L'appel de Nord

En reconnaissant Jean, Coraline fut assailli d'une vague de désespoir. Elle se souvint soudain de son sourire timide quand il lui avait proposé de préparer son absinthe, son regard plein d'espoir quand elle avait demandé à voir ses toiles... Elle se rappela sa fragilité, son amour... Elle aussi avait eu de la tendresse pour lui - même si cela n'avait pas duré. Elle l'avait presque oublié mais de le revoir là, devant elle, dans cet état pitoyable, faisait resurgir en elle d'anciennes douleurs. Cet homme qu'elle avait aimé avait lui aussi disparu comme venait de disparaître Jean...

Car maintenant il n'était plus que cette créature immonde... Pouvait-elle encore le sauver ? Pouvait-il y a voir encore un espoir ?

Coraline se mit en garde, prête à frapper. Elle ne le tuerait pas. Dès qu'il serait à portée, elle frapperait à la cuisse.

Surpris par la vitesse d'attaque des loups, Balbu ne put réagir avant de s'être retrouvé au sol.
Il enfonçait son bras plus en avant dans la machoire du loup pour l'empêcher de s'en prendre à son cou. Mieux vaut mon bras que ma gorge.De son bras libre, il tente d'asséner quelques coups de poignard au loup lui mordant la cuisse.

Il fut presque content d'avoir pu attirer à lui deux loups, et du coup faire deux ennemis de moins à Luna...et aux autres.
Saletés de bêtes, vous ne vaincrez pas! Et quant bien même vous me tueriez, Luna aura bien assez de temps pour se défendre de vous. Vous ne gagnerez pas!


Il n'était pas prêt d'abandonner la partie, il était en mauvaise posture, c'est vrai, mais le combat ne faisait que commencer.

Coraline lâche son épée qui ne lui servira à rien dans ce combat rapproché, de sa main gauche elle s'aggripe à la nuque de ce qui fut autrefois Jean et elle hurle à son oreille.

Son cri n'a rien d'humain, c'est le hurlement du vent, la rage de la tempête dans cette note qui déploie le monde du son comme un arc en ciel dévoile les couleurs.

Ce hurlement est insupportable...

Délaissant son opinel Tzigane dans le crâne du premier Loup, Lucien se retourna vers le second et commença à lui asséner des coups de dague en argent furibonds dans le cou.
<<Meurs immondice, MEURS !!!>>

Il lui semblait que son corps était pris dans une indicible fureur.
Même ces paroles n'était pas les siennes.

Son esprit était pourtant là, bien présent, mais son corps était comme celui d'un autre, dément et enragé...

Lucien n'est plus en défense, mais en attaque pure.

Balbu souffre; un loup lui mordant profondément la jambe, Balbu est tout de même soulagé de n'avoir pour l'instant plus qu'un seul adversaire.
De son bras encore valide, Balbu pousse le loup mort à côté de lui, lui permettant enfin de voir le second loup, qu'il sentait déjà bien trop à son goût.
Balbu tente de frapper le second loup avec sa dague.

Après il serait toujours temps d'aviser pour savoir où en sont mes blessures. Je serai certainement moins efficace pour aider Luna. Ce n'est pas le moment de s'apitoyer sur ton sort. Tu dois lui venir en aide, quelqu'en soit les conséquences.

Luna venait de faire craquer la nuque de son terrible adversaire...
Elle entendit le hurlement de Balbu et à bout de forces, reprit sa forme humaine...

Elle restait là, envahie par le vide, déchirée, pleine du sang de sa victime... Les yeux grands ouverts... Elle avait peur, elle avait froid, elle avait baissé les bras...

Volpino était bien plus fort... Ils n'avaient aucune chance face à lui... Et son serment la liait...Elle avait promis.. Elle lui avait promis qu'elle ne ferait rien qui puisse lui nuire, qu'elle lui seerait fidèle... Il approchait, il serait bientôt là...

Elle ferma les yeux, vaincue par la désillusion et anéantie par l'affreux pressentiment que Balbu mourrait ce soir..et attendit dans les cris et vociférations qui lui broyaient les tympans.


Les plaies qui lui striaient le ventre commencèrent alors à se résorber ...

Cyprien laissait de nouveau ce "instinct de predation" l'envahir bien campé sur ses appuis il saisit le crane du second loup et tenta de lui asssener un coup de couteau...ces loups ne parraissait pas etre de coriaces adversaires,il sentait que les humains qui attaquait l'etrange jeune femme qui combattait non loin le seraient un peu plus...mais le froid de son canon sur leur crane les ferait reflechir... il ramassa son fusil...

Le hurlement se propagea dans l'air....
Un hurlement à la fois emplie de colère et de tristesse, de ressentiment et de mélancolie, de force et de faiblesse....
Le loup lâcha la cuisse de Balbu et partit en gémissant, tandis que Jean roula sur le coté en se tortillant de douleur sur les feuilles humide de la forêt...

Chacun des valeureux compagnons fût contraint de tomber à genoux, les mains sur leurs typams douloureux, tant le cri avait pris en intensité...

La voix des deux femmes resonna dans le crâne de Luna...

- Il ne te le pardonnera jamais...Jamais il ne te le pardonnera...

Le rire cristallin des deux créatures glissa dans la nuit, tandis que les deux formes blanches et spectrale s'enfonçaient dans le bois à une vitesse ahurissante....

Quand Coraline sentit que Jean s'était éloigné d'elle, quand elle ne ressentit plus aucune présence hostile aux côtés de ses compagnons, elle cessa de crier.

Le silence, pour elle, était bien moins supportable que son hurlement.

Coraline se prostra dans la boue. Elle se sentait lasse, fatiguée. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait déployé autant dénergie en si peu de temps. Si, dans le passé, elle avait joué à provoquer des tempêtes, cette longue errance dans le monde des hommes l'avait affaiblie et elle se sentait profondément fragilisée par ce retour à sa nature profonde : la magie des croyances.

Certes cela leur avait permis de gagner... Non, en fait. Cela leur avait juste accordé un répit. Et à quel prix ? Jean gisait à côté, probablement sourd, et elle avait la douloureuse impression qu'il ne pourrait jamais plus être sauvé.

Et puis il y avait son propre échec. Jamais elle ne serait humaine, elle serait toujours autre, dotée d'une puissance inhumaine, étrangère. Jamais elle ne pourrait trouver l'amour...

Allongée contre la terre, Coraline avait envie de s'y noyer...

La mousse dans les oreilles de Lucien avaient légèrement atténué le son.

Assez pour rester conscient en tout cas.

Abandonnant le loup qui s'enfuyait la queue basse, il fonça en direction des formes blanches et jetta la dague dans leur direction avec la rage du désespoir.

Encore plein de la fureur du combat dans son coeur, il se retourna et cria :

<<IL EST ENCORE TEMPS DE LES POURCHASSER !!!>>

Puis il consatata l'hécatombe chez ses compagnons d'infortune...

Balbu sentit la douleur encore plus présente lorsqu'il ne fut plus attaquer.

Mais il n'était pas temps de se morfondre, il devait venir en aide à Luna et ses compagnons si cela lui était possible.

Balbu attrapa sa canne qui état tombé à côté de lui lorsque le premier loup le fit tomber à terre.
Alors rassemblant ses forces, il essaya de se relever. mais seul, il est évident qu'il n'y parviendra pas.
Les autres n'ont pas l'air bien, nous avons tous besoin d'aide et sans doute de sommeil. Je dois me relever pour Luna et pour eux. Volpino peut attendre. Si nous attaquons alors que nous ne sommes pas en forme, nous n'aurons aucune chance.


Il retomba par terre.
Luna s'approcha de lui et déposa la tête de Balbu sur ses genoux. Balbu s'y trouva bien. Luna se mit à laisser échapper quelques larmes, elles arrivèrent en core chaudes sur le front de Balbu.
Il posa son regard sur Luna:

- Luna, Mademoiselle Luna, s'il vous plait, aidez-moi à me relever. Je ne peux rester par terre en de telles circonstances. S'il vous plait, mademoiselle Luna, j'ai besoin de vous.

Cyprien s'approcha de Luna et la saisit fermement par le bras...la regardant séverement il lui dit:
"n'oublie pas que toi aussi tu es ma proie ,sorcière...tu me dois toujours une explication"...
Le chasseur avait rangé son couteau et ramassé son fusil...
Il regarda les compagnons de la jeune femme et leur demanda sechement qui ils etaient

Tout ce dont Coraline avait conscience, c'est qu'il lui fallait se ressourcer. Il fallait lui trouver une eau vive, et vite, qu'elle puisse s'y laver de sa fatigue et de son désespoir.

Elle trouva la force de se relever et, sans un regard pour ses compagnons, l'esprit dirigé vers la rivière la plus proche, elle lança à la cantonnade :

- On se retrouvera plus tard...

Puis elle partit en courant dans les bois.

Luna sentit la main du "chasseur" enserrer son bras comme un étau et la soulever comme une plume...

Il lui sussura dans l'oreille : "n'oublie pas que toi aussi tu es ma proie, sorcière...tu me dois toujours une explication"...

- Une explication... Ici ? Maintenant... Il faudrait d'abord songer à soigner ces messieurs...

Elle regarda l'homme et entreprit de l'amadouer par le fort pouvoir de séduction animale qu'elle dégageait en cet instant... Simple réflexe défensif..

Elle entr'aperçut alors Coraline qui fuyait ... Elle sentit son désarroi profond et comprit qu'elle avait besoin de s'éloigner...
Elle en ressentait la nécessité elle aussi.. Mais Balbu avait besoin d'elle ainsi que l'autre homme qui semblait quelque peu destabilisé... Elle croisa son regard ... L'espace qu'une seconde infinitésimale.. Un regard fou qui se changea soudain en regard neutre

Lucien n'arrivait pas à calmer ses esprits.

Tout son esprit baignait dans une immense rage et il peinait à se contenir.

<<IL NOUS ECHAPPE !!! CETTE VERMINE NOUS ECHAPPE !!!>>

Il avait presque hurlé et, tandis qu'il haussait la voix, son pied avait heurté le cadavre d'un loup avec une force titanesque...

Il tendit alors la main vers Balbu.

<<Je me sens d'humeur à briser les épaules d'Atlas... Vous soulevez jusqu'à un refuge sera facile.>>

Il toisa le chasseur qui avait attrapé la main de Luna.

<<LAISSEZ CETTE FEMME TRANQUILLE !!!>>

Mais il se ravisa bien vite. Le barbu n'avait pas l'air commode et son coup d'adrénaline commençait à s'estomper....



<<Heu.. Humm.. Excusez-moi.
Je veux dire : pourquoi vous en prenez vous à elle ?>>


Il remarqua alors le corps de Jean.
<<Balbu, c'est mon ami !
Est-il mort ???>>

Bien qu'un peu attirante , la femme restait avant tout une meurtrière à ses yeux...il jeta un regard noir à l'homme qui l'avait interpellé et d'une voix paisible lui dit:"Elle a egorgé une fillette...ou du moins tout porte à croire qu'elle l'a fait..."
Puis il la lacha et "posa" sur son epaule l'homme blessé...
"Je l'amène chez moi , nos auront de quoi panser sa plaie...je vous laisse deux alternatives...ou vous me suivez pour que je soigne votre ami...et quand je dis vous c'est vous TOUS y compris toi sorcière...ou je vous laisse ici... et l'odeur du sang attirera les betes sauvages..."
Cyprien commenceat à prendre le chemin qui menait à son domaine...

Hrp : bon, ça fait 24 heures que vous êtes souffrant de narcolepsie intensive, moi j'avance...

Coraline mit du temps à trouver une rivière. Non pas qu'elle fût loin, mais elle ne cessait de trébucher sur les racines d'arbre, ses pieds étaient lourds et sa perception était douloureusement floue...

Elle marcha dans la nuit et le froid, remarqua qu'elle s'était égarée, puis qu'elle était revenue sur ses pas. Enfin, elle entendit le doux chant de l'eau non loin d'elle.

En aveugle, elle se dirigea vers la douce mélodie... Elle tomba dans la rivière plus qu'elle ne la trouva... L'eau était glacée mais elle n'en avait cure. Elle se dévétit de sa robe qui fut emportée par le courant. Elle enleva aussi ses chaussures. Ce fut en chemise et en bas qu'elle appela l'énergie de l'autre monde, qui aflflua en elle et lui rendit l'énergie nécessaire à sa survie. Quand elle sentit des picotements au bout de ses doigts, elle sut que la vie revenait à elle...

Quelques minutes plus tard, elle était sur la rive, de nouveau triomphante et sûre d'elle. Elle était trempée et sa peau était bleue de froid mais cela n'avait aucune importance. Elle était de nouveau entière, elle-même : insaissisable et victorieuse.

Il ne lui restait plus qu'à partir en quête d'habits. Elle commençait à en avoir assez de Volpino et des humains. Elle avait envie de s'éamuser un peu...

<<Attendez Cyprien...>> dit Lucien.

Il se saisit alors de la dague en argent de Balbu.
<<Balbu, si vous pouvez sauvez mon ami ou retarder son mal, faites-le maintenant.>>

Il souffla.
<<Que personne n'intervienne... Si vous pouvez quelque chose Balbu, cette dague ira dans sa jambe, sinon... Elle ira dans sa tête.>>



Lucien se tient prêt à lancer la dague et agira selon ce que fait Balbu. Si Balbu tarde trop il vise la tête.

H-RP : Il faut laisser le temps au temps... (F.Gray / D.Barbelivien)

Balbu était sonné par ses blessures mais n'était pas inconscient.

Sur l'épaule de Cyprien, Balbu murmura à ce dernier:
- Attendez s'il vous plaît...

Puis tournant vaguement la tête vers Lucien, il rajouta:
- Il faudrait d'abord tuer la personne qui l'a mordu, et encore faudrait-il qu'il veuille s'en sortir....Mais je ne puis décider de qui doit vivre ou mourir. Ce qui importe c'est l'espoir que vous mettez en lui. Je ne connais point votre ami, je ne peux décider à la place de votre conscience.

Les paroles de Balbu était entrecoupées de silence, de toute évidence, parler lui était douloureux, mais il essaya de ne pas en inquiéter les autres.

Peu après, Balbu se retourna vers Luna, il était tellement content de la savoir à ses côtés:
- Je vous en prie Mademoiselle Luna, restez à mes côtés.
Il esperait émouvoir quelque peu Cyprien sur le cas de Luna si tant est possible que Cyprien puisse s'émouvoir.

Et enfin, dans un dernier souffle, avant de se taire, il se demanda s'il ne valait pas mieux attendre Coraline. Cette dernière phrase ne pouvant être comprise que de Cyprien, qui était en ce moment les jambes de Balbu, mais contrairement à ses jambes, Cyprien n'était pas forcé de l'écouter et encore moins de lui obéir.