[Scenario V] La Briqueterie Sainte Laurence

Le sang, ne pas penser au sang surtout, garder le contrôle, là était la difficulté.
La faim montait sous forme de colère, et s'il ne voulait pas devenir une menace pour ses compagnons, il devait ou faire taire son instinct ou bien parvenir à se maitriser. Mais quoiqu'il en soit, il ne pourrait pas tenir très longtemps.

Aussi, il préféra avertir Gabriel :"Dépêchez-vous d'obtenir les renseignements puis laissez-le moi...J'ai...un certain besoin qui s'éveille et percevoir votre blessure ne m'aide pas."

Pour s'aider à lutter, Balbu s'éloigna quelque peu de Gabriel, espérant faire taire plus facilement son instinct.

Alors que Balbu énonçait sa crainte de ne pas pouvoir resister à sa soif de sang. Gabriel utilisa son bras blessé pour attraper une petite fiole. A l'aide de sa bouche il la déboucha et en versa quelques gouttes sur sa lame tout en gardant le reste au cas où le vampire l'attaquerai

- Arrgh... grogna l'homme au sol Tues moi et tu es fini ! Von Eggman ne fait pas de cadeaux aux traîtres souffla l'homme blessé, qui tenait sa main serrée sur sa blessure.

"Ah ouais ? Von Eggman, m'a pris pour une buse on dirait mais il m'a aussi sous estimé. Strasbourg est une ville pleine de planque pour un bon tireur. Si tu crois que tu me fais peur toi et ta secte tu te mets le doigts dans l'oeil"

Gabriel lui plante la dague dans la main pour bien lui montrer qu'il ne plaisante pas.

"Maintenant tu vas tout me dire sur ton patron, sinon je vais être forcé de te motiver avec cette lame"

L'homme hurla de douleur alors que le sang gicla hors de sa main portant les nerfs de Balbu à leur limite de résistance.

- E...Espèce de malade ! Si tu sais qu'il est a Strasbourg pourquoi tu me fais ça, bon dieu ?! Je suis juste un type qu'il paye moi, c'est tout...J'ai même pas leur foutu tatouage ! Georges, le gars que ton copain à buté, m'a promis que ce gars là avait des relations et qu'il pouvait nettoyer mon casier j'y je faisais ce qu'il me disait.
En plus ils ont pas mal d'argent.

Sans s'en rendre compte, Balbu s'était avancé de quelques pas dans la direction des deux hommes, il serrait le pommeau de sa canne afin de s'aider à résister à l'appel du sang, il fallait que Gabriel finisse rapidement son interrogatoire.

Sa voix était un peu plus haut perché qu'à l'habitude lorsqu'il dit à l'armurier :"Dépêchez-vous Monsieur Debrail, je ne tiendrai plus longtemps, surtout ne le tuez pas, mais faites vite."

L'esprit du vampire était tellement focalisé sur le sang et la maitrise de soi, que pour l'instant il devenait incapable de réfléchir ou même à percevoir autre chose. Aussi, il était incapable de se soucier de ce qu'était advenu de ses autres compagnons tant que le mal ne sera pas parti.

- Bon dieu, mais comme tout le monde ! On va à la rue de la grande truanderie, dans un des tripots, on demande des gars pour faire la salle besogne...C'est normal..C'est comme ça qu'on vit !

"Merci de ta bienveillante coopération"

D'un coup de pied bien placé, Gabriel abattit un coup de genoux magistral dans l'organe reproducteur du truand avant de le laisser à Balbu. D'une froideur assez étonnante, il prit un morceau de tissu sur le mort de Balbu et pour en faire un pansement. Voyant le regard du vampire, il ne manqua pas de lui faire une menace à peine dissimulée.

"Tu m'approche avec ce regard et je te fais découvrir le principe de l'eau bénite sur ton anatomie"

D'un passage de main sous sa veste, l'armurier espérait sentir la sortie de la blessure car, dans le cas contraire, il faudrait une opération pour retirer le projectile, ce qui ne l'engageait guère

La balle devait s'être logée dans le bras de l'armurier, comme c'était souvent le cas avec les projectiles des poivrières, qui avait la facheuse habitude de s'écraser dans les plaies.
L'hémorragie n'était pas importante, mais la blessure nécessitait une intervention.

Un soupir non dissimulé sortit de la bouche de Gabriel en voyant que sa blessure allait nécessité l'opération d'un médecin. Il placa alors le pansement de fortune sur sa blessure avant de dire à ses nouveaux compagnons d'infortune

"Je suppose que je n'ai pas la chance pour que l'un d'entre vous soit médecin, je me trompe ?"

Pour Cassandre

Il semble que la fusillade ait effrayé la jeune femme qui s'est enfoncée de nouveau dans la forêt.
Disparaissant sans laisser de trace.

Cassandre avait vu toute la scène.

Elle s'était rapprochée, une fois que les coups de feu avaient cessé, menant les chevaux par la bride.

Elle pouvait maintenant se faire une idée assez claire à propos des deux ordures à qui elle semblait devoir la vie : un psychopathe sadique chasseur de démons, et un vampire charognard qui semblait jouer de quelques états d'âmes religieux pour mieux accepter sa nature maléfique.

- La violence n'est pas le seul moyen d'arriver à ses fins, fit Cassandre d'un ton accusateur.

- Pour ce qui est de votre blessure Gabriel, je pourrais essayer malgré tout de vous aider, mais pas ici, après tout on vous doit bien ça...Prenez ce cheval et retournons à Paris, je tiens une boutique rue Mouffetard, nous y serons en sécurité...Je laisse également une monture à Balbu, précisa t elle en accrochant une longe à un arbre et en jetant un regard craintif vers le vampire.

Lucien était déjà installé inconfortablement sur la monture de Gwendaël, un autre cheval était prévu pour Cassandre et Solange.

Cette folle nuit arrivait à son terme, le jour pointait à l'horizon. Cassandre et Gwendaël montèrent en selle..

- Mais au fait, où se trouve Solange? Elle n'est pas revenue?

Bah tant qu'il y a quelqu'un qui soigne mon perso, ça me va

[Personne dans ce groupe n'est à même de soigner correctement Gabriel, tout au plus faire ce que tu sais déjà faire : mettre un bandage.
Une extraction de balle demande une intervention médicale et un certain...doigté]

- Je peux vous faire un bandage de fortune, dit Cassandre à Gabriel, mais votre blessure a l'air plus profonde que je ne l'avais pensée. Une fois arrivés à la librairie nous ferons venir un médecin, ce sera plus prudent...et puis vous pourrez peut être en profiter pour nous en dire plus sur vos amitiés conflictuelles avec Von Eggman.

Cassandre tira sur les rênes de sa monture, qui s'ébroua.

- Maintenant, nous devons nous mettre en route, et sillonner les environs pour retrouver Solange, les coups de feu l'auront certainement effrayée mais elle ne doit pas être bien loin...Vous pensez que vous pourrez tenir en selle jusqu'à paris, Gabriel?

Je fais un tour dans les environs à cheval pour essayer de retrouver Solange

Gabriel s'assura que son bandage tienne avant de récupérer sa carabine et de partir à la recherche de Solange.

"La Sorcière ne doit pas être loin. Si elle est venue ici, c'est parce qu'elle s'y sentait protéger. Quant à Von Eggman, je ne suis pas son laquais, il est mon client. C'est d'ailleur un client qui vient d'échouer à un test"

Alors que la douleur assaillait l'oeil du chasseur, celui ci ne put s'empêcher de jurer en empoignant son revolver :

"Y a une saloperie qui la poursuit ! Et nulle doute que cette saloperie est tout sauf de notre monde. Dépêchons nous de la rattraper"

Tentant de faire abstraction de la douleur, Gabriel arma le percuteur de son arme pour réagir tout aussi vite à une attaque du nuage noir

Cassandre redoubla son allure, et cravacha dur sa monture pour rattraper Solange, aux abois :Teelbeth était aux trousses de la jeune fille!

A cheval, Cassandre rattrapait rapidement la fuyarde. Elle dépassa la créature infernale, en prenant bien soin de mettre suffisamment de distance entre elle et le nuage au moment où elle le doublait.

Désormais, il fallait persuader Solange de s'arrêter de courir, le temps de pouvoir la prendre en croupe.

- Solange, arrêtez-vous! Vous ne pourrez lui échapper à pied! Solange!

Il devenait de plus en plus évident pour Cassandre que la créature aurait pu rattraper Solange depuis un bon moment si elle l'avait voulu : il semblait tout simplement que celle-ci ne la suive, voire...la protège.

Le nuage noir commença à bouillonner pour laisser apparaître un informe visage animal et un oeil énorme et flamboyant, puis s'etendit en poussant un hurlement effrayant.
Solange buta sur une racine et tomba au sol, tandis que la créature engloutit entièrement le cheval qui se cabra, faisant chuter les deux cavaliers....
Un bruit de succion et de chairs découpés se fit rapidement entendre, tandis qu'une vague de sang macula Cassandre et Gabriel...
Le cadavre lacéré de l'animal retomba au sol, tandis qu'une forme humanoïde se matérialisait progressivement devant leurs yeux...

Solange se releva, frotta ses genoux et cria à l'attention de la chose, en tenant sa tête à deux mains

- Arrête ! Arrête ! Laisse les ! Va t'en !

La forme humaine se dissipa lentement au gré du vent, laissant derrière elle un profond silence

Regardant la scène avec intéret, Gabriel comprit qu'une balle ne risquait pas de faire grand chose à cette forme brumeuse sans compter que la chute avait réveillé sa blessure. Après avoir rangé son révolver, il s'empressa de prendre sa petite fiole d'eau bénite et l'ouvrit avec la bouche prêt à en lancer sur le nuage ... certes cela risque d'être peu efficace mais c'est déjà mieux que rien. Cependant, il entendait toujours cette petite voix lui disant de retirer son cache oeil, chose qu'il ne fera qu'en dernier recourt

"Solange, restez concentré sur lui, ne lui laissez pas le controle. Cette chose vous obéira tant que vous restez calme et que vous l'empêcherez d'agir"

Voyant la forme noire se dissiper, Cassandre se releva et chercha frénétiquement autour d'eux, s'attendant à la voir réapparaître par surprise dans leur dos.
Les hurlements du cheval résonnaient encore à ses oreilles comme des bribes de souvenirs cauchemardesques.
Quelques secondes d'attente passèrent ainsi, le chaos laissant la place à un immense et inquiétant silence qui emplissait tout l'espace.

- Il vous a obéi Solange!, il ne revient pas? c'est bien sûr?

- Filons vite d'ici, ordonna soudain Cassandre, et rejoignons la grand route. Maintenant que nous n'avons plus de cheval, il nous faudra un peu de chance pour arrêter un fiacre se dirigeant vers Paris.
Espérons que votre blessure ne s'agravera pas d'ici là! Ajouta-t-elle à l'adresse de Gabriel.

Cassandre essayait de redonner un peu d'entrain à Solange Rentier, la prenant par le bras. Elle sentait que Gabriel, malgré sa blessure, reprendrait vite le dessus et l'aiderait à canaliser la jeune femme qui était manifestement très perturbée.
Ils ne tardèrent pas à voir apparaître la route à l'orée du bois.