[Scenario III] L'antre du Diable

Les deux hommes arrivèrent à tombeau ouvert devant l'hotel particulier de Volpino...
Les chevaux piaffèrent avec force devant la porte : ils étaient terriblement inquiets et s'agitèrent en reculant...

- Nous y voilà, Monsieur Balbu...L'antre du diable s'autorisa Salignac avec un sourire, en tentant de calmer sa monture...

Il n'y avait rien à dire, l'inspecteur Salignac montait comme peu de personnes, il était vraiment impressionnant sur un cheval, et pourtant Balbu lui-même montait très bien, mais l'inspecteur le dépassait allègrement.

-En effet, monsieur l'inspecteur, cet endroit semble bien étrange et dangereux aux vus du comportement des chevaux. Le Mal semble émaner de cette demeure, je pense que vous lui avez trouvé le nom juste : l'antre du Diable. Cela fait froid dans le dos, et pourtant, nous n'avons pas vraiment le choix. Balbu regarda l'endroit avec un certain plaisir, il était à-peu-près sur d'y retrouver mademoiselle Luna. Mais le lieu lui-même semblait être malsain. Des frissons parcoururent son dos.
Il serait peut-être bon d'éloigner les chevaux, ils sont apeurés.
Et Maintenant inspecteur, comment procédons-nous? Il est extrêmement peu probable que l'on nous laisse entrer...

- Oui c'est étrange pour ces chevaux...Mmm..Vous "sentez le Mal" ? retorqua l'inspecteur, un brin moqueur..., allons donc...J'aurais du me laver ce matin...

Salignac reprit plus sérieusement...

- En effet, on ne risque guère de nous laisser entrer, d'autant plus que je n'en ai pas l'autorisation...Quoi que vous fassiez, j'en suis responsable alors allez y doucement...
Je suis persuadé que ce type est coupable.

L'inspecteur tourna la poignée de porte d'entrée...

- Fermée, bien sur...Allez voir s'il y une autre entrée possible par derrière...Je tâche de m'occuper de cette serrure...

Le policier montra du doigt une ruelle sombre qui s'enfonçait derrière le grand bâtiment..

La touche d'humour de Salignac aida Balbu à se décontracter un minimum.

Balbu hocha la tête pour indiquer silencieusement à l'inspecteur qu'il acceptait d'aller voir ce qu'il y avait derrière ce bâtiment.
Balbu se déplaça aussi discrètement qu'il le pouvait, faisant même l'effort assez pénible de marcher sans s'aider de sa canne afin de limiter le bruit de son déplacement.
N'étant pas très à l'aise en cet endroit, il se déplaçait en restant extrêmement attentif aux alentours, bien qu'il n'y voyait pas grand chose dû à l'obscurité ambiante.

Balbu examina d'un coup d'oeil rapide mais néanmoins scrupuleux l'impasse où il venait d'aboutir.
Deux solutions s'offraient à lui, tenter d'escalader la gouttière pour passer par le balconnet ou alors essayer de passer par la porte qui semble donner sur un cave. Sa réflection ne fut pas bien longue, escalader une corniche avec sa jambe gauche tenait du miracle s'il espérait y arriver. Donc la seule possibilité qui était à sa portée était la porte.

Il s'avança vers la porte en essayant toujours de ne pas faire de bruit, il ne désirait pas affronter toute la maisonnée, il ne voulait qu'une chose, récupérer Luna.

Arrivé à la porte, il colla son oreille contre celle-ci pour s'assurer qu'il n'y avait personne de l'autre côté. Autant éviter les personnes d'ici un maximum, je me vois mal entrer et dire : bonjour, ne vous déranger pas pour moi, je ne fais que passer.


S'il entend du bruit, Balbu écoute attentivement pour savoir de quoi il s'agit, et au besoin comprendre une éventuelle conversation.
S'il n'entend rien, il tentera d'ouvrir la porte et de se faufiler à l'intérieur du bâtiment.

Aucun bruit...tant mieux! Je vais pouvoir passer par ici...Mais qu'est-ce que...Une serrure, évidemment cela aurait été trop beau que cette porte soit ouverte. J'ai aperçu dans ces ordures une barre de fer, essayons de s'en servir pour "crocheter " cette serrure.

Balbu ramassa la barre de fer, la plaça de façon telle à ce qu'elle servit de levier pour décupler ces forces et ainsi lui permettre d'entrer enfin dans cette demeure.

Il avait l'impression que cela faisait des heures qu'il était arrivé ici. En fait, il se sentait extrêmement désemparé, il s'était promis de veiller sur Luna, et la voilà qui avait disparu. Il se sentait coupable de sa disparition, il ne serait sans doute pas là, s'il avait pu trouver un remède dès le départ. A dire vrai, il se sentait impuissant.

Balbu s'appuya de tout son poids sur la barre pour faire flancher la serrure.

L'odeur est une vraie calamité, je ne suis pas sûr de vouloir savoir ce qu'il y a ici, mais je n'ai d'autre choix.

Avant de descendre ces marches, Balbu attendit quelques secondes que ses yeux s'habituent à cette obscurité. Il sortit de sa poche droite, une dague en argent qu'il enleva de son fourreau. Ce n'était pas grand chose, mais au mieux il se sentait plus en sécurité avec cette arme en main.
D'une poche de son pantalon, il sortit une petite boite d'allumettes. Il en gratta aussitôt une et commença à descendre les marches.

Toutes les marches grinçaient, ce qui lui semblait faire un boucan de tous les diables, mais sans doute est-ce là son inquiétude qui transparaissait.

Arrivant au bas de l'escalier, il regratta une autre allumette pour voir plus clairement ce qu'il y avait autour de lui, même s'il n'était pas vraiment sûr de vouloir découvrir la cause de cette puanteur....

En apercevant cette chose bouger, Balbu resserra l'étreinte de sa main droite sur sa dague. Il se sentait près à bondir sur ce corps vivant, pour peu que ce soit vivant!

Il gratta une autre allumette qu'il jeta dans la direction du mouvement qu'il avait aperçu juste auparavant, pour tenter d'en voir un peu plus.

L'argent est une arme redoutable que ce soit sur un vampire ou une goule. Si jamais il s'agit de cela, je suis prêt. Mais j'espère que je me fais des illusions...

Acculé au pied de l'escalier, Balbu hésitait sur la marche à suivre. Fallait-il rebrousser chemin et rejoindre l'inspecteur ou au contraire devait-il combattre ces créatures pour s'insérer dans cette demeure pour le moins morbide. Combattre et risquer d'y rester n'est pas une idée qui m'enchante, de plus mademoiselle Luna n'est peut-être pas ici, et près de l'entrée avant, se trouve normalement toujours l'inspecteur. Mais je ne voudrais pas perdre de temps en faisant marche arrière et risquer de perdre mademoiselle Luna si elle est ici. Allez Balbu décide toi!

L'obscurité fut l'élément qui insita Balbu à remonter, en effet, il n'y voyait pas dans le noir, alors comment pouvait-il combattre?!

Un peu résigné, Balbu remonta l'escalier, sortit de la cave, et reparcourut la ruelle en sens inverse, pour prévenir l'inspecteur du cadavre découvert dans la cave.

La créature tenta de bondir sur Balbu à une vitesse stupéfiante...Mais les rayons de soleil qui filtraient à l'exterieur le frocèrent à reculer...
Lorsque Balbu arriva devant la porte de l'hotel particulier...Celle ci était déjà ouverte...
Il entendit un coup de feu et un hurlement, provenant d'un étage supérieur

- Bon dieu qu'est ce que...

Sans hésiter, Balbu rentra dans la maison à la recherche de la provenance du coup de feu entendu.
Sa dague toujours bien en main, Balbu avançait prudemment en direction de l'escalier. Il était près à en découdre avec le premier venu.

(S'il ne croise aucune menace ou n'aperçoit rien en particulier, Balbu monte l'escalier. Si au contraire, quelque chose d'anormal se passe, alors il s'arrête et observe cette chose étrange)

Balbu ne réfléchit pas longtemps sur ce qu'il fallait faire.

-Inspecteur, vite sortons.

Sans attendre, Balbu fit demi-tour et repartit aussi vite que possible vers la sortie.

-Vite inspecteur, dépêchez-vous.

(Si Balbu arrive à sortir, il s'éloigne en direction des chevaux, en s'assurant que l'inspecteur suive. S'ils sont coincés à l'intérieur, Balbu prend dans une de ses poches un bouteille d'eau bénite et s'apprête à la lancer sur l'humanoïde le plus proche)

L'être devant la porte fixait Balbu avec un air féroce, mais lorsque la bouteille se fracassa contre son crâne, son visage commença à fondre d'une manière horrible....
Se tenant la tête à deux mains, et poussant un hurlement effroyable, la créature roula au sol laissant le passage libre...
Deux autres coups de feux retentirent, ralentissant suffisament la créature qui suivait Salignac pour que celui ci puisse sortir....Les deux hommes refermèrent la porte derrière eux...
Salignac, encore tout tremblant, le poignet douloureux fixa Balbu

- Bon dieu...Mais qu'est ce que c'était que..ces Choses?

Sans s'occuper du regard intrigué de l'inspecteur, Balbu admira les lueurs du soleil.

Comment lui expliquer...

-Je ne sais pas exactement ce que sont ces créatures, mais, disons pour faire simple que ce sont certainement des serviteurs et gardiens de Volpino.
Je ne pense pas que mademoiselle Luna soit ici, il doit s'agir d'une sorte de garçonnière.
Vous êtes blessé, comment est-ce arrivé? Il vaudrait mieux vous emmener à l'hôpital pour vous soigner.

Elle est certainement ailleurs, mais où? Comment la retrouver?

Tout en aidant l'inspecteur à monter à cheval :

-Ne m'avez-vous pas dit que ce Volpino avait plusieurs demeures, pourriez-vous me donner l'adresse de ces autres résidences?

A son tour Balbu monta sur le cheval, et attendit les réponses de l'inspecteur.

- Je sens que vous savez plus de chose que vous ne voulez m'en dire Monsieur Balbu...et ce que j'ai vu la dedans n'a rien de naturel.
Enfin...Passez au Centre demain matin, je vous aurez réuni suffisament de documentation sur Volpino...

Se hissant péniblement sur son cheval, Salignac se dirigea vers le commissariat principal

-Très bien inspecteur, alors à demain. Je rentre chez moi, j'ai besoin de réfléchir au calme. Je vous accompagne jusque là pour le cheval et je m'en retournerai chez moi.

Balbu et l'inspecteur chevauchèrent de conserve, sans discuter, chacun d'eux étant plongé dans ses propres pensées.
Mademoiselle Luna, où donc pouvez-vous être? Etes-vous seulement toujours vivante, et dans quel état?

Arrivés, à l'Hôtel de police, Balbu descendit du cheval, le laissant au soin d'un agent et laissant Salignac aux soins d'autres.

Il héla une cocher et donna son adresse au cocher pour rentrer chez lui.

Chez lui, Balbu enleva son manteau qu'il posa avec précaution aux porte-manteau, il ne voulait pas risquer de casser une bouteille d'eau bénite qu'il y avait à l'intérieur.
Je suis certain, ou presque qu'elle n'était pas là. J'ignore encore ce que sont ces créatures, mais elles sont très sensibles à l'eau bénite, c'est une très bonne chose. Sur ce, Balbu remplaça la bouteille perdue par une autre se trouvant sur la table.

Il vint se rasseoir dans son fauteuil et sombra dans un sommeil sans même sans apercevoir.