«Le Sud, hein...», pensa Lexie, songeuse. «Mais le Sud, c'est grand...»
- Monsieur Frison, fit-elle pour saluer ce dernier, merci pour ces renseignements. Eh bien, Legoupil, c'est ici qu'on se sépare. À une prochaine rencontre, alors.
Elle tourna les talons d'un geste sec. Sans un regard en arrière, d'un pas décidé, elle descendait la rue vers chez elle.
Perdue dans ses pensées, elle cherchait un moyen de rejoindre Vendrin... Frison avait parlé d'une demeure dans le Sud: sûrement devrait-elle s'y rendre. Voulant fuir Paris avec sa foutue statue de Pazuzu, il était plausible qu'il s'y soit rendu. Encore là, elle se butait au même problème. Où était cette foutue maison!!! Un gargouillis venu de son estomac répondit à son interrogation.
«D'abord, se trouver quelque chose à manger. Ensuite, régler le cas Vendrin. Avec un peu de chance, ça ne sera pas aussi compliqué que ça en a l'air. »
Avec l'agilité d'un chat et l'adresse furtive d'une ombre, elle délesta un passant des quelques francs qui traînaient dans ses poches afin de se payer le petit-déjeuner dans un café tout proche. Elle y entra, acheta de quoi se sustenter et pris place à une table, parmi des gens matinaux qui sirotaient leur café en lisant le journal ou un livre, ou papotant de la météo avec leur voisin d'à côté.
«Maintenant, réfléchissons à Vendrin et sa propriété» se dit-elle tout en avalant son casse-croûte.
Elle faillit s'étouffer lorsqu'elle aperçut, sur la première page du journal, le gros titre.
VENDRIN, LE COLLECTIONNEUR: ARIÈGE PRIVILÉGIÉE ...
«Eh ben, si c'est pas bon signe, ça, je ne sais pas ce que c'est.»
Empruntant poliment la coupure de journaux à un client, elle le lut en détail: Vendrin était en Ariège. Et elle y serait aussi.