Le Bureau de la Sûreté générale

<<Si c'est la bonne solution pour sauver mon ami, cela me convient totalement.
Nous vous accompagnons... Je vais chercher Coraline.>>

Lucien s'appreta à partir, mais se retourna derechef.

<<Désolé d'avoir voulu monnayer si abruptement mon aide... Mais J'ignorais de quel façon proccéder pour que vous sauviez mon ami.
Je sais néanmoins que je dois vous faire confiance.
Dorénavent, vous commandez et j'obéis...>>

Lucien sort chercher Coraline.


Je propose qu'on attende un post de sa part.

Pour Coraline, les secondes passaient comme autant de siècles... Elle n'en pouvait plus d'attendre dans l'indifférence générale. Il fallait qu'elle fasse quelque chose... Son instinct de survie prit le dessus, réveillant en elle de vieilles passions qu'elle croyait endormies...

Elle regarda furtivement la foule, en cherche d'une proie acceptable. Rapidement, elle repéra un homme assez grand, au cou de taureau. Elle soupçonna, par son mantien rigide et sa moustache fière, qu'il s'agissait d'un militaire. Il portait une croix discrète autour du cou. Et un homme qui porte une croix est nécessairement réceptif...

Elle enleva ses lunettes et baissa les yeux. Elle marcha droit sur lui, comme plongée dans de tumultueuses pensées et le percuta.

- Je suis vraiment désolée, monsieur, je...
- Vous ne pouvez pas faire att...

Mais jamais il n'achéverait cette phrase. Sa volonté avait rencontré le regard de Coraline, s'y était jeté et s'y était noyé. Dans ses yeux couleur de Rhin il rencontra l'amour passion, l'amour douleur, l'amour torture. Il resta là, les bras ballants, incapable de sortir une phrase cohérente.

Coraline sentit l'amour envahir son propre coeur, le fortifier. Elle n'avait plus peur du néant, plus peur des froides profondeurs. De nouveau elle se sentait entière puissante, libre.

- Me trouves-tu belle, mon amour ?
- Oui.
Coraline fit la moue.
- Belle comment ?
- Belle comme les rayons de soleil le matin, belle comme la pluie fraîche de printemps.
- Voilà qui est mieux mon amour.

Elle était désormais sûre d'elle. Mais il lui fallait plus...

Elle enlaça l'homme et l'embrassa avec fougue. Un baiser unique, plus que sensuel, plus que passionné. Un baiser qui était tout érotisme et tout innocence, tout amour et tout souffrance. Un baiser d'amour qui valait toutes les vagues de tous les océans.

Les gens, étonnés de cette scène impudique, se retournaient pour les regarder. Et Coraline sentait leurs regards et elle se ressentait vivre.

Lucien guettait à droite et gauche.
<<Une jeune fille seule, avec des lunettes, plutôt jolie... Vous l'avez vu ? Non ?>>

C'est alors qu'il aperçut l'attroupement.

Au milieu d'une petite foule littéralement médusée, Coraline embrassait goulument un homme de grande taille. Personne ne pipait mot. Ils avient tous un sourire béat, presque idiot.

Il s'approcha, intimidé et tapota l'épaule de Coraline.

<<Heu... Coraline ? On y va ?>>

Ne sachant pas à quoi ressemblait l'amie de Lucien, Balbu se contentait de le suivre dans sa recherche de son amie.

Mais bon sang! Je ne sais quels tourments mademoiselle Luna vit, mais il faut nous dépêcher afin d'y mettre fin.

Balbu suivit Lucien Lucien au milieu de la foule, et aperçut Coraline : elle était merveilleusement belle, si belle que cela semblait irréel. Après s'être perdu quelques secondes sur la beauté de la jeune femme, Balbu se reprit.

Lucien venait de demander à la jeune femme de partir.
sans attendre plus longtemps, Balbu enchérit aux paroles de Lucien:

-Bonjour mademoiselle, votre ami Lucien vous cherchait avant de partir dans le nord, Apparemment, nous devons tous nous y rendre sans perdre de temps. Alors, je suggère que nous partions tout de suite.
Il ne nous reste plus qu'à trouver une carriole afin de partir de suite.

Sans attendre de réponse de la part de Lucien et de Coraline, Balbu héla une calèche, y fit monter Lucien et Coraline, avec beaucoup de galanterie pour cette dernière, et y monta en dernier en demandant au cocher de se rendre à Epernay.


Les provinces du nord, l'appel du nord

Je me permet juste de rajouter quelques détails dont un qui a, mine de rien, sa petite importance pour la survie mentale de vos persos... après, si vous ne voulez pas, c'est vous qui voyez, hein...


Lorsque Lucien tapota l'épaule de Coraline, elle sut que c'était lui. Les yeux fermés, elle murmura quelques mots à l'oreille de l'homme dont elle ignorait toujours le nom.

"Si tu me veux vraiment, tu me retrouveras..."

Phrase sybilline qui les ferait se rencontrer de nouveau, dans cette vie ou dans l'autre, su terre ou dans les profondeurs de la Seine...

Puis elle reposa ses lunettes sur son nez et ouvrit les yeux. Elle vit à peine l'homme pressé qui commanda le fiacre. Elle était comme ivre d'avoir trop bu après un trop long jeune. La durée du voyage ne serait pas de trop pour reposer les pieds sur terre...

appartement de Balbu.

Je regarde avec nostalgie ces murs dans lesquels, il n'y avait pas si longtemps, on m'avait laissée me sentir seule. A cette époque, j'étais avec Lucien Bonmel.. Qu'avait-il pu devenir ? Il y avait Jean, dont, en revanche, je ne savais que trop bien ce qu'il était advenu... C'était ici qu'on avait rencontré Balbu alors en quête, déjà, de Miss Luna...

Je me tourne vers le prêtre livide :

- Bien, allons voir votre ami...

- Vous avez raison, allons voir Salignac.

Prenant la tête du groupe, Balbu se remémora ses précédentes venues en ces lieux, la dernière en date lui avait permis de retrouver Luna et de rencontrer Coraline ainsi que Lucien.

Arrivant devant l'officier à l'accueil:
- Excusez-moi, serait-il possible de rencontrer l'inspecteur Salignac. Je me nomme Balbu, l'inspecteur me connait, mais je ne sais s'il se souviendra de moi.

Malgré le ciel couvert, la lumière du jour pesait fortement sur la santé de Balbu et Luna : il semblait que leurs forces s'étaient éteinte progressivement et leurs mines avaient prises une teinte blafarde inquiétante..
A cette vue, le greffier sursauta devant la présence de ces étranges personnages, mais s'exécuta rapidement.
La réponse positive ne tarda pas à suivre.

- L'inspecteur Salignac vous attend dans son bureau...

Salignac rangeait une pile de dossier dans une armoire derrière lui avant de saluer Balbu et ses compagnons.


- Pardieu, mon ami, vous semblez exténué...Vous êtes souffrant ? Je suppose que ce n'est pas ce qui vous amène mais qu'importe, asseyez vous.
Que puis je faire pour vous ?

Balbu salua l'inspecteur d'une poignée de main.

- Je suis un peu fatigué, rien de plus, je vous remercie de vous soucier de mon état de santé. De votre côté, il semblerait que vous ayez retrouvé la mobilité de votre bras.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins, vous êtes un homme occupé, et je ne veux pas vous faire perdre votre temps.
L'affaire qui nous amène ici est plus...préoccupante.
Voyez-vous, il semblerait que la mort d'au moins trois hommes ait un rapport directe avec l'eau, mais sans qu'il s'agisse de noyade.
Nous avons pour l'instant dénombré trois cas :
un dénommé Henri Martel, un autre nommé Auguste Ternier et le troisième est le gardien de l'Hôtel de ville.
Il doit exister un lien entre ces trois hommes qu'il faut trouver afin d'éradiquer cette vague d'homicide.

Salignac hocha la tête...

- J'ai entendu parler de ces cas...J'avoue que c'est un fait étrange.
Un de nos médecins s'est même fait agressé au sein même de l'Institut médico-légal et une femme à été aperçue déposant le corps d'une des victimes dans un fiacre. Je doute que ces affaires est un lien logique pourtant...

- Un médecin-légiste agressé, voilà qui est peu banal. De toute évidence, nous ne sommes pas les seuls à nous y intéresser.
Il doit forcément exister d'autres similitudes entre ces défunts que simplement la façon dont ils sont morts, ou encore le fait que ce soit des hommes, et apparemment tous ont péris durant la nuit. Ils n'ont donc pas été attaqués en journée.
Apparemment quelque chose vous chiffonne dans ces affaires, qu'est-ce donc?

Salignac hocha la tête

- Ce qui me gêne ces que rien ne relie ces victimes et que cette façon d'assassiner est pour le moins étrange, voire complètement fantasque.
Je soupçonne plutôt une épidémie. J'en ai parlé aux services de l'Hygiène, mais ils n'ont aucune réponse à apporter.

Durant la discussion, l'aveugle était dans un coin de la pièce, écoutant patiemment Balbu et son collègue inspecteur. A l'entente de l'épisode du médecin assommé, Lucius afficha un petit sourire discret qui s'amplifia à l'entente de la théorie pathologique. Un petit ricanement s'échappa de sa bouche avant de prendre la parole :

"Il est facile de mettre des meurtres inexpliqués sur la maladie, n'est ce pas ? Cependant l'un des hommes était quelqu'un d'aisé ce qui signifie qu'il aurait été voir un médecin avant de succomber au lieu de mourir dans son coin. D'autant plus qu'une maladie aussi violente aurait une mortalité bien plus foudroyante"

Salignac tiqua à la remarque de Cramer

- La Sûreté publique fait son maximum pour assurer la sauvegarde des citoyens français, Monsieur, et malgré votre scepticisme, y parvient de façon tout à fait raisonnable.
Si vous avez la moindre indications dont vous voudriez nous faire part, vous êtes le bienvenu, sinon ma foi, inutile de nous faire partager vos sarcasmes.
Je n'ai peut être pas une connaissance poussée de la science, mais je sais encore reconnaître un meurtre lorsque j'en vois un, et jusqu'à preuve du contraire, je n'ai pas encore vu d'assassin transporter une bonbonne de vingt litres d'eau pour noyer leurs victimes et disparaître sans laisser de trace...

D'un petit rictus narquois Lucius lui rétorque :

"Il fut un temps le poison était une chose indétectable même après la mort cependant, il n'empêche qu'on les considérait déjà comme des armes. Au final, la manière de tuer, si elle ne peut être identifiée, importe peu car elle ne vous apprendra rien sur le responsable de ces crimes. Mes sarcasmes et mon scepticisme n'étaient nullement pour vous insulter mais plutot pour vous convaincre de ne pas abandonner l'enquête à des médecins qui n'ont aucune idée de la manière de mener une investigation. Peut être ces hommes avaient ils un groupe d'amis en commun, où travaillaient ils ?"

L'inspecteur fronça les sourcils, son mécontentement était palpable....

- En quoi devrais je donner des renseignements concernant une enquête à un civil ? Si vous faîtes partie de la presse, contentez vous de savoir que l'enquête suit son cours. Ces hommes n'ont absolument aucun point commun, ni de nom, ni de profession ni même d'obédience politique...
Vous avez sans doute une théorie à nous exposer ? L'intervention du diable sans doute ?

"Le diable ? Le diable aurait surement fait plus discret que ça. Mais j'ai une théorie personnelle. Bien des personnes cachent des secrets, peut être une recherche approfondie sur leur un passe-temps communs pas forcément dans leur travail, enfin, vous connaissez votre travail ... Et ma question était plus par curiosité que par que par nécessité professionnelle"

Lucius sent la colère du policier, péché destructeurs pour lui, délice pour lui.

"D'ailleurs, c'est étrange que lorsque vous avez parlé de point commun, vous n'avez pas précisé l'obédience religieuse"

L'inspecteur leva des yeux exaspérés au ciel....

- Sans doute une châtiment divin n'est ce pas ? La France reste un territoire qui tolère plusieurs obédience religieuse, encore me semble t-il, et la majorité de sa population est catholique comme vous et moi...Parmi les rares juifs qui subsistent, aucune victime n'est à déplorer, un simple examen médical peut le prouver...Quant aux réformés ils ne portent généralement pas de petits médaillon ornés de la vierge...Cela satisfait-il vos curiosités ?

"Je ne voyais pas le chatiment divin par une noyade inexpliquée, plus par une combustion spontanée ou frapper par la foudre. Mais oui, ma curiosité est assouvie"

*Et ça se dit policier, encore un gueux des bas quartier qui a cherché à s'élever socialement sans comprendre vraiment ses nouvelles responsabilités. Pff quelle perte de temps* pense alors Lucius

"Inspecteur, Monsieur D'Eltègre est il ici ?"

L'inspecteur leva les sourcils au nom d'Eltegre...

- Bien sûr. Il est aux étages. Pourrais-je savoir ce que vous lui voulez ?

L'inspecteur de râcla la gorge, visiblement mal à l'aise...

- Non, je pense que si vous connaissez le Commissaire D'Eltègre, il se fera plaisir de vous recevoir....

Je sors alors de la pièces et m'arrête à la porte :

"Monsieur Balbu, je vous retrouve dehors, bonne continuation"

Je ferme la porte et interpelle la première personne venue :

"Excusez moi monsieur, pourriez vous aidez un aveugle à trouver le bureau de Monsieur D'Eltègre, je vous prie ?"

Tiquant sur l'exaspération palpable du policier, sentiment que je n'approuve guère, je prends la parole, de ma voix apaisante :

- Monsieur, je vous prie d'excuser la manière de faire de mon ami. Le fait est que nous envisagions la possibilité qu'ils fassent partie d'une secte... Vous avez bien sûr relevé, avec pertinence, les religions les plus courantes en France, mais ces religions n'ont-elles pas différentes facettes ? La religion catholique elle-même a tan d'ordres... Les Francs-maçons eux-mêmes, sans être une religion, composent une secte importante. Nous vous proposons une piste, et vous encourageons à ne pas baisser les bras légèrement sur cette enquète. Mais bien sûr, nos avons peut-être tort. Après tout, nous n'avons pas vos connaissances ni compétences, inspecteur...

Je conclus mon discours par un doux sourire, pour l'encourager à retrouver sa sérénité.

Le policier se détendit lorsque l'aveugle quitta le bureau, escorté par un agent et se tourna vers Coraline, plus serein...

- Excusez moi de vous répondre séchement. Je suis sur les nerfs et cette affaire piétine. S'il s'agit d'un problème d'épidémie, mêmes les brillantes idées des hygiénistes n'y pourront pas grand chose : Paris est un véritable bouillon de culture.
Pour répondre à votre question, non, il n'y a aucun rapport de ce genre entre eux, soyez certains que si certaines sociétés secrètes avaient été en cause, je n'aurais pas été saisi de cette affaire. La Sûreté à des départements spécialisés dans ce genre de domaine.