Lucius Cramer

Paris, 7eme Arrondissement, le Boulevard Saint Germain, pour beaucoup c'était un quartier où la richesse était exposé sans la moindre retenue mais Lucius ne l'entendait pas dans ce sens. Sa calèche le déposait non loin de son lieu de rendez vous et pourtant il sentait déjà la puanteur des clochards que les serviteurs attiré par l'aumône d'une riche dame ayant pitié d'eux. Bien que n'ayant pas l'usage de ses yeux, il sentit approché un mendiant s'approcher et commencer sa demande. Mais s'arrêta brutalement alors que Kerberos descendait lui aussi de la voiture. D'un simple grognement, le clochard se recula provoquant un petit ricanement chez l'aristocrate.

« Qu'y a t il, Kerberos ? Tu as senti quelque chose ? De la nourriture ? »

Le chien répondit à son maitre d'un aboiement pareil à un ordre de ne pas s'approcher et de passer son chemin, ce qui fit le gueux d'après les bruits de pas qu'entendit Lucius.

« Allons, Kerberos, nous allons être en retard si nous continuons à nous amuser de la sorte »

Le magnifique Dog Allemand guida alors l'aveugle à travers les rues au milles senteurs apporté par un parfumeur et ses clientes. Les rires de celles ci agressaient ses oreilles autant que les voix graves du bar un peu plus loin. Ce tourbillon d'agression aux sens de Lucius était cependant un sacrifice qu'il voulait bien accepter pour faire plaisir à une puissante dame. Il le savait bien, être financièrement aisé était une chose importante dans ce monde mais avoir des relations était nécessaire pour survivre dans l'aristocratie. Heureusement, il avait un argument de choix pour être invité. Lorsqu'on lui ouvrit on l'accueillit avec diligence, comme d'habitude. Son chien ne quitta pas l'entrée alors on le mena au salon de la propriétaire des lieux.

Elle et quelques unes de ses connaissances attendait Lucius autour d'un thé. Avançant dans la pièce en se guidant à l'ouïe et à l'aide de sa canne d'ébène, il s'arrêta devant l'assemblée et salua sans le moindre accent anglais dans sa prononciation.

« Madame De Livier, messieurs dames, je suis Lucius Cramer, votre divertissement de l'après-midi »

L'annonce fit un effet plutot positif d'après ce qu'il pouvait entendre des convives. Une jeune femme le complimentait sur son ensemble noir et rouge, un jeune homme était lui étonné de voir la facilité dont l'aveugle arrivait à se mouvoir sans utiliser ses yeux. Avec un peu d'aide, il s'assit devant le piano, prit ses repères et commença à jouer une mélodie de sa composition. Alors que ses doigts effleuraient les touches, une mélodie étrange fut produite : dansante et espiègle telle une flamme de bougie. Puis elle évolua pour devenir plus puissante et chaleureuse comme un feu auprès duquel on se réfugierait lors d'un jour de pluie avant de prendre encore plus de puissance et de provoquer des frissons aux personnes présentes transformant le feu en un incendie emportant les émotions des convives sur son passage. Puis vint la fin de cette composition, douce et calme comme une braise s'éteignant au petit matin jusqu'à la note final

C'est un triomphe qui accueillit la prestation du musicien.
Ce salon d'ordinaire calme et guindé, dont les musiciens n'étaient que part du décor et dont personne ne se souciaient habituellement, avait fait fi de la règle d'usage et les conversations s'étaient tus pour écouter l'aveugle....

Lorsque le bruit habituel des cancans de la bourgeoisie parisienne reprit, Lucius put sentir sur son épaule une main amicale et une voix admirative de femme lui demander :

- Je n'ai jamais entendu un morceau pareil. Il est complètement en dehors des cadres de la musique actuelle, vos accords fleurent le baroque et pourtant vous vous évadez rapidement vers le classique, comme un rafraichissant mélange de plusieurs époque à la fois.
Vous êtes compositeur ?

Au contact de la main, Lucius tourne légèrement la tête, comme pour trouver le regard son interlocutrice sans vraiment le pouvoir.

"En réalité, c'est plus un morceau sur lequel je travaille depuis un certains moment. D'habitude, je joue des compositions d'auteur connu mais aujourd'hui était une journée parfaite pour voir si ma création était enfin achevée. J'ai l'impression qu'elle l'est à en juger à votre réaction"

La femme étouffa un petit rire amusé...

- Oui en effet. J'organise une soirée d'ici quelques jours, dans ma villa aux alentours de Paris. Vous plairez t-il de venir jouer pour nous ? Je vous ferais parvenir un fiacre.
Mon nom est Irène de Bonneval, je suis l'épouse de Vivien de Bonneval, le directeur des Finances de Paris.

Un sourire sur les lèvres Lucius fit mine de réfléchir un instant avant d'accepter de la tête.

"Il me plait toujours de jouer pour des personnes de haut rang telles que vous, madame. Je tacherai de vous présenter une composition qui, je l'espère, aura autant de succès que celle d'aujourd'hui"

La femme semblait se gorger des flatteries de Lucius et glissa un pli sur le piano du musicien

- Il s'agit d'une invitation. J'irais de toute façon vous faire chercher...à quelle adresse Monsieur ?

Elle cherchait vraisemblablement à savoir son nom, d'une manière plus discrète qu'en la demandant au tenancier de l'établissement.

J'attrape l'invitation après un petit tâtonnement sur les touches du piano sans pour autant faire de bruit.

"Lucius Cramer, madame. J'habite un petit hotel particulier avenue Breteuil (euh j'ai recherché sur Wikipédia, normalement c'est pas bien loin de Saint Germain) non loin du café "La Scène". Ce n'est pas difficile à trouver vous verrez, contrairement à moi. Et si vous n'arrivez pas à trouver avec vos yeux, laissez vous guider par l'odeur délicieuse du café"

La femme prend alors congé du musicien pour se retirer....
Le reste de la journée se passe ordinairement. Pourtant, Lucius peut aisément sentir dans l'air le regard chargé de ressentiment d'une personne dans la foule, qui s'éclipse peut de temps après le départ de la dame.
La soirée appelle la fermeture de l'établissement et le tenancier vient déposer l'enveloppe particulièrement garnie dûe au musicien....

- Voilà votre part, Monsieur Cramer...Vous avez eu énormément de succès aujourd'hui, les gens se sont montré généreux. Ils sont enchantés de trouver un peu d'originalité ces temps ci....Je vous recommande la plus grande prudence toutefois. Un de ces jeunes gitons qui traînent parfois ici à la recherche de femmes fortunées vous a pris en grippe je crois...

Mettant l'enveloppe dans ma poche intérieure Lucius n'affiche pas plus de dérangement que ça à l'annonce d'un rival potentiel. Il en rigole même.

"Si cet homme a peur qu'un pauvre aveugle lui enlève son gagne pain, il y réfléchira surement à deux fois avant de me vouloir du mal, surtout en la présence de Kerberos. Je vous remercie de cet invitation madame De Livier, j'espère pouvoir revenir à l'occasion pour vous montrer mon talent au violon"

Quand Morganne entra dans la piece Tobias fut aux anges.

-Morganne, vous etes, comme toujours, resplendisante... Je tenais a vous présenter Mr. Cramer...

Morganne fit une réverence puis Tobias ajouta:

-Prenez donc ma chaise...

-Mais vous mon cher Tobias?

-Je resterai debout, seul votre confort est important.

Il sorti une montre a gouset et regarda l'heure...

-je suis désolé ma chere je vais etre obligé de vous laisser un moment. Mr.cramer je suis désolé de devoir m'absenter, mais je dois aller poster un chapitre de mon histoire je vous laisse en compangie de ma douce morganne.

Il parti l'air presssé.

-Et bien nous voila seuls Mr.Cramer.

Elle eut un petit sourire

"Faites donc Tobias, habillez vous chaudement, même si le soleil est là, la neige est surement tombée cette nuit"

Sans même bouger ni se retourner, Lucius attendit d'abord que les Tobias sorte avant de bouger. Il but une quelques gorgée de son café avant de se retourner et de se placer sur l'un de ses fauteuil de velours rouge. Les verres noirs de ses lunettes reflétaient alors l'image de Morgane. Toujours sa main sur sa canne il la leva et l'abattit sur le parquet, provoquant le mouvement de Kerberos à ses pied. Le silence était lourd tout d'abord mais l'aristocrate décida de le briser.

"Tobias est quelqu'un d'étonnant, je retrouve en lui la régularité et le travail que je possède dans mon domaine. D'ailleurs j'ai cru comprendre que coté régularité vous êtes aussi étonnante. Disparaitre à la nuit tombée et revenir à l'aube ... à croire que vous êtes l'antithèse du vampire"

Ces derniers mots étaient énoncé avec un certains amusement

"Toutefois, je ne peux m'empêcher de me demander où vous passez vos nuit. Il fait froid dehors ce qui est loin d'être confortable pour une dame"

Elle eut un léger rire au mots concernanat les vampires.

elle lu répondit d'un ton léger et insouciant..

-Quand viens la nuit je retrouve ma soeur. Elle m'abrite et me protege, je ne sait pas ce que je ferais sans elle.

"Votre soeur ? Je ne me souvenais pas que Tobias m'ait parlé d'elle ... enfin peut être était ce un simple oublie. Néanmoins sachez que votre soeur est aussi la bienvenue en ce lieu si cela peut vous éviter d'attraper froid dans ces journées d'hiver. Dites moi, aimez vous la musique ?"

Elle se rendis compte qu'elle avais fait une bétise en parlant de sa soeur.

-Concernant ma soeur je n'en ai pas parler a Tobias, car elle assez... spéciale.

puis d'un ton embarrassé elle lui demanda un service

-Je vous demanderez de ne pas en parler a mon cher Tobias. Quand a la musique je l'apprécie bien plus que je ne sait en jouer...

"Spéciale ... hmm quelle étrange utilisation de terme pour qualifier sa famille. A-t-elle une propriété sur Paris ?"

"je ne me souvient pas qu'elle en ai fait mention.Il faudra que je lui pose la question.."

"N'étiez vous pas chez elle la nuit dernière ?"

Encore une fois elle s'etait un peu trop révélé

"effectivement j'etait chez elle, mais je n'ai pas souvenir des evénment de nuit dernière, je me suis endormi entre ses bras avant d'etre arrivé chez elle..."

"Hmm ... Je sens que je vous mets mal à l'aise, je m'en excuse. Je souhaite juste protéger Tobias. La gloire dans un domaine attire souvent des personnes vénales qui, même si elles peuvent combler certains désirs, peuvent aussi blesser des personnes aussi sensible aux émotions que les artistes. Je ne veux pas que l'art de ce Tobias soit perdu. J'espère ne pas vous avoir outré avec mes question"

Lucius se lève et propose sa main :

"Vous disiez aimer écouter de la musique, peut être aimeriez vous m'écouter pendant que mes exercices du matin"

"Je vous trouve bien cruel, Mr Cramer. J' en mourrerai si il arrivais quelque chose a mon tres cher Tobias. Mais passons; faites moi donc ecouter votre talent"

Alors que je guide la jeune Morgane dans la maison avec une précision étonnante, toujours suivit de son chien, il continua sa conversation d'un ton nonchalant

"Cruel ? Certains peuvent le penser, peut être le suis je. Je préfère dire prudent ... On a beau vous appeler sexe faible vous avez bien plus d'influence sur nous qu'on veut bien nous le faire croire. Par exemple, mon ancêtre Ethan Cramer, a, dit on, été maudit par une sorcière. La malédiction devait le rendre aveugle lui et sa descendance"

Elle fut surprise par la nouvelle...

-"Oh... J'en sus scincerment désolé."

Puis elle repris D'un ton attendrie.

"Vous etes donc Né aveugle c'est cela ?"

"Non la malédiction a l'étrange sadisme de laisser la descendance voir pendant leur plus jeune age pour mieux les plonger dans les ténèbres. Mais si ce n'était pas sadique, ca ne serait pas une malédiction. Il faut vire avec, comme tout. Mais je n'ai pas à me plaindre, la cécité n'a jamais été un problème pour les Cramer, même au contraire. On se méfie trop peu du pauvre aveugle" ricana-t-il

Lucius et Morgane arrivèrent dans la salle de musique. Alors que toute la maison était décoré sur des ton rouges orange, celle ci était d'un bleu serein. Un silence étrange régnait en ces lieu comme si la pièce ne souhaitait entendre que la musique. Lucius montra de la main les quelques fauteuils où la jeune femme pouvait s'assoir, sans pour autant regarder dans leur direction avant de s'installer devant le piano. Il pianota quelque instant pour vérifier que l'instrument était toujours accordé. Kerberos s'allongea près de son maitre le regard toujours dirigé vers Morgane.

"Croyez vous aux mythes ?"

-" je dois avouer que ...oui."

dit elle avec une certaine malice.