Paris, Reine du monde!

L'inspecteur soupira et regarda Fields dans les yeux avec une certaine sincérité

- Je ne demande qu'à vous croire, Monsieur Fields...Vous ne m'avez pas l'air d'un assassin.
Ce qui m'ennuie, ce sont les témoignages que j'ai pu recueillir et qui sont tous en votre défaveur. Notamment celui de l'impresario de mademoiselle Kamsin. Il vous a, comme qui dirait, "enfoncé" et l'artiste, elle, ne parle pas un traître mot de français. Son seul interprète étant ce même impresario, il m'est impossible de prendre sa déposition.
On affirme vous avoir vu vous ruer comme fou vers les loges et d'être rentré au bras d'une prostituée, Dorothée Mantin. C'est d'ailleurs la seule personne à vous avoir défendu, mais, je vous le dis franchement, l'avis d'une putain ne vaut pas lourd au tribunal....
Ca ne me laisse pas beaucoup d'alternative, Monsieur Fields...A vrai dire, je devrais dire que cela ne m'en laisse qu'une, mais pourtant, confidence pour confidence, je n'aime pas cet anglais et mon instinct me trompe rarement, surtout s'il s'agit d'une mauvaise impression.

Murinot rapprocha sa chaise et soupira plus profondément

- J'ai surtout eu l'impression que ce monsieur maintenait une certaine emprise sur cette jeune femme et qu'il faisait tout pour qu'elle ne pipe pas un mot. Sans compter que j'ai travaillé suffisamment longtemps dans la police pour savoir que le salaire de mes hommes n'est pas vraiment ce qui peut les motiver à rester fiable.
Alors, je vous le demande encore une fois, Monsieur Fields : êtes vous vraiment persuadé de ne pas avoir tiré sur cet homme et de ne pas le connaître ?

Le policier avait posé cette question avec beaucoup de franchise mais son regard était à l'affût de la moindre expression de visage sur les traites de l'américain

Grimaçant légerement en entendant que l'anglais l'avait trailli, Zack se retient de lacher le moindre jurons à son égard, il n'était de toute manière pas là.

Heureusement pour lui, l'américain semblait cependant être tombé sur un des fonctionnaires intelligents de la maréchaussé de Paris. L'homme se fiait à son istinct, ce qui n'était pas fréquent avec les hommes assis derrière un bureau.

Intélligent, presque compatissant mais tout de même inquisiteur, sa dernière question était un piège et le lieutenant Fiels n'allait pas tomber dedans si facilement.

- Je suis persuadé d'avoir tiré sur cet homme pour sauver la vie de la dame. Je suis ausi persuadé de ne pas connaitre l'agresseur. Prennez le pour ce que ça vaut ici, vous avez ma parole d'officier.

C'était maintenant que tout allait se décider pour lui, en fonction de la décision instantanée qu'allait prendre le fonctionnaire, l'ancien officier de cavalerie réagirait. Il espérait pouvoir se permetre la manière douce mais n'éhsiterait pas à se servir de l'autre s'il n'avait plus d'autre choix.

L'homme passa sa main sur son visage, puis reprit son masque de cire habituel

- Je vous propose un marché, monsieur Fields. Nous allons dire que "techniquement" vous êtes en garde à vue ici et ce jusqu'à votre théorique procès, dans une semaine.
Vous reviendrez vous présenter ici avant cette date, avec suffisamment de preuves pour vous innocentez.
Si vous me faîtes un coup fourré, je vous jure que je vous retrouverais jusque dans le fondement de l'infante d'Espagne. C'est bien clair ?
Maintenant déguerpissez de mon bureau et faîtes vous petit termina t-il en glissant le revolver en direction de l'officier.

Attrapant l'arme arrivant en bout de table, Zack rengaine cette dernière tranquillement sous sa veste, fermant ensuite les deux bouton du bas pour la disimuler somairement.

Il avait gagné un sursis et il comptait en jouir pleinement, en commançant par rendre une petite visite à un certain roastbeef à qui un américain allait apprendre comment se conduit un gentleman.

- Avec plaisir...

Se levant donc de sa chaise et tournant les talons, l'ex officier US ouvre la porte du bureau du fonctionnaire, disparaissant rapidement dans les couloirs de la maréchaussé qu'il avait arpenté sous bonne escorte quelques minutes plus tôt.

- L'infant d'Espagne... Funnier than he looks like...

Quleus minutes de mlarche suffisent à l'américain pour retrouver le cabaret aux couleurs vives duquel il avait été sortit par les deux gendarmes. Il ne se souvenait pas avoir vu de fenètre à la loge de la reine des sables, aussi devrait il rentrer par l'entrée normale en essayant de ne pas être reconnu.

Avisant un des sans-abris cuvant son vin sur le bord de la route, Zack tente d'en repérer un ayant plus ou moins le même gabarit que lui.

- Hé mon frère, je t'échange ton manteau contre cette pièce.

Exhibant une pièce d'un dollars, probablement difficile à refourger ici mais brillante comme toute pièce.

- Vendu milord...Heurp fit l'ivrogne au chapeau claque fendu au sommet avec ça je pourrais m'habiller en gent...gentle...gent...un monsieur du monde...

Défaisant à grand peine son manteau puant, élimé et crasseux, l'homme replongea dans les détritus sur lesquels il était assoupi pour s'endormir à nouveau...

- Barce que je suisss, un prince moi...Oui... articula t-il dans son sommeil

- Holly crap...

Ne pouvant réfréner un léger juron en enfilant le manteau crasseux, l'américain remonte bien le col de ce dernier pour changer au maximum sa silouhette, le rendant plus difficile à reconnaitre.

Passant ensuite la porte de l'établissement, il ne perdra pas de temps au risque d'être repéré dans la salle mais se dirigera à pas posés vers les loges frappant directement à la porte de celle de la reine des sables.

La représentation venait de se terminer et la salle allait être fermée, tandis que les derniers sergents de ville quittaient les lieux.
En se faufilant dans les coulisses, l'américain n'entendit que les raclements d'un balai sur le sol du couloir

- Cherchez m'maselle Néféréou ? L'est partie, avec le gars anglais...Précipitée dis donc...Ils ont laissé des malles ? C'est vous qui v'nez les chercher ?

Zack avait été polis, Zack avait été honnète... Il était temps de tenter l'autre méthode... Se tournant vers le balayeur, un sourir très léger aux lèvres, il réponds.

- Oui une urgence familliale, ils m'ont chargé de m'occuper de leures malles mais il ont oublié de me donner les clefs de la loge, j'espère qu'elle n'est pas fermée....

Actionnant la poignée, l'américain tente le coup, les malles seviront de départ à son enquête...

- Oui, oui...Pensez bien qu'avec ce remue-ménage, j'ai pas fermé...Et la police partout...Paraît qu'il y a un type qui a essayé de tirer sur la fille ! Vous y croyez vous ? Pan ! Y'a un pauvre type qui a écopé de la balle...Une dans la caboche...C'est bien triste...

La porte était effectivement fermée, mais l'ouvreur continuait de tenir la jambe de Zack.

- Z'avez un accent aussi...Z'êtes de la famille du bonhomme qu'est avec la demoiselle ? Sacrebelu, vous avez l'air d'être du spectac' aussi...

Les malles comprenaient un grand nombre d'accessoires de scènes et de vêtements féminins.
Toute portaient les étiquettes suivantes :Manior d'aubriac, 27 route d'Estreval, ville de Foix