[Scenario V] La Briqueterie Sainte Laurence

" Et moi je dis qu'on vous paye pour faire ce qu'on vous demande" ajouta l'homme qui semblait être le leader d'un ton sévère.
"Finissons en avec eux..."

Lorsque Gabriel détourna son attention d'elle, comprenant qu'elle n'était pas Solange Rentier, Gwendael fut tout d'abord soulagée... et en même temps en eut honte. Comment pouvait-elle être soulagée alors que la jeune femme continuait à courir un grave danger? Mais toute sa peur retombait d'un coup, et tout en se mettant à genoux comme demandé, elle sentait son souffle revenir doucement, tandis qu'elle ne contrôlait plus les larmes qui affleuraient dans ses yeux.

Ce mélange de soulagement et de culpabilité ne dura que quelques secondes, le temps de réaliser que certains n'avaient pas l'intention de les laisser s'en tirer. L'idée qu'elle allait peut-être mourir là, sans raison, sans même que son sort ne serve à sauver Solange Rentier lui paraissait impossible. Elle n'était pas sûre d'avoir peur de mourir, mais pas pour rien!

Elle sécha discrètement ses larmes et se tourna vers celui qui venait de parler. Elle se sentait dans un état second, comme inconsciente de la gravité de la situation.

Vous... ne connaissiez même pas notre présence.... je... j'ai du mal à croire que vous soyez payé pour nous tuer.

Elle se doutait qu'il ne servait à rien de discuter, mais espérait gagner suffisamment de temps pour que ses compagnons trouvent la solution qu'elle même n'arrivait pas à imaginer.

Cassandre profita de la conversation que Gwendaël engageait avec le rustre leader du groupe pour s'adresser plus discrètement au jeune homme borgne qui semblait plus hésitant.

- Vous exécuteriez de sang froid un vieillard, trois jeunes femmes et un blessé, sans vous poser la moindre question? Quel courage!

Cassandre planta son regard dans celui de son adversaire.

- Votre Von Eggman, le connaissez-vous vraiment? Il a passé des heures à harceler Mademoiselle Rentier à l'asile Saint Anne, pour lui soutirer des secrets de sorcellerie, la rendant plus folle chaque jour. Le directeur de l'hôpital en est témoin. Elle a fini par s'enfuir dans un accés de démence pour rejoindre la maison de son enfance. Maintenant il veut la séquestrer pour l'interroger sans rendre de comptes à personnes. S'il y a un sorcier malveillant dans cette histoire, c'est bien Von Eggman! Finalement Solange n'est plus qu'une femme désespérée que l'amour a rendu folle.

"Vous ne me payez que pour mes armes, pas pour mes prestations"

Un léger sourire s'afficha sur le visage du borgne alors que des nouveaux éléments s'ajoutaient à cette affaire. Gabriel s'approcha de Solange Rentier, lui mit la main sous le bras pour lui demander de se lever. Calmement, il lui glissa à l'oreille.

"Tout va bien de passer"

Aussitot cela dit, il s'écarta du groupe, à l'opposé de la calèche, avant de s'adresser aux hommes de Von Eggman.

"C'est une grave accusation qui a été portée à mon attention. Si cette jeune femme accuse votre patron d'être un sorcier, cela risque d'être pour le moins ennuyeux étant donné que j'avais déjà de sérieux doutes sur votre motivation. Tant que ce point ne sera pas éclairsi, personne ne partira d'ici"

" Liquidez moi tout le monde, y compris le mercenaire"ordonna le chef du groupe.

Les pistolets de braquèrent avant tout sur l'homme armé, tandis que le meneur visa précisément Balbu.
Les coups de feu claquèrent.

- Ne touchez pas la sorcière ! Eggman la veut vivante !

Solange se dégagea de l'étreinte de Gabriel avec une puissance phénoménale et courut vers les bois en hurlant

Alors que Solange se dégageait, le premier réflexe que Gabriel fut de tirer sur le chef des hommes de mains

"Von Eggman, tu vas le regretter !" Jura-t-il

Cassandre se jeta à terre!

Les premiers coups avaient claqué comme un coup de tonnerre trop proche, et des volutes de fumée chargées de poudre s'élevaient dans les airs...

Au mileu du brouhaha et de la panique qui suivit, elle détala vers les fourrés et contourna la zone de tirs en direction de la clairière où elle avait repéré une calèche. Elle espérait que sa connaissance des chevaux lui permettrait de les rassurer et de les diriger : la calèche lui semblait être le meilleur moyen de s'enfuir.
Dans l'immédiat, elle priait pour qu'aucune balle ou plomb ne la touche...

Balbu tenta d'éviter la balle, après tout personne ne se trouvait derrière lui, donc il n'était pas utile qu'il serve de bouclier humain, d'autant plus que des hommes qui sont à la recherche d'une sorcière, selon leurs termes, pourraient utiliser des balles non conventionnelles qui pourraient se révéler utile contre le vampire.
Tout en se déplacement rapidement dans l'espoir d'éviter le projectile, Balbu attrapa sa dague à l'intérieur de sa redingote.
S'il pouvait se rapprocher suffisamment du meneur...

L'une des balles traversa l'épaule de Gabriel, qui s'effondra à terre mais pu tout de même tirer un coup de feu en direction du meneur, l'atteignant au ventre : celui-ci se plia en deux sous l'effet de la douleur et lâcha son pistolet.

Balbu, lui sentit les deux profondes brûlure de la poivrière d'un des tireurs lui vriller les côtes en en brisant quelques unes au passage, mais sa nature surnaturelle pris le dessus. Il parvint à arriver près de son agresseur.

Le troisième quand à lui courut à la poursuite de Solange, révolver en main.

Le sang gicla alors de l'épaule de Gabriel immobile, entendant l'homme de main à la poursuite de Solange, il arma son revolver et se prépara à l'intercepter d'une balle bien placer.

"Avance, vas y qu'on rigole"

Arrivée près de la calèche, Cassandre examina les environs.

Elle s'aperçu avec soulagement que seul son ami Lucien la suivait.
Elle lui fit signe de la rejoindre après avoir constaté que le véhicule n'était pas surveillé. Sa blessure l'avait affaibli, il serait plus en sureté à l'écart des coups de feu, Cassandre l'aida donc à monter à l'arrière.

La jeune femme s'approcha des chevaux. Ils étaient nerveux. Sans doute l'odeur de la poudre...
Tentant de les apaiser d'une voix rassurante, elle s'installa à la place du cocher, les sens en alerte.

Les chevaux s'ébrouèrent mais se calmèrent rapidement, mais de la calèche, il ne restait que des débris de bois mort...
Les montures des hommes de mains, elles, observaient un calme olympien et secouaient la tête en soufflant quelques volutes de buée.

Cassandre recouvrait ses esprits : la calèche, non pas celle de ses agresseurs mais la sienne, enfin celle du professeur Lecoeur, était en ruines...comme dans le triste souvenir de cet accident qui l'avait précipitée dans l'horreur! Tout cela avait donc eu lieu...réellement.
Lucien pourrait malgré tout être à l 'abri dans les vestiges du fiacre...Cassandre l'allongea au milieu des restes de la calèche...

Cassandre s'affaira rapidement à regrouper les chevaux, qui paraissaient dociles, à l'écart...les hommes de mains semblaient avoir le dessous, il faudrait bientôt partir...mais où donc pouvaient être Solange..et Gwendaël...
Cassandre se mit à appeler vers les bois :
- Solange, par ici, rejoignez nous, Gwendaël nous sommes là...près de la calèche! Hé oh! Il faut que nous restions ensemble!

lorsque les coups de feu avaient éclaté, Gwendael s'était instinctivement jetée à terre. Mais elle réalisa bien vite que si cela lui permettait d'éviter une balle perdue, leurs agresseurs ne se gêneraient pas pour l'exécuter froidement si tels étaient leurs ordres. relevant la tête, elle vit que le mercenaire était touché, et que Cassandre avait disparu de son champ de vison. Le combat semblait avoir été rapide, bizarrement Balbu était debout malgré les balles qui l'avaient traversé, prêt à se débarrasser de l'un des hommes armés.

elle se glissa vers Gabriel, hésitante. Devait-elle l'aider? ce n'était certes pas un homme à comprendre leur quête, mais il s'était cependant montré suffisamment critique vis à vis de son employeur pour essayer de les soustraire à la mort. Elle pouvait aussi simplement profiter de sa blessure pour lui subtiliser son arme, mais elle ne pouvait envisager un tel geste.

Elle s'arrêta près de lui, et lui murmura.

Venez à couvert sous les arbres... sinon ils vous achèveront.

Entendant la jeune femme essayer de l'aider, le jeune homme lui chuchotta :

"Prenez le fusil et foncez vous mettre à couvert"

Tirant le percuteur de son revolver pour se préparer à tirer sur le poursuivant de Solange, il restait calme alors que le sang s'échappait de sa blessure

Gwendael regarda l'arme, paniquée. Quand bien même elle aurait su s'en servir, elle n'était pas sûre d'avoir la force morale de tuer ou blesser, même un ennemi. Mais de toutes façons la question ne se posait guère, elle ne savait pas utiliser une arme.

Je... je ne saurai pas...

elle voyait le sang couler de la blessure de l'homme, et posa sa main dessus, pour tenter de ralentir le flux. Si l'on ne le soignait pas rapidement, il ne serait bientôt plus de ce monde.
Autour d'eux, le danger semblait partiellement calmé, le seul agresseur en état de nuire était à la poursuite de Solange.

Vous... vous pouvez l'atteindre d'ici? vous... il faut vous soigner...

Gabriel essayait de serrer les dents au possible. Il vit alors la jeune femme appuyer sur son épaule provoquant une douleur, certes, mais au moins une douleur bénéfique. L'afflux d'adrénaline dans le cerveau du borgne lui permettait de se concentrer sur le poursuivant de Solange. Il resta silencieux, attendant que sa cible approche pour lui placer une belle balle runique dans le dos.

Arrivé près de son ennemi, la douleur avait déjà quitté le corps de Balbu. Elle avait été puissante mais fugace, l'expérience n'avait pas été agréable, et il espérait ne pas avoir à la revivre de sitôt.
Mais pour l'instant devant son adversaire, il tenta de planter sa dague dans le cœur si la position du tireur le permettait, sinon le coup serait pour la gorge.

Balbu se débarrassa vivement de son adversaire, ce qui perturba légèrement Gabriel.
La vitesse à laquelle l'homme, semblait-il plutôt agé, n'avait rien d'humain et sa manière d'encaisser la balle sans broncher outre mesure lui faisait suspecter quelque chose de surnaturel...
Son coup de feu partit néanmoins, atteignant l'homme dans le dos : il s'effondra au sol en hurlant.

Alors que l'homme de Von Eggman s'écrouler Gabriel ne put retenir un rale de douleur, provoqué par la chute d'adrénaline. Il se releva, la mine plutot gênée par sa blessure et pointa son arme vers Balbu :

"Hey toi là. T'es pas un humain, pas vrai ? Dis moi ce que tu es où sinon je te crible et mes balles font plus de dégat que les leurs"

La distance qu'il avait mis avec le vampire, ne manquai pas de le mettre en sécurité ... ou du moins à plus de 6.50m, distance à laquelle un homme armé d'un revolver à l'avantage contre un homme armé d'une lame.

Pas un humain...Ces quelques mots déroutèrent légèrement le vampire. Lui, qui n'a de cesse de protéger l'humanité, de ressentir les mêmes émotions que les humains. Lui, qui a dévoué sa vie au Bien, voilà qu'on l'accuse de ne pas être humain...

Sans avancer, il regarda autour de lui afin de voir comment se portait ces compagnons.
Tout en rangeant sa dague, ce qu'il espérait aiderait à calmer le borgne, il lui dit :"Pourquoi vouloir me cribler de balles, alors que de toutes évidences, je ne vous ferai aucun mal, je puis même vous aider à faire disparaitre votre blessure."

Aussitôt qu'il eut prononcé ces mots, il resta muet quelques secondes, juste le temps de se remémorer le soin que lui avait apporté sa compagne lorsqu'il fut blessé à la cuisse lors de la traque de Volpino. Que tout cela remontait à loin...

Se ressaisissant, il parla à nouveau avant que l'homme armé ne put répondre :"Si vous tenez vraiment à le savoir, je suis un vampire, et seul Dieu me guide, et Dieu ma confié la mission de débarrasser le Mal existant pour que triomphe le Bien. Bien sûr, rien ne vous oblige à me croire, ni à me faire confiance. Si vraiment vous voulez tirer, alors faites-le, sinon baissez votre arme."

Sans bouger d'un pouce. Gabriel continua :

"Et c'est quoi ton petit nom ?"

"La politesse voudrait que vous vous présentiez le premier, mais bon, j'imagine que cela n'a guère d'importance. Je me nomme Balbu, et j'aimerai assez savoir le nom de celui qui me menace de son arme."

Le sang s'écoulant de la plaie ouverte de Gabriel attisait une certaine forme de colère dans le coeur de Balbu.
Il devait résister à ses pulsions augmentée par la colère sourde qui montait en lui.

Balbu, ce nom lui disait quelque chose. Bertrand avait déjà parlé de lui en client potentiel mais il fallait dire que l'apparition de ses nouveaux clients lui avait apporté un sacré boulot. Après avoir cherché dans le regard du vampire la moindre trace de mensonge, Gabriel remonta le percuteur de son arme et le remis dans son holster.

"Je ne savais pas que vous étiez un vampire, il faut avouer que c'est peur courant pour un chasseur de démon. Je suis Gabriel Debrail, armurier"

Alors qu'il finissait de se présenter, Gabriel sortait une dague et s'approcha des hommes de Von Eggman, prenant garde à ce qu'ils ne tentent pas un geste d'ultime sacrifice.

"Prenez l'arme de celui près de vous. Voyons s'ils n'ont pas quelque chose à nous dire"

L'homme touché au dos était au sol alors il lui mit le pied sur sa blessure pour s'assurer qu'il était bien réceptif et qu'il ne feintait pas la mort

"Hey ! T'es réveillé ?"

» Orphelinat de Sainte Catherine
» Scénario II L'Orphelinat
» Scenario III : Résumé
» [Scenario III] L'antre du Diable
» Scenario V : Les halles centrales