Domaine de la Clairaudière

A l'horizon,Cyprien observait la batisse,il chevauchait un lourd cheval de trait ses sacs ballotant sur les cotés de la laisse et une winchester en bandouillère...il aurait du travail à l'entretien de cette demeure isolée,mais le trajet dans le vent frais... il etait temps de se reposer!!

Il sortit l'acte de propriété de son rouleau de cuir et se dirigea vers la demeure en vu de rencontrer le gardien de celle-ci...

Le vieux Paul entendit du bruit....Chaussant ses bottes par dessus son pantalon de chasse et enfilant son pull de grosse laine, il ouvrit le placard
Rapidement, il sortit son fusil et pointa un nez dehors...
Il avait bien reçu le télégramme et s'attendait à voir de la visite mais ne fût pas trop rassuré par la mine du gaillard...

- Z'êtes le nouveau propriétaire ? fit il de loin, le soupçon dans la voix...

"Effectivement,je suis le nouveau propriétaire,tu peux abaisser ton arme!
-Dis moi vieux gardien...quel est ton nom? Fais moi visiter cette demeure,et contes moi son histoire !"

Cyprien descendit de son cheval et tendit l'acte de propriété au vieil homme... tout semblait en règle...il pourrait enfin prendre possession de ses quartiers!!!
Un simple detail le tracassait, ou allait-il trouver des gens pour s'occuper de ses vignes... il ne pouvait se permettre de les laisser deperrir!!
Il tendit la bride de sa monture au gardien...
Et,regardant fixement celui-ci :
"Mon nom est Valombre,Cyprien Valombre! Mais pas de fioriture... appèle moi simplement Cyprien!!!"

Decidement,se dit le vieux Paul,voilà un homme bien singulier...

A la vue des documents, le vieux Paul soupira de soulagement...
Il "cassa" son fusil et tendit une main amical

- J'm'appelle Paul Troquin, mais tout le monde m'appelle le "Vieux Paul", M'sieur Cyprien...

Le vieux gardien lui fit faire le tour du propriétaire : la grange, le grand alambic et la cuve, l'étable, la remise à bois à coté de la grande citerne et le baraquement des ouvriers...
Il y avait même un vieux moulin et un four à pain en ruine derrière les vignes, visiblement laissé à l'abandon...

- Voilà en gros...Pour ce qui est des histoires, c'est là qu'on a r'trouvé M'sieur Leopold...A coté de la citerne...l'était tout blanc, comme si il avait été sucé par une grosse bête de l'intérieur...
Ca faisait longtemps qu'y avait un truc qui trainait autours du manoir...Un soir que j'sortais avec le chien, j'ai bien vu une espèce de gros loup...
Mais croyez moi, c'tait pas normal..M'a r'gardé comme ça, dans les yeux...On aurait dit l'Diab...Pis il s'est carapaté...
D'autres gars l'ont vu...Pis y'a l'histoire des saisonniers qu'ont disparu...et de ce saligot de Volpino...Pouah !

En prononçant ce mot, il crache par terre

- L'a des appui et il achète toutes les terres autours...Mais il embauche pas des gens d'ici...Il embauche des Gziganes, là...qui causent même pas français...Y disent rien, mais ils piquent des trucs, ça je le sais, l'autre jour, j'en ait arreté un qui embarquait ma charette...Tous les garçons du village ils savent pu quoi fout' à cause du chômage...Y'en a plein qui sont monté à la ville ou se sont mis à picoler...Sinon, les autres font des ronds de jambe à c'te gars...Si j'avais du cran, j'y trouerais l'cul moi à ce saligot...L'est même pas catholique...

"Un loup? cela promet une chasse sympathique!les loups ne se promènent que rarement seul... la meute doit trainer dans les environs..."

Il installa quelques affaire dans la chambre et s'installa "confortablement" sur son lit...mais le sommeil ne vint pas...le chasseur rejoint le vieux Paul...Un loup géant ,des disparition,un voisin depréssié... decidement il n'avait peut etre pas fait une affaire... mais bon il serrait toujours mieux ici qu'à Paris...Il recupera sa Winchester et sa besace.Après un frugal repas,il partirait en chasse...

"Dis moi Paul,je vais chasser ce fameux loup... Il y a t-il quelques pommes qui trainent que je puisse manger?Si tu veux m'accompagner,tu pourras me parler de se Volpino et de ces saisonniers "volatiles"..."

Paul fut surpris de la réaction de son nouveau patron...

- Vous voulez dire maint'nant, c'te nuit ? Bé...Allez donc, j'vais chercher ma pétoire, z'avez raison...D'habitude, on le voit près des bois là bas...
J'vais vous montrer...

Paul prit une lampe à huile qu'il alluma et de l'autre main son fusil...
Les deux hommes s'enfoncèrent dans la forêt...

Suite dans la partie l'Appel du Nord....

hrp : (mea culpa.. j'assume .... C'est ma faute .. ma très grande faute.. avoir écrit giraffe avec deux f.... Euh mais je m'égare moua..)



Luna se retourna vers le chasseur et le toisa du regard...

Croyez vous que je me donnerais tout ce mal à cicatriser ses plaies si je voulais nuire à cet homme ?

Puis se tournant reconnaissante vers le gentleman qui avait pris sa défense elle osa lui demander de manière anodine en vue de faire baisser la tension qui régnait en ce lieu lugubre :

Merci de prendre ma défense messire... A qui ais je l'honneur ? Oh mais je sais.. Madame d'Armille... Vous êtes ce poète de l'autre soir...

Le savoir vivre raffiné était chevillé au corps de Luna comme une seconde nature, ce en toute circonstance..
Elle ne supportait pas la médiocrité et l'âpreté du chasseur hérissait ses sens exacerbés par la nuit passée...

Il vient quelqu'un...

Trois coups tonnés à la porte....

Le chasseur gromella puis regardant Luna avec mépris lui demanda...
"Certes ,tu soignes ton ami mais est-ce au prix de la vie d'une fillette??Si tu n'avais rien à tereprocher tu n'aurais pas fuis!!!J'ai vu des sorciers,des marabouts,des sacrifices cruels en tout genre,mais il etaient justifiés par la culture et les croyances de ceux qui les avaient commis...alors qu'ici rien ne justifie cet acte..."
Entendant les coups à la porte, Cyprien descendit ,prenant soin de prendre son fusil armé...peut-etre etais-ce Paul ou peut etre qu'il s'agissait de quelqu'un d'autre...
Il ouvrit la porte...

Cyprien et Luna s'expliquait bruyamment, Lucien finissait de s'habiller.

Quelqu'un ayant toqué à la porte, Cyprien descendit.

Lucien entendit alors un grand <<Oh !>> d'indignation.


Il enfila un pantalon et se retourna...
A sa grande surprise Miss Luna s'était détourné, ne lui jetant qu'un demi-regard furibond et prudent.


Visiblement, il lui était resté quelque chose de sa pudeur d'antan et de ses bonnes manières.


Il voulut faire un peu d'humour, mais se ravisa, de peur de passer définitivement pour un rustre.

Il fit alors comme si de rien n'était.

<<Balbu se repose, c'est très bien...>>

Luna se retourna alors complètement. Ses yeux n'étaient plus que des éclairs noirs prêts à fondre sur lui.

<<Je descends voir qui arrive.>>, fit penaudement Lucien.

La porte laissa entrer un vent glacial à l'interieur de la pièce...
L'homme emmitouflé dans un manteau d'hiver n'était autre que le vieux Paul venu aux nouvelles...Il sentait visiblement l'alcool et peinait à marcher

- J...J'suis un misérable...J'ai laissé M'sieur Cyprien tout seul...Mais j'pouvais pas d'viner moi que c'était le diab' ce bonhomme...

L'homme avait du noyer sa peur dans l'alcool de pomme, et son faciès rougeaud était inondés de larmes de remords...

-Paul, en fin te revoila!!! je m'inquietait... que c'est-t-il passé,qui est celui que tu appele le diable???

Cyprien posa sa main sur l'epaule du vieil homme et le conduit pret de la grande cheminée ...

Assied toi la vieil homme et explique moi tout pendant que j'allume un feu...

L'homme avait encore les traits que les grandes frayeurs laissent généralement sur le visage de ceux qui les ont connu...Il bafouilla, mais pas seulement à cause de l'alcool

- J'sais pas c'que j'ai fait, j'ai l'impression de vous avoir filer un coup sur le crâne, pis d'avoir vu une dame qui m'a montré un portrait...
Après les gars du manoir de Volpino m'ont coursé, je me suis réfugié au village, mais y'avait pas qu'eux, ça pour sur qui avait pas qu'eux..Y'avait une Bête, m'sieur Cyprien...Une bête comme j'ai jamais vu ça sur not' terre de bon chrétien...
Quand j'suis arrivé au village, j'suis rentré dans l'église pis j'ai attendu...
Y s'est rien passé, alors j'ai été chez le Victor, pis je me suis envoyé huit calva....Et pis me v'là...

Les vêtements que Lucien avait récupéré le grattait horriblement, mais ils étaient chauds et cela seul comptait.

Il salua Paul, sans trop comprendre ce que le vieil racontait.

Luna semblait encore irritée.

Etrange. Coraline aussi ne l'aimait gère au départ et lui s'en méfiait.
Ils avaient finalement fait cause commune, pour Jean, et ils avaient échoué.

<<Y'a-t'il des chances que nous nous fassions attaquer ici ? Peut-être devons nous nous préparer... Désolé d'être aussi trivial, mais puis-je me sustenter ?>>

- Ho bon dieu de sainte mère ! s'écria Paul Sauf votre respect madame, c'est justement de vous que j'ai rêvé j'suis certain !

Paul était blême lorsqu'il aperçu Luna....
Foutredieu c'était donc point un rêve !
Ho nom d'une pipe ! Qu'est ce qu'il allait pouvoir faire ?


Au dehors, le vent soufflait plus que de coutume et les branches des arbres fouettaient les carreaux comme autant de maître devant des esclaves désobeissant...Le chien du vieux Paul, seul dans la grange, hurlait à la mort...

-Mon vieil ami,je ne suis pas sur de bien tout saisir...quand à toi, sorcière, je ne sais pas si tu dis vrai mais si c'est le cas...dis moi qui est le meurtrier,sa place est derrière les barreaux!!

Etdant le chien hurler,le chasseur prend son fusil et se dirige vers la grange...

Lucien prit un air sombre et essaya de soutenir Luna qui souffrait.

<<Je suppose que le repos n'est pas pour bientôt. Vous êtes reliés à votre ou vos créateurs. Mais ce chien ne l'est pas lui. Cela annonçe une catastrophe surnaturelle de grande ampleur...
J'aurais voulu m'entrainner un peu au couteau, voire apprendre à manier le fusil (si Monsieur Valombre en possède un second), mais je crois que l'heure de la bataille va à nouveau sonner.

J'espère que vous serez encore à nos côtés. Ce n'est pas un mauvais choix.

Vous verrez je ne me conduit pas toujours comme un rustre.>>

Sa tentative d'humour était une supplication.
Il savait que sans Luna et Coraline, il serait mort et dévoré depuis lontemps...

Il avait cru trouver un certain repos dans la maison de Cyprien.
Cela ne semblait désormais plus possible.

Ferme (Exterieur)

Cyprien avançait en direction du hurlement du chien.
Il lui semblait avoir aperçu une silhouette féminine, mais celle ci avait aussitôt disparue...
Un chant, semblable à une mélodie funèbre lui resonnait sans cesse dans les oreilles depuis cette vision...
A l'arrivée de son maître, l'animal ne cessa de hurler et lorsque Cyprien tourna la tête vers ses champs, un spectacle étrange s'offrit à ses yeux : le sol semblait composé de milliers d'être grouillant, d'une infinité de petits yeux brillants et mauvais, qui tapissait les champs à perte de vue.

Ferme (Interieur)

Les compagnons ne pouvait plus apercevoir grand chose à travers la fenêtre, tant la pluie battante frappait les carreau...
Cyprien avait disparu derrière la grange et le chien continuait à pousser son hurlement strident...
La tête de Luna tournait[/i]

- Enfant prodigue, reviens à ton créateur et ouvre nous les portes de la demeure....Rapporte nous ensuite la tête de ceux qui t'ont débauché et je t'accorderais mon pardon

La voix résonna sombre et sensuelle ... Provoquant en elle une onde de plaisir animal...

- Enfant prodigue, reviens à ton créateur et ouvre nous les portes de la demeure....Rapporte nous ensuite la tête de ceux qui t'ont débauché et je t'accorderais mon pardon.

- Non... Non.. Elle ferma les yeux ... Gémit de désir..
Déchirée entre deux sentiments extrêmes et opposés.. Son amour pour Balbu, doux velours et dentelle.. Sa passion pour son maître ... Bestiale et envoûtante...

La passion prenait le dessus... Elle la possédait tel un serpent venimeux qui vous enlace et vous susurre des mots persuasifs, anihilant en vous toute tentative de rébellion...
Elle avait soif de lui ...

Elle se dirigea vers l'une des fenêtres du bâtiment et l'ouvrit en grand..

Un vent violent s'engouffra dans la pièce, fouettant son visage...

Face à cette masse grouillante, Coraline n'avait plus qu'une envie : se mettre à l'abri. En voulant s'éloigner, elle s'était rapprochée du danger... Lorsqu'elle ressentit la présence familière de la jeune vampire, elle n'en fut guère étonnée. Tout cela pour rien...

Elle courut vers l'entrée de la demeure et frappa avec violence à la porte.

Le vent violent qui s'engouffra dans la demeure fit frissonner Balbu et le tira de son sommeil. Il repoussa les couvertures et admira le travail de soin que Luna avait accompli sur sa personne.
Bien sûr, il n'était pas entièrement guéri, mais au moins il se sentait déjà bien mieux.

Puis d'un coup, il sentit à nouveau ce vent et cela ne lui disait rien de bon, il était temps de rejoindre les autres. Aussi Balbu s'habilla, reprit sa canne et rejoignit les autres en boitant un peu plus qu'à l'habitude.

Il aperçut Luna devant la fenêtre grande ouverte. Elle semblait comme hypnotisée, elle semblait être là, mais ne pas avoir conscience de ce qui l'entourait.
Luna, qu'a-t-elle? Cela ne me dit rien qui vaille. Est-ce possible que Volpino puisse la contrôler?

S'approchant de Luna et de la fenêtre, Balbu s'adressa à Luna:
- Mademoiselle Luna, que se passe-t-il ?...Mademoiselle Luna, vous m'entendez?...Mademoiselle Luna...

Devant le manque de réaction de la belle vampire, Balbu devait agir, mais il ne savait que faire.
Une idée lui vint à l'esprit, il fallait déstabiliser Luna pour qu'elle reprenne ses esprits. Une idée qui le fit rougir quelques peu, oserait-il la mettre en application?
Puis il entendit les hurlements incessants du chien, tout cela n'était pas normal, il fallait se hâter, il le sentait. L'heure n'était plus à la tergiversation, il devait agir.

Se plaçant face à Luna, Balbu approcha d'elle. Il la prit dans ses bras, essaya de trouver son regard, mais celui-ci marquait une certaine absence. Alors ne réfléchissant plus, Balbu approcha sa tête de celle de Luna et vint lui déposer un long baiser doux et tendre sur les lèvres.

Cyprien saisit la laisse du chien et regarda dans la direction de ces milliers d'yeux malsains... un frisson parcourut son dos...

Dans le vent froidet surnaturel se dressait son epaisse silhouette,tetanisée par ce qu'il se passait, ces choses n'etaient pas des animaux, elles n'etaient rien de réel! Sa main se crispait sur la laisse et le chien continuait à hurler...le fusil en bandouillère il saisit de son autre main un grigri qu'il embrassa...il n'y croyait que peu...mais bon!!