Scénario IV (enfin nommé !) : église Saint Sernin

Viollet-le-duc posa un regard indulgent et empli de bienveillance sur la jeune femme.

- Vraiment ? Justement, demain soir, une personne de ma connaissance organise une soirée privée et si vous pouviez venir, cela me ferait immensément plaisir. Il s'agit de Mme Paulette de Montauban. Une femme d'un certain âge férue de plaisirs spirituels... Et je suis sûre que votre musique devrait lui plaire, malgré sa très haute exigence en matière d'art.

Il regarda fixement Gwendaël, attendant visiblement une réponse sûre et immédiate.

Dans l'embrasure, l'italien semblait se contenir et laissa passer sans mot dire les personnes qui sortaient par petits groupes de la crypte...

Au fur et à mesure du départ des spectateurs, la présence, même à l'autre bout de la crypte, de l'italien se faisait de plus en plus lourde à la jeune femme. Elle s'en voulait de se laisser ainsi déstabiliser, mais n'arrivait pas à s'abstraire de cette oppressante présence.

Avec une profonde inspiration, elle leva les yeux vers le célèbre architecte, en rougissant. Puisant de la force dans la bienveillance de son regard, elle essaya de lui répondre avec une assurance qu'elle ne ressentait cependant pas du tout.

Ce... ce serait un grand honneur pour moi, monsieur. Je... me tiens à votre disposition et ferai de mon mieux pour mériter la confiance que vous me faites.

les battements de son cœur se calmèrent un peu... avoir une perspective pour la suite, le lendemain, avait quelque chose de rassurant, même si elle ne savait ce qu'elle ferait à l'issue de la soirée... au moins elle ne partait pas dans le vide pour la soirée du lendemain. Elle tenta de fixer ses pensées sur le répertoire à préparer...

Viollet le duc eût un grand sourire, demanda à Gwendaël où il devait la faire chercher, la prévint qu'un fiacre se tiendrait devant chez elle à 20h le lendemain soir, la salua et partit rejoindre ses invités à l'extérieur.

Gwendaël eût à peine le temps de respirer que l'italien était là, près d'elle.

- N'y allez pas...

Dans son regard, au milieu de la concupiscence la plus affichée, pouvait se lire aussi un mélange de compassion et de tristesse.

[ hrp : je pars du principe que tu as donné l'adresse du musicien qui te loge actuellement]

- N'y allez pas...

Une fois de plus, elle sursauta, tandis que l'étrange malaise que déclenchait la présence de l'italien se manifestait de nouveau. Pourtant, au delà de l'impression nauséeuse qu'il lui donnait, elle ressentit comme une certaine compassion. Il semblait réellement inquiet à l'idée qu'elle honore son engagement.

Elle était à nouveau fébrile, regardant autour d'elle... naïvement, elle ne s'était pas posé de questions sur son retour à l'appartement, mais brusquement elle se rendait compte qu'il allait lui falloir affronter seule les rues noires pour rentrer. Si elle avait une vague idée de la direction à prendre, elle n'avait par contre pas un sou pour payer un fiacre.

Elle baissa les yeux sur sa tenue. Marcher ainsi vêtue ne ferait qu'abimer une si belle robe. Mais qu'avait-elle imaginé? que son généreux hôte, non content de l'héberger et de lui procurer des vêtements et du travail, allait de surcroit attendre patiemment qu'elle aie fini tout ce qu'elle avait à faire?

Relevant les yeux, elle croisa de nouveau le regard tout à la fois concupiscent et inquiet de l'homme qui lui faisait face. Elle s'empourpra, et bafouilla :

je... mais... mais que voulez-vous dire... et... et pourquoi me... enfin que ... que me voulez-vous?

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