Le cercle des exterminateurs

Les Exterminateurs sont en fait des civils ayant reçu un entrainement à l'exorcisme. Leur seul but est de détruire le Mal, et pour ce faire, la religion est la meilleure arme qui soit.
Les appartenants au cercle ne se réunissent jamais. Leur chasse est bien plus importante. Mais pour pouvoir se reconnaitre, il affiche chacun à leur façon, certains en pendentifs, d'autres en bagues,... un oeil. Cet organe représente la clarté avec laquelle ils perçoivent les éléments de la vie qu'ils soient naturels ou non.
Lorsque que deux appartenants se rencontrent, la plupart du temps, ils s'échangent quelques trucs d'exterminateurs, ainsi qu'éventuellement des renseignements sur leurs chasses respectives, et une aide toujours bienvenue.
Ce groupe bien que d'origine religieuse n'est pas reconnu par le clergé, car en effet ces personnes ne respectent qu'une seule chose: leur rôle d'exterminer le Mal, même si pour cela ils enfreignent certaines règles ou la morale de l'Eglise.

La petite chapelle humide et abandonnée ne comptait plus aucun fidèle, ci ne n'est le père Humbert, que l'Eglise avait oublié...

A genoux aux pieds du Christ, il priait devant les deux derniers grands cierges qu'il venait d'allumer...
Un oiseau de nuit fit bruisser ses ailes et partit en volant à travers l'un des vitraux brisés, hurlant un cri perçant qui se perdit dans l'obscurité...

Les bancs brisés ou vermoulu n'attirait plus personne, mais Dieu habitait encore cette église, Humbert le savait....

- Seigneur, j'ai senti quelque chose...Quelque chose d'effrayant...Un mal qui va bientôt s'abattre sur la ville...Un mal au visage de Satan..
J'ai combattu vaillement pour toi...Toute ma vie, je l'ai sacrifié à ton service et je n'en ai aucun regret...Mais regarde ce vieil homme, qui prie devant toi...Regarde moi...Je suis trop faible..trop faible désormais...

Le père Humbert étouffa un sanglot...

- L'Eglise m'a chassé...Je suis un paria...Mais je sais que toi tu veilleras sur moi...Je sais ce que tu as demandé à Abraham..et je sais le sacrifice du Seigneur Christ...Je peux le porter, mais aide moi...Envoie moi un signe....

Neuilly, trois jours avant l'arrivée de Balbu près de Cluny.


Une chapelle, ça ne peut pas me faire de mal d'y passer, même si elle semble abandonnée. Ces lieux m'ont toujours apaiser.

Cette chapelle était en désolation, elle semblait oubliée de tous, quelle tristesse, si tout le monde connaissait la vérité, jamais ils ne laisserait un lieu de ce genre tombé en ruine. La science a du bon, mais elle n'est pas l'essence supérieure de toute chose.
Avançant dans la chapelle, Balbu aperçut un prêtre agenouillé, en pleine complainte.

J'ai rarement eu l'occasion de voir un homme de foi ainsi s'apitoyer. Il faut que je lui parle.

Balbu s'approcha lentement, la jambe gauche trainante, le long de l'allée centrale, il s'arrêta derrière le prêtre.

- Excusez-moi mon Père, quelque chose ne va pas? Puis-je vous aider, si cela est de mon ressort?

Le vent s'était levé lorsque l'homme poussa la porte craquante de la chapelle et éteignit les cierges qui frémirent sous la force de l'air....
Le prêtre toujours à genoux se retourna, la larme à l'oeil et vit le visiteur dans le cadran de la porte...
Son visage, éclairé par la lune naissante, lui donnait un éclat surnaturel et une aura presque magique...Le prêtre, agenouillé saisit la main de Balbu, une lueur suppliante dans les yeux

- Croyez vous en la parole de Jesus Christ, notre Seigneur, mon fils? Y croyez vous ?

-Si je n'étais croyant un minimum, ma place ne serait pas ici. Seuls les lieux de cultes au Seigneur permettent de se sentir en sécurité.
Pour tout vous dire, j'ai passé beaucoup de temps dans ma jeunesse en compagnie d'un prêtre qui m'a beaucoup enseigné sur les pouvoirs de Dieu contre le Mal. donc pour répondre clairement, heureusement que le Seigneur est là en ces temps troublés.

Balbu espérait avoir pû rendre espoir au Prêtre, apparement celui-ci en avait grand besoin. Tout en répondant, Balbu releva l'homme agenouillé le tenant par la main.

-Je vous en prie mon Père, racontez-moi votre désarroi, si je peux y remédier, je le ferai.

Et si jamais je ne suis pas capable de l'aider, avoir une oreille attentive, l'aidera certainement

- Alors mon fils, c'est le seigneur qui vous envoie...Oui, le Seigneur...

Le vieillard baisa la main de Balbu et se releva...

- Mon fils, vous allez me prendre pour un insensé...mais...je l'ai senti...
J'ai senti la présence de Satan parmi nous...
Ils sont trois, tous venus de l'enfer...trois spectre hideux aux masques humains...Ils viennent de rentrer dans la capitale de la débauche et convertissent les pecheurs à des cultes impies...Ils blasphème le nom du Seigneur et se repaisse de la vie de femme et d'enfants...Les morts qu'ils provoquent se lèvent à nouveau de leurs tombe...
Oui, Satan et parmi nous...et je ne puis l'arrêter...

Lorsque j'ai prevenu le clergé,ils ont rit...Ils m'ont traité de fou et d'illuminés...Je n'ai jamais eu leur respect, car eux ont perdu la vraie foi...

-Sauf votre respect, mon Père, les hauts-fonctionnaires et dirigeants de l'Eglise ressemblent plus à patrons d'usine qu'à des hommes de foi.
Parlez-moi de ces spectres hideux, je sais que cela peut vous paraître horrible, mais j'ai besoin de détails pour savoir comment les combattre le plus efficacement possible.

Le regard de Balbu devint dur, mais il n'y avait pas à s'y méprendre, ce regard s'adressait directement à ces spectres, même s'ils étaient loin de lui.
La main de Balbu se resserra sur le pommeau de sa canne en forme d'oeil. Même s'il n'en était pas responsable, savoir ces monstres en liberté avait le don d'irrité Balbu.

Pourtant c'est sans s'énerver qu'il attendait plus de renseignements avant de partir à la poursuite des spectres.

- Ils sont au nombre de trois, deux femelles et un mâle...Ce sont des créatures de la nuit au visage humain et à la beauté du démon...
Les femelles sont sensibles à la lumière du soleil, mais le mâle, lui, est si puissant que même l'astre divin ne peut le confondre...
Ils ont des fidèles , à qui ils promettent immortalité et pouvoirs et ceux ci ont perdu leur âme en la leur donnant oui...perdu leur âme...
Leurs victimes seront innombrables car ils doivent se nourrir de sang pour rester sur notre monde...Oui de sang...et chacune de leurs morsures est un poison qui corrompt l'esprit et le corps...
Si l'âme n'est pas assez forte, alors l'être se releve à son tour, damné pour l'éternité...Voilà ce que je sais...Voilà tout ce que je sais...

-Merci mon Père, ces informations me seront utiles, je vais tâcher de faire ce que je peux pour les arrêter, mais je dois bien admettre à mon grand désarroi que je manque un peu d'atout pour les combattre, mais je vais tâcher de trouver de plus amples renseignements dans la bibliothèque de la ville.
Si je parviens à les vaincre, je viendrai vous en faire part.
Une dernière chose, s'il vous plait mon Père, bénisssez-moi, ainsi que ma canne, je sais que ça peut paraîte bizarre, mais ainsi un coup de canne bénie pourra peut-être répulsif contre les puissants.

Dès que le Prètre l'aura béni, s'il est d'accord évidemment, Balbu s'en ira vers la capitale pour se renseigner sur ces monstres. Avec les quelques éléments recueillis, il pense avoir à faire avec des vampires, mais ne sait pas encore comment les combattre, donc il a besoin de renseignements.

Le prêtre se releva tandis que Balbu à genoux sur le sol presentait l'arme devant lui...
Avec une voix chevrottante d'émotion le vieil homme de Dieu prit la parole

" Credo in unum Deum, Patrem omnipotentem, factorem caeli et terrae, visibilium omnium et invisibilium.

Et in unum Dominum Iesum Christum, Filium Dei unigenitum, et ex Patre natum ante omnia saecula. Deum de Deo, Lumen de Lumine, Deum verum de Deo vero, genitum, non factum, consubstantialem Patri; per quem omnia facta sunt. Qui propter nos homines, et propter nostram salutem descendit de caelis. Et incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria Virgine, et homo factus est. Crucifixus etiam pro nobis sub Pontio Pilato, passus, et sepultus est. Et resurrexit tertia die, secundum Scripturas, et ascendit in caelum, sedet ad dexteram Patris. Et iterum venturus est cum gloria, iudicare vivos et mortuos, cuius regni non erit finis.

Et in Spiritum Sanctum, Dominum et vivificantem, qui ex Patre Filioque procedit. Qui cum Patre et Filio simul adoratur et conglorificatur: qui locutus est per prophetas. Et unam, sanctam, catholicam et apostolicam Ecclesiam. Confiteor unum baptisma in remissionem peccatorum. Et expecto resurrectionem mortuorum, et vitam venturi saeculi.

In nomine Pater et Fili et Spiritum Sanctum...Amen..

Puis touchant le sceptre de ses mains il continua, des gouttes de sueurs perlant sur son front plissé

Que le fluide puissant de l'Astral supérieur descende de ces sphères de Lumière et d'amour à travers cette main dont nous nous servons comme d'un instrument précieux, pour que soient fluidifiées définitivement et éternellement pour des temps et des temps, ce modeste sceptre bois et cette croix, symboles d'amour et de vie, symboles d'espoir et de paix, afin qu'un jour elles puissent, dans les moments de souffrance et de détresse, redonner instant après instant, heure après heure ce gage d'amour que nous voulons vous offrir dans un geste de tendresse…

Souffle puissant et pur venu de ces sphères lointaines, dégage ce sceptre de toutes ses vibrations terrestres, négatives et tristes, crée autour de ces noeud et de cette croix un cocon de forces vivant, éternellement vivant…

Savez-vous la force puissante et merveilleuse de ces objets qu'avec joie, confiance, espoir, vous déposez entre nos mains pour que nos lèvres s'y posent comme pour les honorer ?…

Vous êtes-vous, enfants, demandé le pourquoi de ce souffle et de ce baiser ?

Sachez que nous retrouvons, dans ces instants, le geste du Maître qui s'est penché sur les pieds de ces Apôtres qu'il aimait, pour les laver et les essuyer comme pour honorer ces pieds qui allaient faire tant de pas sur un chemin douloureux et difficile…
Si, enfants, nous retrouvons ces gestes du Maître, c'est pour honorer ces objets qui, instant après instant, accompagneront également vos pas sur un chemin qui, quelquefois, sera un chemin de douleur, de doute, de révolte, de quête, d'angoisse, d'attente, d'espoir… pour enfin devenir un chemin de Joie et de Bonheur puis un chemin de Lumière et de Vie.

Que la bénédiction du Seigneur soit sur ces modestes offrandes…

Puissiez-vous, enfants très chers, qui aurez en mains ce que nous avons béni, puissiez-vous rester éternellement dignes de cette offrande d'amour…Amen

Puisse le Seigneur vous accompagner mon fils...."

Il détacha le chapelet qu'il avait autours du cou et le le plaça dans la main de Balbu, avec une expression grave....

Pour la première fois depuis son arrivée, Balbu sembla remarquer que le prêtre reprenait espoir.

-Merci mon Père, je m'en vais de ce pas, faire le nécessaire. Le ton utilisé par Balbu était à la fois grave et solennel.


Le lendemain, en début d'après-midi, Balbu arriva à Paris, il se dirigea immédiatement vers la bibliothèque qu'il avait déjà maintes fois parcourue. Mais à la différence des autres fois, il avait une mission à accomplir, une mission urgente.
Balbu savait où se diriger dans la bibliothèque pour trouver les livres qui l'intéresseraient. Il prit quelques ouvrages, et alla les étaler sur une table pour pouvoir les étudier à son aise, même s'il savait que le temps était compté, mais il ne pouvait se présenter devant l'ennemi sans savoir que faire.

Il se mit donc à compulser les livres.

Le domaine de la Clairaudière


Balbu et Luna ne voyageaient que de nuit.
Ils avaient réussis à regagner Paris et plus précisément l'appartement de Balbu deux nuits après leur départ de la Clairaudière.

Après s'être reposé une nuit et une journée rue de la Sorbonne, ils avaient repris une calèche en direction de Neuilly, et plus précisément la chapelle du Père Humbert.

Ils y arrivèrent vers 21h30.

- Mademoiselle Luna, je dois rentrer à l'intérieur en espérant que le père Humbert soit toujours là à cette heure tardive. Attendez-moi dans la calèche, je vous rejoints très vite.

Balbu sortit de la calèche, laissant Luna à l'intérieur.

Il s'avança à pas rapides vers la porte, qu'il ouvrit. Du premier regard, il s'aperçut que le curé était assis près d'une autre personne, apparement ils discutaient.

Balbu entra et s'avança vers les deux personnes assises au premiers rangs.

- Excusez-moi mon père de vous interrompre, mais je dois absolument vous parler, j'ai une bonne nouvelle pour vous.

L'homme assis près du père leva les yeux sur Balbu, des yeux d'un noir de jais, d'un regard profond et incisif, et ce dernier eût l'impression qu'il pouvait lire dans l'âme de Balbu comme dans un livre ouvert...

Père Humbert se leva et s'excusa auprès de son visiteur qui lui répondit avec un fort accent du sud.

Le prêtre prit le bras de Balbu, les yeux étincelants, et l'emmena à quelques pas de là. L'inconnu ne quitta pas Balbu des yeux, avec ce même regard inquisiteur.

D'une voix fiévreuse quoique murmurante, le prêtre demanda :

- Alors, mon fils ? Avez-vous réussi dans votre quête ?

Bien qu'intrigué par le regard pénétrant de l'homme, Balbu se tourna vers le père Humbert et il lui répondit en murmurant:

- Mon père, je ne sais si la créature qui était à l'origine du mal a été détruite, mais elle a disparu, emportée par une force plus puissante qu'elle. Les deux femmes qui l'accompagnaient sont mortes.
Le calme devrait à nouveau s'installer et prospérer.

Balbu sembla hésiter quelque peu avant de continuer à parler, son hésitation se traduisit par sa main qui caressa le pommeau de sa canne.

- J'ai peu de temps devant moi, mais pouvez-vous bénir l'eau que contient ces flacons, cela pourrait s'avérer utile.

Père Humbert afficha une mine réjouie à l'annonce de la nouvelle mais parut consterné quand Balbu lui annonça son départ imminent.

- Oui, bien sûr, je peux bien faire ça pour vous... Mais, où partez-vous donc ? Est-ce si pressé ?

Ne sachant trop ce qu'il pouvait répondre, Balbu n'appréciait pas le mensonge et donc dit ceci au Père Humbert:

- Une amie a disparu en même temps que Volpino, le vampire que je pourchassais. Alors je me dois de partir à sa recherche même si je n'ai aucun indice. il ne me reste que ces lunettes.

Balbu sortit les lunettes et les montra au Père Humbert.

- C'est tout ce qu'il reste....

Père Humbert regarda les lunettes et sembla réfléchir...

- En même temps que Volpino ? Etait-elle de la même... "espèce"...

Puis, semblant voir ce que sa question pouvait avoir d'indiscret, il changea de sujet...

- Mais je ne vous ai pas présenté...

Il se tourna vers l'autre homme qui semblait n'attendre que ce signe pour se manifester. Il se leva de toute sa hauteur, il dominait Balbu de plus d'une tête, quoique ses épaules soient frêles.

- Monsieur Balbu, je vous présente Monsieur Firetau. Monsieur Firetau, je vous présente Balbu, l'homme dont je vous parlais. Peut-être pourra-t-il vous aider...

A ce moment-là, une jeune femme en pleurs entra dans l'église, lançant un regard éploré au prêtre...

- Je suis désolé, mais je crois qu'on a besoin de moi... Encore merci pour votre aide, mon fils.

Il se dirigea à grands pas vers la jeune femme tandis que Balbu resta sous le regard tranchant de Fireteau. Celui-ci parla d'une voix lente et rocailleuse, chantant l'accent du soleil :

- Le père Humbert ne pensait pas vous revoir de si tôt. Il m'a parlé de vous comme d'un signe envoyé par Dieu. Et si nous nous avons bien besoin d'une chose, c'est d'un signe... Mais j'ignore jusqu'à quel point vous êtes prêt à m'écouter...

Interloqué par Fireteau, Balbu répliqua:

- Moi...un signe, cela m'étonnerait. Je suis plutôt une arme de Dieu...mais surement pas un signe.
Racontez-moi votre histoire et j'aviserai à quel point celle-ci est plus importante que la mission que je me suis confiée.

Que me veut cet homme? quelle peut bien être son histoire? Il serait étonnant que cela soit plus important que retrouver Coraline, même si je ne la connaissais pas vraiment, je ne peux laisser tomber une alliée.

Fireteau planta son regard dans celui de Balbu et le regarda sans ciller de longs instants... Des instants qui parurent une éternité de malaise à Balbu... Il avait l'impression d'avoir son âme à nue, ses émotions dévoilées sans pudeur au regard de cet inconnu.

Puis, avec sa voix grave, l'homme entama :

- Vous savez qu'il existe des créatures venues d'ailleurs... Des créatures du diable aux pouvoirs sans limite... Pour certains elles ne sont que folies d'esprit torturé, mais la vérité c'est qu'elles existent, qu'elles existent vraiment. La plupart des hommes ne sont jamais confrontés à elles pendant leur existence, mais certains d'entre nous semblent les attirer, car rares sont ceux qui n'en n'ont croisé qu'une seule fois... Bref. Dieu, dans sa grande miséricorde, fait en sorte qu'elles soient peu nombreuses, et certains hommes, dont notre confrérie, veillent au reste.[b]

Là, l'homme marqua une pause, curieux de voir la réaction de son interlocuteur. N'y voyant rien qui fut propre à l'arrêter, Fireteau reprit :

[b]- Je suis venu chercher de l'aide auprès de certaines personnes car il se trouve qu'à Toulouse, depuis quelques temps, l'équilibre est... disons... très fragilisé. J'ignore exactement ce qu'il se passe mais nous ne parvenons plus à faire face. Les créatures y sont de plus en plus nombreuses et nous avons peine à endiguer le flot. Il nous faut de l'aide. Un homme qui a de l'expérience. Un homme capable de remonter à la source.

Il marqua un long moment de silence, son regard de glace et de feu toujours fiché dans le regard noir de Balbu.

- Pourriez-vous être cet homme-là ?

Toulouse...Cela me semble bien loin comme lieu pour commencer à chercher Coraline, mais après tout pourquoi pas...Je n'ai aucune idée pour savoir où commencer. Et si l'équilibre est fragilisé là-bas, il serait intéressant de s'y rendre. Peut-être en apprendrons-nous davantage.

Balbu regarda l'homme droit dans les yeux, bien que ce regard le mettait mal à l'aise.

- Je ne sais si je suis cet homme-là, mais je peux toujours essayer d'en savoir plus et de rétablir l'équilibre dans le flux des créatures. Dites-moi où me rendre à Toulouse.

Fireteau afficha un grand sourire.

- Je suis si heureux d'avoir pu trouver de l'aide si vite... Père Humbert m'avait tout de suite parlé de vous, votre arrivée inopinée à un moment où il avait besoin d'aide l'a grandement impressioné, mais il n'espérait pas vous revoir de sitôt...

Fireteau serrait fortement le bras de Balbu, emporté par la joie d'avoir trouvé si vite un allié... Puis il sembla se reprendre, et ajouta :

- A Toulouse, à l'église de la Daurade, vous pourrez trouver un représentant de notre cercle... Le père Patrice. Il pourra vous offrir l'hospitalité et vous apporter toute l'aide dont vous pourriez avoir besoin... Ici, pour ma part, je ne saurai vous être d'une grande utilité. cependant, si je peux vous être d'une quelconque utilité, n'hésitez pas à venir me voir.

Fireteau tendit une carte à Balbu. En grandes lettres imprimées, était indiquée l'adresse de deux hôtels particuliers à Paris et à Toulouse.

- Bien.

Et sans rien rajouter d'autre, Balbu quitta l'église.

Il regagna la calèche, et y retrouva Luna.

Il s'assit à côté d'elle, et lui rapporta la conversation eue avec monsieur Fireteau.

- Si une faille existe à Toulouse peut-être pourrons-nous y retrouver Coraline. Même si c'est loin d'être certain, au moins nous avons une piste où commencer.
Qu'en pensez-vous, mademoiselle Luna, allons-nous vers Toulouse ou passons-nous vers Paris?

Puis réflechissant encore quelque peu :

- Il va aussi falloir que nous trouvions de quoi vous nourrir...