Le Manoir Kridine

- C'est à dire que je pense que la guerre est plutôt une affaire d'hommes...Je ne manque pas de courage et de volonté Gabriel, cela dit votre plan me parait au minimum très dangereux. Pour autant, Je suis prête à vous aider de mon mieux, je ne porte pas dans mon coeur ce Von Eggman vous savez. Mais je ne peux pas m'engager aussi résolumment que vous et votre famille Gabriel, au point d'y risquer ma vie.

La gorge de Cassandre était nouée , génée qu'elle était de ne pas avoir la même intrépidité que Gabriel...Elle se retourna vers le comte Kridine comme pour essayer de trouver un soutien.

- Voyez-vous quelque chose que je pourrais faire, dans mes moyens de jeune libraire, pour aider Gabriel à faire face au Troisième Oeil, messire le Comte? Si vous connaissez bien cette secte, peut être a t elle un point faible dont nous pourrions tirer parti? Peut être Von Eggman serait il intéressé et prêt à se dévoiler pour un ouvrage particulièrement rare que L'Escarboucle pourrait détenir...une sorte de piège pour l'attirer à Paris...

"Leur point faible c'est Solange, si on fait la fait miroiter à Von Eggman, il n'hésitera pas. Mais si nous voulons pouvoir discuter avec lui j'aurais besoin de toute votre connaissance en occulte"

Le comte s'accorda un long silence de réflexion. Cassandre tournait et tournait les souvenirs de ses récentes mésaventures dans sa tête: la douleur de Gwendaël, Lucien blessé, Solange torturée, la présence de cette créature incidieuse...
Son coeur se mit peu à peu à battre à tout rompre. Elle redoutait déjà l'inconscience de la décision qu'elle s'apprétait à prendre. Eh puis tant pis! elle ne pouvait rester sans rien faire contre ces monstres :

- Bon ... à la réflexion... c'est d'accord Gabriel ... Rencontrons cet ordure de Von Eggman. Mais bon... il faudra une certaine prudence : on doit s'arranger pour qu'il ne se doute de rien et que cela se passe dans un lieu public, à Paris si possible. Je veux bien endosser le rôle de je ne sais quelle Dame que vous m'indiquerez.

"Voici le plan tel que je le voyais, nous devons faire croire à Von Eggman que notre fausse société secrète dispose de ressources. C'est pour cela que nous auront besoin de vous monsieur le comte. Vous seul avez les moyens financier pour monter une telle illusion. De cette illusion dépendra notre sécurité. Si nous nous rendons chez lui, il ne pourra rien nous, faire de peur de faire réagir notre fausse société. Il n'aura pas l'occasion de vérifier notre identité. Avec un billet anonyme, il risque d'envoyer de nombreux agents, il se peut donc que cela ne porte pas ses fruit. Même si cela m'inquiète, je pense qu'aller à Strasbourg est la solution qui a le plus de chance de réussites. Qu'en pensez vous monsieur le Comte ?"

- A Strasbourg, chez lui, sur son terrain, cela est trop dangereux. Je ne pourrai pas vous suivre dans un tel guepier, Gabriel.

Cassandre réfléchissait au plan à mettre ne place.

- Vous, allez le voir en personne chez lui, pour lui proposer un rendez vous dans un lieu de notre convenance. Présentez lui la chose, avec des garanties éventuelles fournies gracieusement par le comte. Persuadez le de quitter son repaire, et prévoyons notre rencontre dans un endroit adéquat de notre choix. L'appât? et bien je préfèrerais un ouvrage rare ou quelques informations sur Teelbeth, voir un chantage sur les exactions du Troisieme Oeil, plutôt que de parler de Solange, la pauvre a déjà assez souffert .

Cassandre interrogea du regard Kridine et Gabriel.

"Solange ne sera jamais amenée à lui je m'y refuse. Mais le fait est qu'elle est surement la seule chose que Von Eggman voudra avoir. Si le voulez, Cassandre vous pourrez jouer le role de la maitresse de la fausse société secrète. Comme cela monsieur le Comte sera notre ultime point de repli"

- C'est d'accord, fit Cassandre. Vous savez de quoi je me sens capable : ici, sous une fausse identité qui conviendra à votre plan.
Je suis désolée... je veux dire... désolée de ne pas faire plus pour vous aider. Je n'ai pas votre courage, ni même votre force "magique". J'espère que cela marchera et que vous n'aurez pas trop de problèmes.
En attendant, je vais rester à l'Escarboucle, poursuivre mon apprentissage dans ces domaines de l'occulte qui sont entièrement nouveaux pour moi.
Nous nous reverrons bientôt je l'espère?

Le regard de Gabriel devint ensuite plus ... hésitant avant de faire une ultime demande :

"Mademoiselle Cassandre ... je ... comment dire ? J'aurais besoin de votre aide pour ma couverture si ca ne vous ennui pas"

- Bien sûr...de quelle manière puis je vous aider?

A voir l'air gêné de Gabriel, Cassandre imaginait quelle pourrait être la couverture du jeune homme...

"Juste de votre oeil d'experte"

La voix de Gabriel semblait peu à peu s'atténuer preuve d'une timidité assez étonnante pour un tueur de démon. Il se pencha à l'oreille de la bibliothécaire pour y glisser la raison.

- Il n'est pas raisonnable de sortir la jeune fille de sa transe à l'heure actuelle, tant que nous n'avons pas de philactère...
Mais je possède ici quantité d'objets de valeurs qui pourrait vous servir de monnaie d'échange...
La corne de Tanit, par exemple, pourrait l'intéresser.
Toutefois, garantissez moi qu'elle ne tombera pas entre ses mains.

Gabriel redevint sérieux et, malgré sa peau rougie par l'échange de paroles avec Cassandre, il ne laissa rien paraitre, si ce n'est sa couleur et un léger tintement de toux

"Si je vais à Strasbourg, ce sera pour attiser sa curiosité et non pas pour lui faire un échange, dites moi tout ce que vous savez sur cette corne. Plus j'ai de détails plus j'aurais de chance de l'intéresser. Je dois pouvoir de décrire sous toutes ses coutures ainsi que ses pouvoirs"

- La corne de Tanit est un ancien objet sensé, selon, le mythe phénicien, avoir appartenu à la déesse de la fertilité elle même...
Les démonistes la convoite, car elle faciliterait la naissance d'être divins et bien entendu, démoniaque, dans le ventre même d'une victime, rituellement...fécondée...
Mais je soupçonne les prêtres d'avoir mis ce stratagème au point pour assouvir leur penchant pour la chair... temina t-il amusé

"Quel aspect à cette corne ?"

Il se tourne vers Cassandre

"Vous pourriez faire quelques recherches sur cette corne, lorsque vous serez rentré à L'Escarboucle"

- Je m'en vais de ce pas rechercher des informations à propos de cette Corne de Tanit, et puis je dois encore chercher deux trois choses vestimentaires pour vous Gabriel n'est ce pas... Ne m'en voulez pas de vous laisser ainsi Messire le Comte mais l'Escarboucle m'attend, mon oncle n'est pas encore rétabli et je me dois de réouvrir la boutique.... Et si d'aventure vous aviez des nouvelles de Gwendael, mettez moi au courant je vous prie, j'ai la faiblesse d'avoir été touchée par sa simplicité et sa douceur...J'espère qu'elle se porte bien où qu'elle se trouve.

Cassandre esquissa une révérence légère et respecteuse au Comte, leur mécène, et protecteur en quelque sorte, pour ces dernières journées. Une bise amicale et sincère destinée à Gabriel venait sceller leur séparation pour les jours à venir. Cassandre espérait secrètement que Gabriel ne prenne pas trop de risques, mais bon elle commençait à comprendre et craindre le comportment de son ami.
- Venez à la librairie lorsque vous en aurez besoin, Gabriel, je serai là pour vous aider. Je vous souhaite bonne chance dans vos entreprises.

Après un dernier au revoir, Cassandre quitta le manoir Kridine pour rejoindre, les larmes aux yeux, la librairie l'Escarboucle sise rue Mouffetard, rue des Sorcières...

- C'est un objet d'ivoire serti de pierrerie.
Elle porte modestement le sceau de Tanit, une sorte de représentation géométrique de la femme. On dit que son bout pointu aurait trempé dans le sang même de la déesse, ce qui expliquerait la teinte noire qu'elle affiche.
Croyez moi, aucun ésotériste n'hésitera un instant à se la procurer, c'est la raison pour laquelle j'ai tout fait pour qu'on ignore qui la possède actuellement.

Kridine salua Cassandre sans la retenir outre mesure

- Je vous en prie, Mademoiselle Désaubry, et revenez ici lorsque vous le désirez. C'est toujours un plaisir de recevoir une personne de votre qualité.

Les dernières info sur cette corne était assez intéressantes. Après un dernier regard vers Solange, il posa sa main sur l'épaule du Comte.

"Prenez soin d'elle, elle mérite la paix"

Après avoir récupéré le plus d'information possible, Gabriel décida de se rendre dans la rue commerçant de Paris. Regardant son porte monnaie, loin d'être dans le besoin, il prit une grande inspiration méditant devant la vitrine avant de rentrer dans un magasin dans lequel il n'avait pénétré depuis près plusieurs années. De ce magasin, il en ressortit avec un paquet de presque un mettre carré avec un autre plus petit cylindrique. Il l'emmena chez lui, le posa sur la table et fit les cent pas. Par moment, il allait regarder à l'intérieur avant de refermer la boite et d'afficher une sorte d'appréhension. Au bout d'une heure, il prit ces paquet et se rendit à l'Escarboucle

A la Librairie de Cassandre