourraient bien nous en apprendre davantage sur ce qui nous attend, et peut-être savoir ce qu'il se passe exactement ici.
Je vous en prie, Mon Père, nous vous suivons.

Balbu rajouta cette dernière phrase en joignant le geste à la parole en désiqgnant la porte de l'hôtel.

Le regard affuté du chasseur vit immediatement l'homme à la pancarte, il alluma sa pipe et se dirigea vers celui-ci ...

"Apparement,tu me cherche...me voilà donc! et j'ai serieusement envie d'avoir des explications..."

La morgue

De retour à l'hôtel, Balbu s'adressa à Luna:
- Allons dans votre chambre afin de vérifier si notre hôte connait ces symboles ou non.

- Mademoiselle Luna, je vous en prie, il s'agit de votre chambre, menez-nous y donc. Je vous suis. En entrant faites attention, pas que j'envisage qu'elle ait pu vous voler ou qu'elle nous attaquerait, mais plutôt que puisqu'elle qu'elle était recherchée, que ses poursuivants ne l'ai retrouvée.

Main légère qui se pose sur un bras, entraînant d'un mouvement du corps l'ascension par la face de l'escalier sud.

Ils montent côte à côte les trois étages qui mènent au corridor de la chambre 321.

L'obscurité et l'étroitesse du couloir permettent à leurs ombres de s'entrelacer et de se dessiner, spectres étranges, sur la moquette pourpre des murs.

Fascinée par leur danse, Luna s'approche de la porte, fouille dans la poche de sa veste, en sort une clé dorée qu'elle introduit dans la serrure.
Un cliquetis caractéristique leur indique qu'elle est dévérouillée. Elle pose une main sur la clanche et d'un geste lent, l'abaisse, faisant coulisser l'ouvrant vers l'intérieur.

Le silence les cueille. Point de lumière.

La chambre semble vide.