[Scenario V] La Briqueterie Sainte Laurence

La route était pleine d'ornières et de ravines creusées par le ruissellement des pluies incessantes de ces derniers jours, et Cassandre souhaitait secrètement que le trajet s'achève le plus tôt possible.

Les bois que la calèche traversait étaient sombres et oppressants, et le sentiment de s'aventurer dans l 'antre du diable était encore accentué par la luminosité malsaine, vert mordoré, qui désormais les enveloppait.
- Qu'avez-vous Gwendael, vous ne vous sentez pas bien? Encore quelques minutes et nous en aurons fini avec ce calvaire, ne vous inquiétez pas.

Cassandre se pencha pour attraper à ses pieds une lampe tempête et un briquet d'amadou rangés dans un coffre sous la banquette, et entrouvrit la petite trappe du chauffeur situé face à elle:

- Lucien, Professeur Lecoeur, cria-t-elle pour se faire entendre dans le brouhaha, sommes-nous bientôt arrivés?

Assis depuis trop longtemps sur l'un des sièges des cochers, Lucien entendait des trombes d'eau déferler sur la capote qui étaient censée le protéger, lui et le professeur, de l'averse qui s'empirait à mesure que la voiture s'engouffrait dans la nuit. Le professeur guidait les chevaux. Le souffle violent du vent empêchait les deux hommes de tenir la moindre conversation. Aussi, depuis le temps de leur sortie de la capitale, ils préféraient tous deux rester silencieux, réservant leurs voix aux informations nécessaires à donner aux compagnons de voyage.

Malgré le sifflement incessant et toujours plus fort, Lucien perçut la question de Cassandre. Il retourna sa tête vers le professeur. Celui-ci, absorbé par la conduite, ne semblait pas avoir entendu la question. Il hurla, afin de couvrir le bruit :

"Avez-vous entendu Professeur ? Cassandre demande si nous arrivons bientôt ..."

Lecoeur essuyait constament son visage trempé et se tourna vers Lucien

- Ecoutez je ne comprends pas, j'ai l'impression d'être passé par là quatre fois au moins...Et avez vous perçu cette lumière ? Ca ne me dit rien qui vaille si vous voulez mon avis...Je crois que...

A peine eût-il prononcer ce dernier mots que le cheval de tête hennit brutalement à la vision d'une ombre obscure passant à toute allure au devant du charriot...
Le carrosse bascula avant de se renverser brutalement dans un horrible fracas de bois...

La route menant à la briqueterie était appelée à durer un certain temps, un temps bien trop long au goût de Balbu. Il ressentait un sentiment extrêmement désagréable monter en lui à chaque tour de roue. Mais malgré ça, il se sentait "appelé" à se rendre à cet endroit.
Sa nervosité était si palpable que Luna tenta de l'apaiser en posant sa main sur celle de son amant afin qu'il sache qu'il n'était pas seul, que quoiqu'il arrive, ils y feront face ensemble.
La remerciant du regard pour le soutien et l'amour que la belle vampire laissait entrer en lui.
Pendant quelques instants, il oublia se trouver sur la route de la briqueterie, il était entièrement captivé par la présence de sa compagne, mais aussi par son regard, ses lèvres, ses cheveux, par tous ce qui caractérisait Luna.
Tant qu'il se focalisait sur elle, sa nervosité diminuait.
Mais un cahot de la route le sortit de sa rêverie.
C'est à ce moment-là qu'il remarqua la teinte étrange du ciel.
Il ne savait pas ce que cela signifiait, mais apparemment cela ne présageait rien de bon.
Il tourna la tête vers Luna et lui sourit pour se donner un peu de courage pour avancer vers leur destinée.


[Je savais pas jusqu'où je pouvais aller pour décrire le voyage et l'arrivée ou non à la briqueterie.]

"Mais que sait-il donc passé ici?"

Balbu avait lâché cette phrase à voix haute sans vraiment sans rendre compte.
Il fit arrêté le fiacre et aida Mademoiselle Luna à descendre.

S'adressant au cocher:
"Veuillez attendre je vous prie, je vous payerai pour l'attente, et pour vous prouvez ma bonne foi, voici déjà quelques francs."
Il paya la course, ainsi qu'un supplément pour l'attente.
Puis avançant vers le carrosse dans le fossé, il s'adresse à Luna:
"Allons voir si les passagers de cette calèche vont bien."

Il sentait la brèche, cela était de très mauvaise augure, mais quoiqu'il en soit, il fallait continuer et mettre les personnes ayant voyagé dans le carrosse à l'abri. Ainsi que trouver un moyen de refermer cette brèche bien trop dangereuse.

*Aucun humain ne mérite, à priori, de connaitre l'Acheron.*
Réalisant ce qu'apporter son aide impliquait, Balbu devint plus blême qu'à l'habitude pour peu que cela puisse être possible.

Se fiant à son instinct, ou plutôt à son malaise grandissant émanant de près de la carriole, sans doute la faille se trouvant là où son malaise serait le plus grand.
Finissant par trouver le portail, Balbu s'arrête devant et se tourne vers Luna:
"Je crains fort qu'il faille passer la faille afin de sauver ces humains, si cela est encore possible. Je ne peux les laisser ainsi exposé à l'Enfer. Ils auront besoin de l'aide de Dieu, et c'est moi qui doit leur apporter, après tout, je suis son serviteur. Mais je puis vous demander de m'accompagner là-bas, vous seule devez décider de m'accompagner ou non."

Puis prenant une grande bouffée d'oxygène, le vampire décide de passer à travers le portail, ne sachant s'il préférait voir Luna le suivre ou non. Sa présence serait d'un réconfort ainsi que d'une aide plus qu'utile en ce lieu maudit. Mais d'un autre côté, sa présence la mettrait en grand danger, et il s'était dévoué à la protéger.

Durant sa course effrénée vers la source du Mal, Balbu repaire un nombre considérable de forme translucide quittant avec précipitation un arbre centenaire rongé par la maladie.
Son centre semble bouillonner d'une énergie détestable qui corrompt les alentours et le chêne suppure d'un liquide verdâtre répugnant, comme vomi d'une bouche immonde.
Les hurlements des âmes en fuite se mêlent aux sifflements du vent, tandis que le vampire passe un bras à travers la matière visqueuse.

Happé par une énergie insondable, il se retrouve au sol, dans une forêt beaucoup plus sombre, où aucune lumière qu'elle soit lumière ou solaire ne semble filtrer.
Des bruits de lutte se font entendre au loin.


Rendez vous à la Briqueterie dans la section "de l'Autre coté"

C'est dans les ruines de la briqueterie, entre quelques pans de mur effondrées que nos amis se réveillent...
Seul Lucien semble saigner du bras sans raison apparente.: il se trouve à quelques mètres seulement des ruines...

Solange et présente, et serre dans ses bras Gwendael en sanglotant...

- Il est parti...Il est parti... parvient-elle à articuler

Lucien, lui, peut entendre un groupe d'homme se rapprocher.
En se rapprochant, il les voit enserrant les ruines de la briqueterie : l'un d'entre eux est armé d'un fusil et les deux autres de poivrière et de lampes tempêtes, pour repréer leur chemin dans la nuit.

- Faîtes le tour...Eggman a dit qu'elle était dangereuse...Ne le tuez pas, il faut la ramener à Strasbourg pour demain.
Si elle est accompagnée, on ne doit pas laisser de traces, compris ?

Avançant dans l'ombre et avec prudence, Gabriel était prêt à en découdre avec ce qui je présenterai devant lui. Chaque pas était aussi furtif que possible alors que le canon de son arme balayait le moindre coin d'obscurité pour y détecter une silhouette. C'est alors qu'il entendit l'ordre de nettoyer les traces si quelqu'un accompagnait cette Solange Rentier, bizarre, d'autant plus bizarre que leur chef de leur organisation, ce Eggman souhaitait capturer la cible et non l'éliminer, ce qui la surprenait.

*Pourquoi vouloir la capturer si on sait qu'elle est la source du mal ? Une balle entre les deux yeux et c'est fini* se disait il

Cela commençait à nourrir le doute en lui quand à la bonne foi de ses employeur.

*Bertrand tu as vraiment le chic pour trouver des clients louches*

Se détachant du groupe, Gabriel décida d'avancer accroupi pour être couvert par le reste de pan de mur avant de se coller contre et préparer son assaut.

*Il y a du paranomal dans l'air* se dit il en se frottant l'oeil

"Apparemment nous sommes de retour dans noter monde, c'est heureux. Dieu soit loué."
Balbu venait de réfléchir à voix haute.

Puis il se porte auprès des jeunes femmes, prêt à leur porter assistance.
En se déplaçant auprès de ces dernières, la réalité de ce monde se rappela à lui, il ne se déplaçait plus aussi facilement que de l'autre côté, sa claudication était revenue. Etrangement, celle-ci le rassura, ils étaient bien de retour.
"Mesdemoiselles, nous partirons dès que vous serez prêtes."

Cassandre se releveva dans les ruines de la briqueterie. Elle était en vie, c'était déjà une bonne nouvelle en soi, tant elle s'était cru perdue. Balbu ne semblait pas particulièrement déstabilisé par l'experience qu'ils venaient de vivre...Cassandre le dévisageait attentivement : elle essayait de deviner sur son visage certains des traits monstrueux sous lesquels il lui était apparu dans les bois.

Des gens venaient. Il était temps de partir.

- Allons y, rentrons à Paris avec notre protégée.

Le petit groupe se mit en marche, profitant de la pénombre et des fourrés pour se cacher à la vue des visiteurs. Au détour d'un taillis, Cassandre devina dans une petite clairière la silhouette d'une calèche sombre, probablement celle des hommes armés.

Cassandre se pencha vers Balbu.
- Voilà notre chance! Nous devrions leur 'emprunter' leur calèche, nous n'irons pas loin à pied dans les bois avec Solange épuisée et Lucien blessé. Je crains seulement qu'ils n'aient laissé un comparse en veille...

Cassandre se rapprocha de Lucien, et lui offrit son bras en soutien.
- tenez bon Lucien, je m'occuperai de vos blessures dès que nous serons rentrés.

- Par ici hurla un homme N'oubliez pas, seule Rentier nous intéresse !

Les hommes se rassemblèrent dans les chemins, tenant fermement leurs armes à feu, dans une optique qui ne laissait guère de doute.
L'un d'entre eux pointa son revolver en direction de l'endroit où se trouvait Cassandre et tira, la balle frappa un tronc à proximité de la jeune libraire; formant un trou dans l'écorce épaisse de l'arbre.

Usant de la surprise, qu'avait provoqué l'homme en arme, Gabriel sortit de sa cachette, sa winchester en main, et pointa le groupe d'étrange personnes, surement des alliés de l'invocatrice. L'un d'entre eux n'était pas humain, il en était sûr mais lequel. Bien souvent, il avait été confronté à des terreurs cachées sous les traits de faibles. De sa voix de soprano, il les interpela :

"QUE PERSONNE NE BOUGE ET PERSONNE NE SERA BLESSE !"

*Pourquoi faut-il toujours que des troubles-fêtes viennent gâcher une victoire...*

Balbu se tourna vers l'homme qui parlait et répondit d'une voix grave :"Comment osez-vous nous menacer, alors que vous nous voyez épuisés et blessés pour certains. N'avez-vous donc aucun honneur?"

Marquant une pose afin de regarder leurs différents assaillants et de déceler dans leurs yeux qu'elles étaient leur intention à leurs égards.

Puis reprenant :"Vous n'avez aucune idée de ce que nous avons endurer pour sauver cette femme. Et vous voudriez que nous vous la remettions alors que de toute évidence vos intentions sont aussi démoniaques que les griffes dont nous l'avons tirée. Vous n'êtes que de simples mercenaires, dont les enjeux les dépassent. Osez seulement vous en prendre à nous et votre vie sera offerte à Dieu."

"Cette jeune femme est une invocatrice, elle est dangereuse pour ceux qui l'entourent alors écartez vous d'elle"

Le fusil de Gabriel se pointa sur celui qui venait de parler

"Au moindre mouvement brusque, vous gouterez à du plomb"

"Mademoiselle Rentier, avancez doucement vers moi, les mains bien en évidence je vous prie" Dit Gabriel d'un ton froid.

Il interpela alors les hommes de mains qui l'accompagnait.

"Vous là bas, surveillez les. Il n'y a pas de raison de les blesser"

Pointant son fusil vers la jeune femme, Gabriel la regarda comme pour la scruter et de s'assurer de l'identité de sa prisonnière.

"Vous ne semblez guère être une personne capable d'invoquer un démon, même par négligence. Mettez vousà genoux les mains sur la tête je vous prie"

Le chasseur jeta un bref regard à ses "coéquipier"

"Vous pouvez l'identifier ?"

Pendant ce temps, Gabriel se demandait ce que faisaient ces autres gens ici. Ils n'avaient pas l'air dangereux, si ce n'est l'homme à leur tête. Le doute s'insinua alors dans son esprit, attendant que les hommes de Von Eggman agisse et montre leur intentions véritable une fois près du but

Les hommes pointèrent leurs armes en direction du groupe

- La jeune fille prostrée derrière, avec eux...C'est Solange Rentier. Ils l'ont manipulée pour se servir d'elle.
Les autres sont des cultistes illuminés. Aucun salut pour eux...Il nous faut les éliminer pour le bien de tous.

"J'ai dit qu'il n'y avait aucune raison de les blesser" Dit le borgne d'un ton impératif

Gabriel range alors son fusil dans son dos et dégaine, un revolver alors qu'il s'approche de la jeune invocatrice. D'un mouvement calme, il demanda aux personnes présentes de s'écarter le temps qu'il rejoigne Solange.

"Mademoiselle Rentier, la vraie, avancez vers moi, je vous prie. Tous le monde, mettez vous à genoux et ne bougez pas"