L'appel de Nord

Recroquevillé dans la cours tel un chat observant une proie,Cyprien avançait prudemment vers la porte, le moindre craquement de branche et il serrait reperé... les gitans creusait de nombreux trous...plus qu'il n'en fallait pour le corps d'une petite fille... Etrange...

Au fond lui il savait que la demeure etait peut-etre plus "peuplée que la cours,mais cela ne le troublait pas ...jungle,savane et mangrove recelaient eux aussi des dangers...bien plus dangereux et le pouvoir des sorcières qui la peuplaient venaient de la terre qu'elles foulaient et benissaient selon leurs dires... un territoire bien plus vaste,rude et vivant que celui-ci...la femme etait vive mais Cyprien,lui etait patient...

sans un bruit il ouvrit la porte et se glissa à l'interieur

Manoir Volpino (cour)

Sans faire de bruit, la porte s'ouvrit, laissant les deux hommes pénétrer dans la cour...
Plusieurs possibilités s'offraient à eux : tenter la porte principale, l'escalade du lierre qui donnait sur le grand blacon, ou la petite porte latérale donnant sur la cuisine...
Bien sur, ils pouvaient toujours opter pour le bâtiment de ferme où les gitans semblaient faire des allers retour....

Manoir Volpino (Salle d'entraînement)

- Le plan spectral... Le plan spectral est celui que tu utiliseras pour tes déplacements...Il retient les âmes condamnées, les errants, ceux qui n'ont jamais accepté leur mort et se sont eux même condamnés à leur propre enfer....Il existe..des entités qui nous pourchassent...Mais tu les connaitras bien assez tôt...Il semble que la Nature n'apprecie guère ceux qui ne veulent pas mourir....

- L'Etre humain possède cette surprenant faculté de ne jamais écouter le destin....J'aurais pu m'en douter, mais non point le savoir.
J'ai connu ton père en effet...Un homme sévère et travailleur...Je lui reproche un manque flagrant d'imagination...
Comme quoi le rocher brut cache parfois le diamant, une fois dégrossi.

Volpino souriait...avec ce même air carnassier du prédateur qui sait qu'il aura sa proie à terme...

- Pour ton prochain exercice, tu partiras en chasse...Il y a deux hommes...Deux intrus introduits dans ce château. Je peux les sentir d'ici, parce que leur sang bats plus vite...Ils sont différents des Roms, parce qu'ils se sentent en insécurité...Ils ne savent pas s'ils sont traqueurs ou traqués...
POursuis les, chasse les ,trouve les....C'est simple, ils sentent si fort...Fais abstraction de tout autre chose, concentre toi sur ta proie, pense comme elle, sens la , respire avec elle....Tu pourras alors savoir ce qu'elle pense, dans quel état elle se trouve, qui elle craint et quand elle mourra...

Le vampire adressa un baiser lubrique à sa nouvelle esclave, suffisament long pour briser ses dernières barrières, suffisament court pour lui laisser une frustration redoutable...Il acheva son acte par une morsure douce et aigue

- Et maintenant, ne recule pas l'ineluctable...Je ne tolererais pas une seconde preuve de faiblesse...

La seconde d'après, il avait disparu...

Luna resta seule dans la pièce.... Désemparée...

Comment avait elle pu croire un seul instant qu'il éprouvait ne serait ce que l'ombre d'un sentiment pour elle.. Elle était sa chose....

Elle l'avait senti...
Elle était faible .. Elle savait qu'elle n'était pas faite pour cette vie de prédateur... Elle ne saurait jamais tuer ...Jamais

Ce qu'il attendait d'elle était au dessus de ses forces...

Que faire...
Elle sortit lentement de la pièce ... Ses sens en alerte, elle longea le couloir sombre... Entendit un bruit de pas... Elle se déplaça comme le lui avait appris Volpino, se cacha derrière une porte, attendant patiemment... Il avait raison, les deux hommes sentaient fort et avaient peur.. enfin.. l'un des deux était épouvanté.. De l'autre émanait une assurance tranquille et animale... Cela équilibrait la balance des sentiments...



(post modifié pour plus de cohérence )

Cyprien emprunta la porte derobée qui semblait mener à la cuisine... après s'etre glissé à l'interieur, il traversa la pièce à la recherche de nouvelles traces... sa proie tait la , tout pres...il devait guetter le moindre mouvement...il le savait la capturer ne serrait pas chose facile! tout ses sens etaient en alerte...s'il ne connaissait pas le vieux paul il lui accordait sa confiance...

Bientot le feu et la poudre parlerait!

Les cercles professionnels, Les bureaux de la sûreté

Alors qu'ils étaient sur le point d'arriver à Epernay, Coraline avait retrouvé son calme - si on pouvait appeler "calme" le remou continuel de ses pensées et de ses sentiments changeants au gré du vent et des rencontres.
Elle se mit à observer l'homme que Lucien avait dû rencontrer à la sûreté. Une barre d'inquiétude ridait son front et son regard perçant n'effleurait même pas le paysage défilant. Elle repéra la jambe raide, la canne, l'oeuil. Elle resta longtemps bloquée dessus : ce symbole ne lui était pas tout à fait inconnu... Elle l'avait vu de nombreuses fois, entouré d'un triangle isocèle, par exemple, ou dans d'autres contextes. Ce symbole était tout sauf anodin... Joint au fait qu'elle se sentait à l'aise à sa présence, elle en déduit qu'il n'était pas innocent en matière de surnaturel... Il lui faudrait être prudente. Elle ne voulait pas devenir sa prochaine cible... Avant tout, il lui fallait mieux le connaître.

- Excusez-moi, monsieur. Puis-je avoir l'honneur de connaître votre nom et le lieu où vous nous menez ? Tout s'est passé si vite...

Mademoiselle Luna, ça y est, je suis enfin en route, j'ai avec moi des personnes dont je ne sais rien mais qui apparemment sont également à la poursuite de Volpino. Bientôt, je serai là...

Balbu en était là dans ses pensées lorsque Coraline lui parla, il sortit de sa rêverie, si on peut appeler cela ainsi.

-Je me nomme Balbu, et nous allons à Epernay. C'est là que se situe la demeure de Volpino.
D'après ce que m'a dit votre ami Lucien, vous êtes également à sa poursuite. votre but à son égard ne semble pas être une visite de courtoisie, et le mien non plus.
Je m'excuse de l'empressement avec lequel notre rencontre s'est déroulée, mais je ne pouvais me permettre de perdre plus de temps. Voyez-vous monsieur Lucien m'a parlé d'une devineresse que vous auriez été voir. Il semblerait que l'amie que je recherche soit l'ange que Volpino ait engendré. Et je me dois absolument de la sortir de ces griffes.

Balbu s'étonnait de se montrer si loquace, mais lorsqu'il regardait Coraline, il sentait une étrange sensation de bien-être, ce qui le poussait à la confiance et à la confidence.

-J'ai déjà beaucoup parlé sans vous laisser la possibilité de vous exprimer. Excusez-moi.
Pourrais-je à mon tour savoir qui vous êtes mademoiselle et ce que vous voulez à Volpino, car j'ai l'impression qu'il y a autre chose que seulement sauver votre ami, un dénommé Jean, si je me souviens correctement de ce que m'a raconté monsieur Lucien.

Coraline écouta attentivement le récit du dénommé Balbu. Elle ne parût pas surprise qu'il emploie si facilement le langage du surnaturel. Elle se damanda juste à quel point il l'avait devinée, elle. Mais son regard direct et son discours franc la mirent en confiance.

- Sauver Jean ? Ah oui, c'est vrai, il y a cela aussi... Mais peut-on encore le sauver ? J'en doute. Ce n'est déjà plus le même, je le sens, dit-elle en posant sa main délicate sur son coeur. Il y avait surtout la colère contre Volpino qui a transformé celui pour lequel mon coeur s'inclinait... Et maintenant que je ne sens plus la présence de Jean, il y a l'envie de suivre le chemin des autres pour savoir où ils mènent, car la vie est faite ainsi pour ceux qui ne savent marcher seuls...

Le regard perdu dans des flots lointains, elle s'était tûe, mais la musique de ses mots résonnaient encore dans le coche. Puis elle sembla s'extirper douloureusement de ses rêveries et elle eût la force de sourire.

- Si tout cela vous paraît obscur, ne cherchez pas à comprendre... Puis-je savoir à quoi correspond cet oeil sur votre canne ?

Balbu plongea ses yeux sur les lunettes de Coraline, à défaut de pouvoir examiner son regard, à la recherche d'une réponse plus précise, plus détaillée. Il avait bien perçu qu'elle n'était qu'une simple femme, une simple mortelle. Il en était maintenant sûr, elle était surnaturelle, mais il ne comprit pas grand chose quant à sa nature. La seule chose qui lui importait, c'était que de toutes évidences, elle était de son côté, du côté du Bien.

- Cet œil, voyez-vous, représente la clarté avec laquelle nous percevons les éléments de la vie, de la réalité tels qu'ils sont. Bons ou mauvais, naturels ou non.
Cet œil montre à nos ennemis que nous les surveillons, qu'ils ne peuvent nous échapper. où qu'ils aillent, nous les traquerons.

Tout en s'expliquant, Balbu reposa le regard sur le pommeau de sa canne, il semblait à la fois proche par ses paroles, mais loin en esprit.
Puis après quelques instants, Balbu reprit d'un air anodin:

- De toutes évidences, cet œil ne vous sera pas néfaste.

Balbu sourit à Coraline, et détourna la tête vers le paysage qu'il observa enfin pour la première fois depuis leur départ.

J'espère que nous arriverons rapidement

De toute évidence, il n'était pas nécessaire de présenter Coraline à Balbu.

Ils s'étaient suffisamment jaugés l'un l'autre pour se comprendre leurs natures respectives.

Il fallait néanmoins parler stratégie.
<<De quelle façon allons nous proccéder face à Volpinno ? Jouerons-nous sur la ruse ou la force. Volpino désire Coraline, nous pouvons peut-être en profiter...>>

En cas de coup dur, Lucien savait qu'il serait sûrement en première ligne.
Il n'était pas très fort, mais ni Coraline ni Balbu n'étaient des foudres de guerre.

Le regard de Balbu se posa à nouveau sur les lunettes de Coraline.

- Ainsi Volpino vous désire, je ne sais si je dois m'en étonner ou non.
Si ce Volpino est aussi puissant que je ne le pense, il sait que nous arrivons, ou tout au moins, il saura quand nous serons là. Je n'ai sais pas si la ruse est une bonne méthode, quant à la force, il peut s'avérer difficile de lutter contre les créatures que nous allons rencontrer.
Pour être franc avec vous, je n'ai aucun plan, aucune marche à suivre.
Alors pour l'idée, je suis ouvert à toutes vos propositions.

Balbu se retourna vers Lucien en terminant son monologue. Il tenait ainsi à lui exprimer qu'il faisait partie intégrante de l'équipe, que son avis comptait.

Puis un petit sourire apparut sur les lèvres de Balbu et celui-ci rajouta:

- Tant que vous ne me faites pas courir, il n'y a pas de problème.

<<Pendant que vous y êtes Balbu, décrivez nous les prouesses dont Volpinno est théoriquement capable... Mais aussi ses faiblesses.
Autre chose encore, il ne sera pas seul.
Ses deux acolytes féminins seront probablement à ses côtés.

Pour le peu que j'en connais, les créatures comme Volipnno et ses dames possèdent parfois un puissant pouvoir de fascination sur les humains. Coraline y est sûrement immunisé, vous aussi je suppose.

Je serai une cible potentielle.
Mais mon esprit est fort et surtout...

Je suis "marqué"...>>

Devant l'incompréhension de Coraline et Balbu, Lucien s'expliqua.
Pour arriver à vous Balbu, j'ai du payer un certain coût. Cela signifie que je dois payer un tribut ou une dette kharmique à quelque chose ou quelqu'un...

Ce prix à payer sera bien sûr élevé, mais tant que je devrai la payer et que je n'aurai pas de descendants, il ne sera permis à personne de m'en empêcher.

En somme, je suis sous la protection de la puissance dont je suis tributaire.
Volpino devra en tenir compte s'il veut m'influencer ou me causer du tort.

Mais si Volpinno essayait quand même de m'influencer et que j'y résiste, je jouerai la comédie...>>

Lucien souffla.
<<En espérant, qu'il ne sois pas lui aussi devin bien sûr>>

Coraline les avait écouté enchaîner les répliques sans mot dire. Elle n'ajouta rien à ce que venait de dire Lucien à propos de la note karmique.

- Il me désire ? J'aimerai bien savoir sur quoi repose tes suppositions, Lucien... Il est des choses que vous devez savoir sur les créatures de l'Acheron. Mais cela sera long à expliquer... Il faudrait mieux se trouver un endroit tranquille où je pourrais vous parler librement.

Le froid mordait son corps de porcelaine...
L'ombre du soir commencait à envahir le manoir... Elle se réveilla en sursaut... Ses sens en alerte, elle se leva doucement ... Des pas dans l'escalier...

Elle chercha du regard un vêtement lui permattant de recouvrir sa nudité et se contenta de la couverture qui se trouvait sur le lit...

Puis d'un pas mal assuré elle se dirigea vers la porte ... L'ouvrit.

Le vieux Paul... Le vieux Paul se trouvait là, seul...
[i]Il la regardait les yeux vides de toute expression, comme mû par une volonté qui n'était pas la sienne....

Balbu ne savait que trop rajouter aux dires de Lucien.

- Non, je ne connais pas ses points faibles. Je ne sais même pas s'il en a, il ne craint même pas le soleil contrairement à ses deux accompagnatrices.
Bien que vous semblez être protégé par quelqu'instance supérieure, prenez toujours ceci, ça peut vous être utile.

Il tendit à Lucien une dague en argent, ainsi que deux fioles d'eau bénite.

Il se tourna vers Coraline:

- Je suppose que vous n'en avez pas besoin, mais si vous préférez avoir le même équipement, je peux vous le fournir.
A vous de voir...

Coraline ne sut que dire. Balbu semblait avoir deviné sa nature mais il ignorait ce que cela impliquait. Elle-même n'avait jamais été dans ce genre de situation et appréhendait la rencontre avec Volpino. Il fallait tout leur expliquer, cela était nécessaire à leur survie - et sans doute à la sienne. Elle n'était pas sûre d'avoir le temps de tout leur expliquer mais elle se demandait maintenant si attendre était une bonne idée : il se pouvait qu'ils aient affaire à un comité d'accueil rien moins que chaleureux...

Elle saisit la dague que lui tendait Balbu et qu'il tenait par la lame, lui présnetant ainsi le manche. Mais au lieu de tirer la lame à elle, elle la poussa sur sa main et le coupa. Elle lui saisit la main brusquement, avant qu'il ne puisse réagir. La plaie était peu profonde, mais le sang coulait en petites perles carmin.

Elle murmura alors, à peine audible, cette chanson des temps anciens :

Eau docile, suis le seul cours de mes désirs,
Je t'ordonne d'obéïr à ma volonté
Façonne-toi sur les courbes de mon envie,
Telle je te veux, telle tu es désormais.

Le sang alors s'éleva dans les airs sous le regard tranquille et heureux de Coraline et forma une boule parfaite avant de se former en coeur. Elle passa le doigt et ce fut trois rubis scintillants sur son anneau d'or... Puis il se reposa sur la petite plaie de Balbu et se fit croûte, refermant ainsi la coupure.

- Ce que j'ai fait, je peux le faire devant vous pour deux raisons. D'une part parce que vous êtes accoutumés au surnaturel. D'autre part parce que je suis la seule créature de l'Achéron qui assiste à la scène. Pour utiliser mes pouvoirs, je me sers dans une réserve d'énergie néfaste - d'une part celle qui est en vous, d'autre part celle d'un lieu lointain et glacial... Si Volpino ou moi-même devions utiliser les pouvoirs devant l'autre les conséquences pourraient être désastreuses. Une brèche pourrait s'ouvrir entre ce monde-ci et un autre qu'il vaut mieux, croyez-moi sur parole, ne pas connaître. Cela pourrait aussi vous "vider"... Aussi, si jamais cela devait arriver, fuyez. C'est un conseil que je ne vous dirai qu'une seule fois.

Elle marqua un temps, puis reprit :
- Donc oui, je vais prendre tes armes, bien que je doute qu'elles soient efficaces entre mes mains parce que je suis comme lui et que je ne crois pas en ces choses, je les sais. Et cela une différence non négligeable... Et c'est pour cela même que je doute, Lucien, qu'il soit attiré par moi : je ne peux rien lui apporter de ce qu'il souhaite : ni force supplémentaire, ni serviteur nouveau... Ceci dit, on peut essayer une première approche, ce qui permettrait de recenser le plus d'informations possibles et de vous les transmettre, afin que nous puissions élaborer un plan plus précis. Cela me permettrait aussi de rencontrer ton amie, Balbu, et de voir de quel côté elle est...