Domaine de la Clairaudière

Lucien se demanda un instant s'il n'était en train de rêver.
Balbu embrassait Luna (avec une fougue étonnante pour son âge) !!!

Il seccoua la tête et ricana un peu.

Puis il prit une grande inspiration et poussa la porte.

La pluie et le vent manquèrent de le renverser.

Il leva la main pour se protéger.

Le spectacle lui offrit un peu d'inspiration.
<<Au dehors, un grand tapis d'yeux.
A l'intérieur, deux amoureux.

Le mal et le danger si proches
Pourtant, les amoureux s'en moquent.

Faut-il alors les réveiller ?
Les laisser mourrir enchainnés ?

L'instant d'extase est aux amants,
Et vaut parfois le prix du sang.

Le Poète, ami cruel ou sauveur,
Lui devront-ils leur vie ou leur bonheur ?>>



Lucien va libérer le chien.

Bien que son baiser avec Luna lui sembla l'enlever de la réalité, Balbu sentit tout de même les présences se former près d'eux.
Aussi, c'est à regret, car il aurait aimé prolongé ce moment à jamais, qu'il lâcha Luna pour faire face aux silhouettes qui se formaient près d'eux.
Il se prépara au combat, saisissant dans son manteau, sa dague en argent.

Un léger doute l'assaillit: avait-il réussi à faire revenir Luna auprès de lui ou était-elle toujours sous la domination d'un mal nommé Volpino? Utiliser ses armes néfastes contre les créatures vampiriques n'était-il pas dangereux de rester si près de Luna?

- Mademoiselle Luna, je ne sais si vous m'entendez, mais il va falloir nous défendre, et s'il le faut je vous défendrai.
Le seul problème est que je ne suis pas encore totalement remis de mes blessures, mais peu importe, je me dois de la défendre Luna.

Alors qu'il est submergé par une pluie de rats, Lucien hurle.

Mais sa peur se mue se rage.

Il balaye les rats par dizaines, avec ses bras, ses jambes.
Chaque morsure le rend plus frénétique et violent.

Pourtant, la horde est la plus forte.

Il tente d'appeler Cyprien à l'aide.


Lucien appelle Cyprien et essaie de se relever.

Sentant la présence de Volpino et de ses succubes, Coraline n'hésite plus. Elle tourne la poignée... et la porte s'ouvre. Se guidant à son ressenti, Coraline monte quatre à quatre les escaliers qui mènent à l'étage.

Cour de ferme

Submergé par la vague de rongeurs, mordu à chaque parcelle de chair, Cyprien titube, le corps en feu...
Il ne voit presque plus Lucien recouvert de rat et maintenant au bord de la syncope...
A grand peine, il parvint à l'arracher au sol, le visage labouré par les dents et les briffes de petites créatures...

Interieur de la chambre

La porte ouverte à la volée couvre le champs de vision de Balbu tandis que Luna, confuse, reste immobile...
Les deux créatures ont déjà effectué un mouvement d'une rapidité surprenante et se sont jeté sur l'homme...
VOlpino, quant à lui, se contente de sourire à l'adresse de Luna....
Dans le crâne de cette dernière, resonne une voix d'une puissance phénomènale

- Débarasse toi d'elle...Elle le veut, elle aussi...Elle aussi veut l'homme pour elle...

Coraline, bien que ne connaissant pas tous les rapports entre les protagonistes, fut assaillie par les entrelacs d'émotions fortes et complexes qui les unissaient. Miss Luna semblait en être le noeud...

Il était nécessaire que Miss Luna fasse un choix, et Coraline savait qu'elle pouvait l'y aider...

Alors, sans réfléchir, mûe par ses instincts ancestraux, par l'amour dont elle était une des facettes, elle se dirigea vers la jeune vampire, lui prit le visage entre les mains et posa ses lèvres contre les siennes.

Coraline sentit l'esprit de la Miss s'ouvrir à elle et se refermer aussitôt - elle n'était pas humaine.

Miss Luna sentit un feu l'enflammer toute entière à ce contact, mais c'était un feu de bien-être, un feu de bonheur. La voix de Volpino s'effaça brusquement, seul le baiser de Coraline comptait, et ce qu'il lui faisait découvrir en elle. Elle se rappela des souvenirs anciens - ceux de son père, de sa famille... Elle se rappela des émotions fortes et subtiles qu'elle avait pu ressentir : l'amour pour sa mère, la chaleur du soleil sur sa peau et le joie de le sentir ainsi, son ivresse lors de son départ de chez elle. Puis, soudain, elle fut assaillie par un sentiment plus fort que les autres, qui bouleversa tout en elle, vague démesurée d'un amour mille fois amplifié par la magie de Coraline. Balbu, soudain, fut plus fort que ses instincts, plus fort que Volpino, plus fort que les ombres de l'au-delà, plus fort même que la magie de Coraline. Seul Balbu comptait, seul Balbu vivait en ce coeur qui recommença à battre quelques secondes. La lumière de cet amour était aveuglant, mais tellement éclairant.

Miss luna mit quelques secondes à se rendre compte que la langue de Coraline avait quitté la sienne, que ses lèvres avaient quitté les siennes...

Déséquilibré par l'attaque combinée des deux femmes, Balbu maque de tombé mais parvient à rester debout grâce à un rapide mouvement de jambe qui lui arrache une douleur. Bien qu'il soit resté silencieux, la douleur le fait grimacer.

Ne voyant pas ce qu'il se passe de l'autre côté de la porte, il ne connait pas le marché que Luna tente de passer avec Volpino.

Sa dague toujours bien en main, Balbu ne tient pas celle-ci comme une épée, mais la lame descendant de sa main vers le sol. Tenir sa dague ainsi, lui permet d'avoir un meilleur mouvement de défense contre ces femmes.
Balayant d'un mouvement ample sa dague devant lui, il espère empêcher les harpies d'approcher.

Bon sang, mais que se passe-t-il derrière cette foutue porte? Luna, j'espère que vous vous en sortez, car je ne puis venir vous aider tant que je ne me suis débarassé de ces sorcières.

Laissant tomber sa canne, Balbu prit sa croix en argent de l'autre main, il espérait bien que cette dernière pourrait lui servir de protection.
Mais que se passe-t-il de votre côté mademoiselle Luna?

Il devait se défendre pour espérer défendre Luna, mais avait-elle bien d'aide? Avait-elle envie d'aide? Etait-elle libérée du pouvoir de Volpino ou non? Avait-il encore une chance de sauver Luna, alors qu'il était blessé et en mauvaise posture? Toutes ces questions tournoyaient sous le crâne de Balbu.
Le moment n'était pas venu de se laisser distraire par autant de questions. S'il voulait aider Luna, il devait survivre!

Il arrêta de balayer l'air de sa dague et observa attentivement les deux femmes, il était prêt à en découdre.

Alors que Cyprien l'extirpe de la masse grouilante et mordante, Lucien rassemble ses forces et essaie de tourner le loquet de la porte de la maison, arrachant presque celui-ci...


Lucien tourne le loquet, entre en tirant Cyprien avec lui, puis essaie de la maintenir fermé.

Manoir de la Clairaudière (Salon)

Lucien et Cyprien claquèrent de justesse la porte derrière eux...
Les couinements des créatures s'intensifièrent et de nombreuses ombres noires commencèrent une ascension glissantes des fenêtres aux alentours, zébrant de noirs les reflets éclatant de la lune, qui filtrait à travers les vitres...
Les créatures grimpaient, provoquant un vacarme épouvantable sur la toiture...
Du fond de la cheminée, de la porte arrière de la cuisine, des escaliers de la cave, partout les cris aigu des rats se faisaient entendre...

Manoir de la Clairaudière chambre

- Idiote ! hurla Volpino à l'égard de Luna tu sacrifierais la vie que je t'ai donné pour ces pitres ! Si tu ne relâche pas cette arme, je leur ferrais connaître un tourment bien pire que la mort....
Ils supplieront pour que je les achève et toi, tu les verras vivre dans la douleur... Choisi maintenant....

Sa voix pourtant trahissait une émotion anormale pour un être aussi froid que lui....
Les deux femmes entouraient le vampire de leurs bras et Luna pouvait entendre les voix de harpies dans son crâne...

- Tues toi donc, idiote ! Que crois tu representer pour lui ? Une de plus une de moins....Tu n'es rien d'autre que l'un de ses passe temps...

Balbu aussi semblait en état de choc, son esprit se vidait petit à petit de sa substance, un seul mot d'ordre y regnait désarmer Luna...
La pression de la voix féminine était si douce, si séduisante, si apaisante qu'il ne sentait même plus la douleur qui lui cisaillait la jambe...
A quoi bon lutter contre ces femmes....

Balbu se déplaça aux côtés de Luna, laissant tomber sa croix dans le déplacement.

- Non, mademoiselle Luna, ne faites pas ça. Cela ne servirait à rien.

Puis d'un rapide mouvement il se plaça entre la lame et Luna faisant face à cette dernière.

- Ne mourez pas. ou alors faites-moi disparaitre également. Ils sont forts, trop forts, je ne pourrai vous protéger d'eux.

Une larme naquit dans l'œil droit de Balbu, roula sur sa joue et vint mourir sur le sol.

Je ne puis la sauver, je ne la mérite pas.
Une autre larme semblable à la première perla le coin de son autre œil.
Je ne suis qu'un faible, même Dieu ne peut rien pour moi...Dieu...Dieu...
Maintenant qu'il pensait à Dieu, il se rappela ses bouteilles d'eau bénite, ce danger mortel pour les vampires. Ces armes cachées lui redonnèrent un peu de consistance.
Il plongea une main dans sa veste et en ressorti une petite bouteille. Il plongea son autre main et en ressortit une seconde.
Son regard passait de ses mains à Luna.

Il se mit à rire à gorge déployée, comme s'il venait de sombrer dans la folie. Il ne raisonnait plus, il agissait.
Se tournant vers Volpino et ces dames, il avançait d'un pas lent, lorsque soudain il cassa les deux bouteilles dans ses mains. Il ne sentit même pas la douleur des morceaux de verre, il ne sentait que l'eau bénite envahir ses mains, ses mains étaient devenues des armes contre les vampires.
Il s'arrêta, regarda ses paumes et passa ses mains sur son visage et son cou, s'il devait mourir, il ne mourrait pas seul.

Son rire reprit de plus belle, son avancée se fit toujours aussi lente.

- DIEU EST MON BERGER, DIEU EST TOUTE PUISSANCE, DIEU EST MON MAITRE, JE SUIS SON BRAS ARME. VOUS NE POUVEZ RIEN CONTRE DIEU, VOUS N'ÊTES RIEN. REPENTEZ-VOUS ET SOUFFREZ SON COURROUX.

Dire que Balbu était déterminé eut été faux, en effet, il ne pensait plus.
Ces années d'apprentissages prirent le dessus sur lui, il agissait comme il avait appris lors de sa formation avec le prêtre de son village. La mort de sa mère lui revint en mémoire augmentant ainsi encore la Foi qu'il plaçait en Dieu pour vaincre ces monstres.

A côté de ces deux êtres déterminés, Coraline ne savait que faire. Alors ele décida d'attendre la réaction de Volpino, un petit sourire sur les lèvres, avec l'air de ne pas à prendre tout cela trop sérieusement...

Mais intérieurement, Coraline cherchait l'eau... Elle la cherchait dans l'air, dans la pluie qui tombait à l'extérieur, dans la terre loin sous eux, dans les murs humides de la demeure, dans les corps qui l'entouraient... Elle ressentait l'eau et elle lui parlait, lui demandait d'être attentive à ses moindres désirs, d'être prête à agir...

Le crâne flamboyant détruisit la fenêtre en pénétrant dans la pièce, balayant des deux billes de feu qui lui servait d'orbite la pièce...
Son souffle emplit la pièce et embrassa instantanément les deux silhouettes féminines qui disparurent en hurlant, tandis qu'à le vampire recula avec effroi...
Pour la première fois, ses yeux n'exprimaient que la peur...

- Arrière, Arrière... Je n'y retournais jamais m'entends tu ? Jamais !

Cette fois-ci, c'en était trop. La tension nerveuse de Coraline avait atteint ses limites. Se retrouver face à son pire cauchemar lui donna la force de lutter contre sa lâcheté...

Volpino était peut-être, pour l'heure, leur ennemi, mais il n'en restait pas moins une créature, comme elle...

Elle s'approcha de Volpino, le saisit fortement par le bras (hors de question qu'il n'aide pas, celui-là) et, face à l'horrible Sentinelle, elle déclara :

- Vas-t-en ! Nous sommes plus forts que toi !

Lucien bloqua la porte.
<<Ah les saletés !!! Elles m'ont griffé et mordu partout.>>

Il se retourna et chercha quelque chose pour servir de madrier improvisé quand il entendit les cris qui venaient d'en haut.

Balbu en appelait à Dieu. Cela ne disait rien de bon.
<<On dirait que ça se bat férocement.>>

Il sortit sa dague en argent et entrepris de monter l'escalier.
Lucien monte l'escalier. S'il voit Volpinno il lance sa dague sur lui.

Voyant venir La Sentinelle se diriger vers eux, Coraline appela toute l'eau qui l'entourait. Contenues dans l'air, dans les murs, dans les corps de ceux qui l'entouraient, dans le sien même, dans les gouttes d'eau encore acrochées à ses cheveux, les particules d'eau obérïrent à son appel et aussitôt formèrent un mur devant les trois créatures liées.

Le mur d'eau était dense et solide, surtout, Coraline l'espèrait, il s'opposerait au feu de ce sinistre gardien de l'Acheron.

[HRP: désolée pour les vers, mais tout est resté à Toulouse, bouhouhou !]