Scénario I : Deuxième journée...

Voilà, les première Action Cruciales ayant été lancées, on met en place le système de tour. A partir de maintenant, tous vos déplacement longs et toutes vos actions importantes devront être écrites en Orange...Pour Claude Ravieil, comme l'a justement précisé le Gardien, déclarez l'action non son résultat (pour le coup celui ci est le même que le mien, alors bon Wink

)....Le premier tour commence donc maintenant, les autres joueurs peuvent agir...

Légèrement atteint, l'officier allemand gémit en tombant dans le grand jardin. La balle lui avait traversé l'épaule, mais cela ne l'empecha pas de retomber convenablement dans le jardin en contrebas et de s'enfoncer dans l'orage, la main crispée sur sa blessure

Dans l'amphithéâtre

La foule se bousculaient pour sortir de la grande salle. Avant même d'avoir eu le temps de prendre congé du jeune Mugand, Josse avait été happé par un étrange personnage coiffé d'un chapeau melon...
Plusieurs autre personne s'écrasait au fenêtre pour regarder la scène du dehors: un homme venait de tomber par la fenêtre...

Guy Mesguet n'eut pas le temps de répondre au militaire qui déjà faisait feu sur Von Friederman. Pénétrant prudemment, à la suite de l'homme dans la salle, il remarqua la tache de sang sur le rebord de la fenêtre.

Vous l'avez touché !

Se précipitant à la fenêtre, il regarda le Général tenter de s'enfuir difficilement dans les jardins.

Zut, le bougre se fait la belle.s'exclama Mesguet, plus pour lui-même que pour le tireur à ses côtés.

Il n'allait pas passé la soirée à lui courir après, ce n'était pas son job et il avait une petite idée de l'endroit où il pourrait le trouver en temps utiles. Il observa plus attentivement le colonel à ses côtés et se souvint l'avoir déjà vu. Certainement à des réceptions qu'il avait couvertes pour le journal.

La course-poursuite tourne à l'affrontement et les congressistes, dans un élan grégaire des plus trivial, se portent aux fenêtres pour assister au spectacle. Ils désertent leurs places et libèrent les travées, offrant un boulevard à l'asiatique qui décide aussitôt d'en profiter.

S'étant reprise, elle n'oublie pas sa tâche : porter un colis au professeur Josse. Ce dernier discute avec un inconnu chapeauté, et tous deux remontent vers l'arrière-salle, comme pour prendre les coulisses ou monter les étages.

Meï se dirige vers eux, sans courir, mais attentive à ne pas les perdre de vue.

Tout en marchant, elle pense, elle réfléchit. Le contenu du paquet et le thème débattu forment une drôle de mayonnaise, dans sa tête... un lien se forme, en rapport avec l'identité :

L'identité est l'inscription dans le temps et dans l'espace social de la conscience de soi. Elle est une composante de la mémoire qui, sur la base minimale de l'instinct de survie, construit une représentation stable de l'individu.

Le sujet de l'intervention du jour interpelle l'infirmière, dont la culture professionnelle est précisément orientée vers l'étude de l'aliénation : L'identité, source de névroses ? Dans ce cas, il faut la déconstruire...

Bien sûr ! Meï se fend d'un sourire ambigu. Elle sait, ou croit savoir, ce que fait Josse. Cette façon de faire ne la choque pas, bien au contraire !

Lorsqu'un membre est difforme, le plus simple n'est-il pas de le couper, puis d'attendre qu'il repousse ?

Un esprit, c'est pareil.

Dépité Claude secoua la tête... de toute façons il n'irait pas bien loin...

"Courez aux bureaux de la sûreté général ! Dîtes leur que le général Von Friederman erre blessé dans Paris", ordonna t-il, puis, sans attendre la réponse de son interlocuteur, il quitta la pièce bousculant presque une asiatique au passage...

"Foutu étrangers... il faut que je touche deux mots à Josse sur ses fréquentations....", pensa t-il à voix haute... sa voix était calme... il semblait presque se réjouir à l'idée de confronter le scientifique devant la foule.

Edith de Nantes: Wopopop ! On attend que Messieurs Mugand et Denan aient joué avant de lancer sa deuxième action...Celle ci ne sera effective qu'après...C'est un peu contraignant au début mais ça permet à tout le monde de jouer ensemble !
Wink

EDIT hrp: dsl dsl dsl :| décidemment j'ai du mal ... je m'en suis aperçu en y repensant que quelques heures plus tard dans mon lit -_-

La situation devenait frénétique. Le coup de feu avait distrait l'assistance, partagée entre son désir de s'éloigner d'un danger potentiel et la perspective de renifler du cadavre. Un moustachu avait profité du flottement pour entraîner Josse après lui.
Cela contrariait considérablement Georges. Josse était sur le point de perdre sa superbe, il en aurait mis sa main à couper. Le faire céder à la colère aurait considérablement discrédité son discours et Georges avait espéré l'amener à cette extrêmité.
Sans conviction, il tenta de ramener le savant à leur dispute et lança, provocateur :

"Constatons mesdames et messieurs l'attitude typique du scientifique moderne : il pose la bombe sur la table, l'amorce puis fuit, laissant les honnêtes gens se débrouiller avec le chaos qu'il a engendré. Merci monsieur Josse de nous prouver une fois encore que les scientifiques modernes sont largement irresponsables."

Joseph entendit Mugand parler derrière lui. Grimaçant, il invita rapidement Josse à passer devant lui et se retourna vers le jeune romancier. L'apostrophant, il dit:

Monsieur, vous ne voyez pas que le professeur est contrarié ? Allons bon, cessez vos vils facéties et laissez-le en paix !
Vous semblez fort aise dans le maniement du discrédit le plus bas mais qu'en est-il de votre propre avis?

Conscient que ses paroles n'auront pas l'effet souhaité, il se plaça entre Josse et Mugand.

Alors que Friedmann s'enfonçait dans la nuit, la folie qui avait parcouru un instant la foule s'estompa progressivement.
Beaucoup avaient déjà quitté la pièce, certains erraient sans but véritable, d'autre enfin, devisaient sur les évènements qui venaient de se produire...
Certains bravèrent l'audace jusqu'à demander à Ravieil des explications sur les raisons qui l'avaient poussées à poursuivre cet homme.

Garigue, lu, était pâle et semblait traumatisé par ce qui venait de se passer. Il enviait l'inflexibilité de Mugand, qui semblait plus préoccupé par le triomphe de son discours que par la course poursuite qui avait eu lieu...

Josse tira le bras de Denan...

- Venez, dit il, emmenez moi loin d'ici...Dans un endroit tranquille, loin de ces fantasques tribuns et des coups de feu..Bon sang! Ce militaire me fiche la chair de poule...
J'ai toute les raisons de croire qu'on veut attenter à ma vie !

Nouveau tour

Venez !

Attrapant le scientifique par le bras, il monte quatre à quatre les escaliers de l'amphithéâtre pour enfin sortir, soulagé. Se retournant et espérant que Josse l'ait suivit, il dit:

Suivez-moi, trouvons un coin tranquille pour parler, loin de tout ce raffût !

- Entendu ! souffla Josse.

Les deux hommes refermèrent la porte derrière eux, laissant là l'auditoire confus...

Josse reprit, à court de souffle,

- Hé bien ! Je n'aurais jamais cru qu'il se passerait autant de chose ce soir..C'est effrayant. Mais au fait, qui êtes vous ?

Je ne suis que votre premier informateur. Nous avons besoin de gens comme vous et votre mode de pensée nous convient parfaitement.
Si vous voulez bien me suivre, nous irons dans un endroit où il viendra discuter avec vous. Vous en saurez bien plus.

Se dirigeant vers le bar où lui et Georges avaient discuté.

Bien j'espère qu'il sera là. Bon, sinon je le ferais appelé.

Légèrement interloqué par la tournure des événements mais peu désireux de pousser la virulence jusqu'à la traque du savant, Georges s'interrogeait sur l'opportunité de profiter du scandale pour toucher les restes du public de son verbe convaincant. À vrai dire, la foule ne semblait pas particulièrement captivée et lui-même se demandait ce qu'il se passait dehors, cependant, l'occasion offerte de profaner l'esprit sacré de la science au coeur même de l'université l'amusait considérablement.

"Bien, il semblerait que la fête soit finie puisque notre bon hôte a décidé d'éluder les questions pour s'enfuir avec un mystérieux moustachu. Dans la mesure où sa compagnie est très dispensable, je propose chers amis de profiter de cette sale restée vide pour révéler à cette aimable assistance que l'Humain ne se limite aux sécrétions nauséabondes de ses organes et que son esprit est source intarissable et mystérieuse de beauté, d'émotion.
Improvisons ici-même une discussion sur la nature de l'Art."

Josse indiquait à Denan où son cocher personnel devait l'attendre

- Coupons par les jardins ! s'écria t'il Nous éviterons ainsi la cohue !

Amphitéâtre

Malgré le charme indiscutable de Mugand, pratiquement toute l'assemblée semblait avoir déserté l'amphithéâtre, hormis une vieille femme endormie sur un des bancs, que son mari avait oublié de réveillé, et quelques midinettes qui se piquaient d'avoir l'esprit littéraire et adulaient littéralement le beau parleur...

Sur l'un des bancs où se trouvait assis l'officier allemand, une serviette de cuir noire avait été oubliée, sans doute dans la précipitation, par le fuyard...

Nouveau tour

Bien je vous suis Professeur !
Allons-y, pas besoin de trainer.

Puis, il se dirigigea vers les jardins accelérant le pas.

"C'est ainsi, mesdames, que l'Artiste exalte la splendeur du monde par son Talent et sa Sensibilité. Aussi, il n'est pas exagéré de dire que vous êtes plus belles chantées par un poête que couvertes d'or par un marchand."

Et incidemment, si ce pouvait être nues dans le lit du poête qu'elles préféraient être chantées, Georges ne pensait pas s'en plaindre. Quelques unes des jeunes filles qui le dévoraient des yeux lui semblaient particulièrement ravissantes. Il décida de pousser son avantage et encouragea un de ses collègues à prendre sa place. Il quitta l'estrade avec un sourire éblouissant et entreprit de rejoindre dans les gradins la charmante petite blonde dont l'épiderme translucide le fascinait spécialement. Ce faisant, son attention fut attirée par une serviette, probablement oubliée par un des protagonistes de la petite course-poursuite qui avait mis fin à la conférence.
Il décida de s'en emparer au passage avant de rejoindre la mignonne.

Les jeunes demoiselles se pamèrent devant le beau dandy et l'une d'entre elle poussa même l'audace jusqu'à lui donner rendez vous le lendemain soir sur un bout de papier griffoné à la va vite...

Lorsque celui ci souleva la petite sacoche de cuir, il fut surpris de son poids... Un rapide examen laissait entre apercevoir un bon nombre de dossiers et un objet metallique...

Arrivé dans la salle il avait assisté au disour du fervent jeune homme qui s'était déja fait remarqué auparavent tandis qu'il cherchai du regard le professeur Josse... en vain... il dû se rendre à l'évidence le scientifique c'était envolé.

Il remarqua la mallette et sourit... tout n'était pas perdu... il s'avança mais un personnage volumineux l'empêcha de passer pendant de précieux instants... quand il eu enfin passé l'obstacle la mallette avait disparue.

C'en était assez, le colonel n'en pouvait plus... toute l'affaire lui avait porté sur les nerfs et ce dernier point était le comble... il grimpa sur une chaise et eu juste le temps de voir le jeune orateur quitter la salle accompagnée d'une jolie jeune femme et de la précieuse mallette, il fendit violemment la foule dans leur direction sans s'excuser.

" Bandes d'incapables irresponsables, faut tout faire soi-même ! " ,vociféra t-il.

Resté quelques instants dans la pièce d'où le Général avait pu tiré sa révérence, Mesguet avait inscrit quelques notes sur son carnet. Le colonel était reparti dans la salle et le journaliste ne comptait pas en rester là. Prenant sa suite dans le couloir, il s'aperçut, désagréablement surpris, que Josse leur avait également fossé compagnie.

Voila une soirée moins bien partie que prévu !

Gardant son carnet à la main, il s'élança vers le colonel, l'apostrophant sur les marches de l'amphithéâtre.

Colonel ! Colonel ! Quelques instants, je vous prie !

Toute l'attention de Ravieil était concentré sur la mallette... le sang battait ses tempes... ne pas revenir les mains vides, ne pas se déshonnorer d'avoir permis la fuite d'un officier ennemi ainsi que son complice et ses documents... toutes ses pensées étaient synonymes de devoir pour Claude et il vivait pour faire son devoir.

Une petite voix vint perturber ce raisonnement patriotique en insinuant que de plus la gloire de démanteler un complot étranger se tramant en plein Paris sous le nez de l'empereur ne déplairai pas à ses ambitions... il ne la rejetta pas et cela ne fit que le motiver encore plus, c'est ainsi qu'il ignora complêtement l'homme au calepin, et suivit la trace de la mallette.

Meï Ottori hésite, puis s’engage dans l’escalier et sort finalement par l’arrière de l’amphithéâtre, près d’un beau hêtre pourpre. Le professeur Josse et son chaperon chapeauté ont tous deux disparu.

Décontenancée, la jeune femme enfouit le paquet sous sa gabardine de cuir, plante ses bottes dans l’herbe rase et réfléchit : où diable peuvent-ils être ? Rue Vaugirard ? Avenue de Médicis ? A quelques mètres, dans la contre-allée, la gracieuse statue de Marguerite d’Anjou fixe Meï de ses yeux morts, comme pour la narguer…

Hors de la vaste salle de conférence, l’asiatique se sent bien : la troublante présence du savant aréopage s’estompe, la nature reprend ses droits. Même corsetés, les jardins à la française aiguisent les sens de l’orientale, qui se prend à recenser les petits habitants de l’endroit.

Là ! Une mésange bleue la dévisage, penche la tête et s’ébroue, puis signale d’un brusque cri son message : « ils sont là ! Vers l’ombre ! Vers l’ombre ! ».

Meï s’engage au Nord, en direction du grand bassin. Un concert de rainettes, cachées dans les bras d’un faune en pierre, l’oriente vers l’Ouest. Blanche de Castille, Anne de Beaujeu... le terrain du jeu de paume se profile, derrière des haies de troènes en fleur. Tout le règne animal s’anime : un merle trille « à gauche ! », repris par deux martinets. Plus loin, c’est un matou qui grince, miaulaaaant à qui peut l’entendre : « hâtez-vous ! Ils s’éloignent ! ». « Deux meZZieurs Zont paZZés ici », confirment trois abeilles...

Rêve éveillé ? Simple jeu de l’esprit ? Ottori-San s’amuse du spectacle sans trop y croire, porte ses pas où mille voix la guident, salue au passage une statue d’Esculape, pense à son symbole... il sort alors de sous ses pieds, le serpent, s’enroule le long de sa botte, glisse sur une cuisse, grimpe sous le cuir en direction des reins, longe le dos, la nuque, et siffle à l’oreille de Meï : « à droite, Dame du Tout, à droite, puis tout droit. Là... quelques pas encore. PousSSsez la grille. Devant vous, maintenant. Faites presSSsément, derrière le kiosSSsque... et voyez ! »

Elle ouvre les yeux, comme soûle : un serpent ? Quel serpent ? Les mésanges ne parlent pas. Nulle rainette n’amuse les jardins, on n’y trouve pas de chats !

Pourtant, sous un bec de gaz, Josse et Denand devisent... sans voir la jeune femme qui les fixe.

Patiemment, le cocher privé de Josse ouvrit la porte du fiacre...

- Monsieur semble troublé aujourd'hui..La réunion s'est mal passée

Passablement énervé Josse repondit de vive voix

- Taisez vous Alphonse, et conduisez où Monsieur Denan vous dira d'aller

Albert remonta sur la plate forme de l'attelage

- Bien Monsieur...

Nouveau tour

Denand monta dans le fiacre, ignorant être observé, il s'assit au fond attendant le professeur. La porte fermée, il passe sa tête au dehors et dit au cocher:

Prenez jusqu'à la rue de Rivoli, nous irons ensuite à pied le professeur et moi.
Ce n'est pas loin mais je ne veux pas que votre fiacre s'arrète juste devant.

Mei observe Josse, qui appelle un fiacre posté à deux pas. Il invite son curieux invité à monter, puis le suit. Elle est à pied, dans l’incapacité de poursuivre sa traque.

Désappointée, s’interrogeant sur ce qu’il convient de faire de son paquet, la japonaise revient vers le parc.

Sa frustration grandit, se change en colère. Elle s'appuie contre un mur, y pose son front...

De toutes les créatures qui hantent les jardins du Luxembourg, la moins surprenante n’est pas le chérubin qui décore, avec d’autres angelots tout potelés, le frontispice du grand palais.

A la différence de ses frères de pierre, il s’anime soudain. Ses ailes trop petites se déploient. Tandis qu’il se détache du haut-relief et tombe vers le sol, son corps rapetisse, s’amincit, se change en cristal, poudroie dans le soleil déclinant.

Sylviane prend son apparence de conte au bord d’un bassin, sous les yeux innocents et grands ouverts d’un petit garçon qui la regarde, estomaqué, comme si quelque fée lutine venait de s’échapper d’un livre de Gilles Perrault. Il pousse du coude sa mère en sifflant :

« Maman ! Maman ! Regarde ! »

La bourgeoise, coiffée d’un grand chapeau, se redresse mais ne voit rien. Son indifférence secoue la chose ailée, qui frissonne sous la morsure de son regard atone. Le mépris ! Elle ne supporte pas le mépris !

Alors, elle cligne d’un œil et fait une pirouette, pour l’enfant. Ce dernier respire mal, la fée l’entend. Elle virevolte, altère sa poudre qui pénètre les bronches du garçon, envahit sa poitrine, répand sa magie intangible en lui. L’hiver prochain, il guérira, ou mourra. Le Grand Pan n’aime pas les souffreteux, les boiteux, les faibles. Il choisira.

Sylviane s’éloigne, poursuivie par les cris émerveillés des rares bambins qu’elle croise. Les parents l’ignorent superbement, malgré ses pitreries. Deux amoureux, sur un banc, s’étreignent à son passage, sous l’œil réprobateur et libidineux d’un prêtre. Une femme au ventre arrondi s’émeut soudain, sans comprendre : elle se persuade qu’elle va accoucher de jumeaux, alors même que son médecin lui prédit un beau fils !

Un homme âgé, très fatigué, porte une main à son plastron et s’assoit dans l’herbe : il ne verra pas le soleil se coucher...

Les cœurs se serrent, les sangs s’échauffent, vie, mort : tout s’accélère ! Et parfois, dans la foule, un enfant crie et la pointe du doigt !

Délaissant son jeune public, la fée prend son essor, s’élève vers le soleil, s’emplit des forces animales, végétales et telluriques du parc. L’Ecole Polytechnique forme une tache sombre et mortifère dans un océan de verdure, lui-même ceint d’un vaste cimetière urbain : Paris. Sylviane monte encore, met de la distance entre elle et la terre meurtrie, souillée, salie. Elle tourne parmi les hirondelles, entre dans leur danse effrénée, puis fond tel un rapace sur sa proie :

C’est un fiacre. Deux chevaux le tirent, sous la houlette d’un cocher au teint sévère. La fée le suit à son nadir, petite comète parsemant le ciel de sa poudre éthérée, transparente aux coeurs perdus des gens normaux, mais vue des enfants, des sots, des fous et des bêtes. Le fiacre... Sylviane le voit comme une béance, comme un cercueil. Ce qu’il transporte est abominable, mais elle insiste, elle veut savoir.

Un chien hurle et aboie à son passage. L’attelage s’énerve, menace de s’emballer. Le cocher claque son fouet au-dessus de sa tête. Un instant, il croit voir un moineau, une colombe, un insecte ? Non... l’impression s’estompe, trop fugace.

« Cocher, maudit cocher ! Tu m’as vue, tu es perdu ! » Fredonne la petite peste dans un tintement de clochettes, tournoyant sous son nez.

Elle revient à la charge, agace ses chevaux, force son regard. Cette fois, l’homme la distingue, brièvement. Il ouvre la bouche, ce qu’il croit deviner... n’a pas de sens ! On dirait... on dirait...

En y pensant, il l’appelle et scelle son destin. Ca y est ! L’homme voit Sylviane, âme de la Sylve, distinctement. Sans le vouloir, il dévie de sa route. Des passants s’écartent, apeurés. L’être fantasmagorique appelle un essaim, qui descend de combles proches et vrombit furieusement. Le cocher lève une main pour se protéger, il va pour crier...

« Tu m’as vue, tu es perdu ! » Chante la fée, projetant les guêpes en direction de son gosier.

La soirée avait été plutôt amusante. Certes, Georges n'avait pas enrichi sa connaissance de la littérature contemporaine, mais le petit scandale et la façon dont il avait pu se faire remarquer auprès de la foule compensait agréablement. Il avait sur se faire le porte-parole de leur troupe et cela le comblait d'aise.
Son succès auprès de la gent féminine l'agréait également.
Serrant la serviette contre lui, Georges rassembla ses troupes et sortit de la salle de conférence le sourire aux lèvres. Il rentrerait chez lui après avoir salué une dernière fois ses compagnons.

Bientôt Denan et Josse pénètre dans le café indiqué par Goerges Blanche....

L'homme les attend, visiblement las...
Machinalement, il tapote sur sa pipe et lance un sourire enigmatique à Josse...

- Professeur Josse, je me nomme Georges Blanche et Monsieur Denan à vos coté et l'un de mes proches amis... Je tenais à m'entretenir avec vous pour plusieurs raisons.
Je suis avec passion vos essais, vraiment, quel talent , quelle vivacité d'esprit !

Malgré l'amabilité de Blanche, Josse coupa court, de façon plutôt froide...

- Où voulez vous en venir Monsieur Blanche, je suis un homme occupé et j'aimerais rentrer chez moi au plus vite...

Blanche grimaça, il n'aimais pas être rabroué de la sorte....

- Vous êtes un homme direct, Monsieur Josse...J'aime ça chez un homme de science...Alors je n'irais pas par quatre chemins, j'aimerais finacer vos travaux...

Josse sursauta....L'homme froid laissa place au criminel que l'on sent confondu

- Que...Comment ? Que savez vous de mes travaux ?

Avec assurance, Blanche répondit

- Pour l'instant, rien, mais je les pense digne de...

Josse le coupa furieusement

- Ca suffit ! J'ai déjà un mécène et je n'ai aucunement besoin de votre argent...Si vous voulez bien m'excuser maintenant...

Josse ne prit même pas le temps de saluer ses interlocuteurs et claqua la porte du café derrièr elui...
Blanche semblait affreusement contrarié.

- Joseph... Vous avez vu ce comportement ? J'aimerais en savoir plus sur lui...Beaucoup plus...Cet homme a quelque chose a cacher et nous devrions savoir quoi... Personne ne refuse une offre de la Ligue radicale de cette manière...

Nouveau Tour

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