Scenario VI Introduction pour Christine et François

Mentir était la voie de facilité et la seule, surtout, qui, selon Christine, la mènerait à son objectif avec dignité (c'est à dire sans salir sa robe). Cependant, il lui serait difficile, une fois sur place, de tromper son monde. Et si c'était le même domestique qui ouvrait...

Qu'importe : l'improvisation et le culot, il n'y avait que ça de vrai !

- En effet, il n'est pas très heureux de votre retard... et je n'ose imaginer ce qu'il fera si vous trainez plus encore, dit-elle d'un air sévère. Voilà pourquoi il vous rattraper ce retard le plus vite possible ! Entrons !

François accepta l'arme sans rien dire. En fait il l'observait avec curiosité quand des éclats de voix lui parvinrent de l'étage en dessous. Se retournant pour faire face au mystérieux personnage, il s'apperçut que celui ci s'était volatilisé. Les bruits approchèrent et il se précipita sans réfléchir par la premiere porte qui se présenta a lui...

Armand et François se rentrèrent presque dedans lorsqu'ils se dirigèrent tous les deux vers la même porte...
La lumière filtrait mal à travers la fenêtre et l'on y distinguait à peine le mobilier...
A première vue, il devait s'agir d'un bureau : une étagère était visible et un secrétaire prenait la moitié de la pièce...

- Regardez ! La vitre est fendue en cercle...Bon sang, il a de la chance d'avoir empoisonné les chiens cet animal..Rappelez vous, la cérémonie ne doit pas être dérangée, vous savez comment est le Maître...Personne ne doit sortir vivant d'ici...
Vous prenez l'aile Nord et nous faisons les chambres de l'Est...

Les pas de deux hommes résonnèrent sur le tapis de l'étage..Une première porte s'ouvrit, juste en face de celle où se trouvaient nos deux héros...

- Tu vois quelque chose ?
- Non...Passe moi la lampe...Mmm...Non rien ici je pense...Essaye en face...

Christine

L'homme se rua sur la porte d'entrée, rouge de confusion et frappa avec vigueur contre le heurtoir.
Un autre domestique ouvrit la porte, avec surprise

- Qui ..

- Clétus ! C'est le frère Clétus...Bon dieu ! Je suis en retard, vous ne voyez pas !

- Ho, Frère Clétus je...

- In Oculus Credo...In Oculus Credo...Le voilà votre fichu mot de passe, maintenant laissez nous entrer....Le maître va être furieux...

- Oui je vois que...

Sans attendre la réponse, l'homme força le passage accompagnée de Christine puis pénétra dans le vestibule.
Un large hall au parterre carrelé, éclairés seulement de quelques lampes donnait sur un gigantesque escalier de bois ciré.
Deux couloirs partaient sur les ailes Est et Ouest de l'hotel particulier, tandis que deux autres double porte à battant est percée dans le mur Nord.

- Alors ? Où se situe la cérémonie ? Bon sang, vous n'êtes pas habillée non plus ? Nous n'y serons jamais à temps!

François tourna trois fois sur lui même et se plaqua contre un mur où les chances d'être découvert étaient loin d'être négligeables... Il chercha des yeux un objet contondant dans la pièce. Une idée, aussi absurde que soudaine, lui vint : projeter la chaise devant lui a travers la fenêtre et laisser croire a ses poursuivants qu'il avait sauté... Au moins le temps qu'ils se précipitent pour vérifier...

Avec un froncement de sourcil, Christine répond :

- Eh bien, allons donc mettre nos costumes, il ne faut pas trois heures pour cela, que je sache !

*"Dans l'œil je crois" ? C'était ça leur mot de passe ? Étrange... En tout cas, le stress de "Cletus" avait fait taire le domestique - une veine ! Et pour peu qu'il y ait un masque au costume, ce sera parfait. Mais enfin, si j'assiste à la cérémonie et que je comprends ce qui s'y trame, je pourrait faire un rapport bien complet... Mais ils me le paieront cher ! Me faire prendre tant de risques juste pour savoir ce que M. Eggman fait ! Ils auraient dû envoyer des inquisiteurs, ça sent un peu le soufre par ici...*

Armand et François

- Nom d'un chien ! Il a sauté par le bureau du Maître ! [i] hurla le premier homme qui se rua dans la pièce bille en tête pour courir vers la fenêtre brisée, suivi de son acolyte porteur de lampe.
Les deux domestiques étaient armés : le premier d'une poivrière quasiment identiques à celle que François tenait dans les mains, le second d'une de ses barres de fer qui servait habituellement sur les chantiers.
Attiré par le vacarme, les deux autres semblaient également converger vers la pièce.

Christine

- Heu oui oui....Mais on ne va pas les mettre ici, n'est ce pas ? Où est la salle de cérémonie ? C'est la première fois que je viens dans le temple de Strasbourg...

Sans trop savoir ce qu'il faisait, François abattit de toute ses forces la crosse de son arme sur l'occiput de l'homme à la lampe. Une pensée traversa son esprit au même moment:

"-Pourvu que je ne donne jamais a personne une raison de me faire ça..."

Christine pousse un soupir agacé et en même temps réfléchit à toute vitesse. S'il dirt cela c'set qu'il doit l'avoir sur lui.

Sans mot dire, de peur de se trahir, elle l'amène à l'étage, où elle pense pouvoir trouver des chambres.

Son projet et de l'enfermer dans l'une d'elle après avoir récupéré la sacoche de l'homme. Ensuite elle s'habillera avec la tenue...

Armand et François

Les deux hommes frappèrent presque simultanément sur la nuque des deux malheureux et la lampe du dernier roula au sol, repandant une petite traînée de flamme sur le tapis...
L'un des serviteurs, simplement tombé au sol sous le coup, se releva en gémissant, tentant maladroitement de se frotter le cou endolori et de regarder devant lui...

Christine

- Ho, il faut monter ? Je croyais que les cérémonies se faisaient à la cave habituellement... fit l'homme en soufflant...

En montant les marches, Christine accéda au palier qui consistait simplement en un petit balcon surplombant l'entrée de la maison.
Deux couloirs, à gauche et à droite partaient vers l'Est, mais seul celui de droite semblait animé, puisque deux domestiques s'y trouvaient.
Au bruit, la jeune femme pu reconnaître un claquement de porte

- Il ne doit pas être loin. Charles et François sont forcément tombé sur lui, dépêchons nous de les rejoindre ! put-elle entendre

- Qu'est ce qu'il se passe ? demanda placidement "Clétus", curieux

François piétina nerveusement la flamme pour l'étouffer. Du bruit dans le couloir laissait supposer qu'ils n'étaient pas encore au bout de leurs ennuis.
Mais Eggmann ne se trouvait pas a cet étage, il en était presque sûr. Dans un laps de temps très court et imminent, il lui faudrait trouver un moyen de quitter la pièce, se faufiler dans le couloir et parvenir au rez-de-chaussée sans attirer l'attention. Vaste programme. Son rythme cardiaque se mit a tambouriner tandis qu'il luttait pour garder son calme...

- Ce n'est pas ici, dit Christine en guidant l'homme dans le couloir vide.

Elle ouvre une porte au hasard en espérant que ce serait une chambre et que la clé serait dans la serrure...

Rien, dans ce qui se trouvait aux alentours ne pouvait servir de lien solides, et surtout pas avec le peu de temps dont bénéficiait le cambrioleur, qui devait sans doute pester d'avoir fouillé la pièce en vain.
François, lui, ne s'attarda pas dans la pièce et se glissa dans le premier couloir venu pour redescendre discrètement : peine perdue ! Devant lui se dressait...une silhouette familière accompagnée d'un homme qu'il ne connaissait pas !

- Que...Qui êtes vous ? articula Clétus lorsque son regard croisa celui de Valentin.

Les pas des deux domestiques restant s'approchaient à grands pas du petit bureau.

Christine murmure à l'oreille de Cléthus :

- C'est le sacrifice, faites comme s'il n'était pas là, ça vaut mieux.

Elle le pousse vers l'autre couloir, espérant peut-être que l'autre prendra peur d'apprendre qu'un humain allait être sacrifié... Mais elle pestait intérieurement contre Valentin. Toujours là quand il ne le fallait pas celui-là !

François resta planté au milieu du couloir, son regard passant successivement de Christine a l'homme qui l'accompagnait. Celui ci fixait le dandy d'un air plus que surpris. Des pas approchaient, il s'agissait de ne pas moisir sur place. Tenant l'arme cachée dans son dos, il adressa un sourire poli et dit simplement :

"-Bonsoir ! Nous nous reverrons tout a l'heure, je crains de n'avoir pas de de temps a vous consacrer dans l'immédiat. Permettez..."

Il saisit la premiere poignée a portée de main et sans cesser de sourire, tenta en vain de l'ouvrir avant d'abandonner et de se diriger prestement vers une autre porte, dissimulant toujours l'arme.

"Cléthus" balbutia

- Ha..Heu..Bon ? C'est un homme ? En libe... il s'arrêta, fixa l'attitude de Valentin qui s'engouffra dans une chambre, puis s'arrêta confus...
Le cambrioleur arriva également en croisant le couple, visiblement surpris par la présence de la femme et de l'homme qui bloquaient l'accès à l'escalier.

La chambre dans laquelle Valentin avait pénétré était sans doute réservé pour les invités d'Eggman, tant elle ne comportait aucun signe qui puisse la distinguer d'une autre.
Un grand lit, une tapisserie mauve élimée et un placard allaient de paire avec une odeur de renfermée assez importante : la pièce n'avait en effet pas de fenêtre.

- Et...et lui ? Qui est-ce ? [i] demanda Cléthus en pointant Armand du doigt, tandis que les deux autres serviteurs parvenaient au bureau d'Eggman.

*MAIS QU'EST-CE QUE C'EST QUE CE BAZAR ? 50 Francs que c'est encore la faute de ce satané Valentin. Toujours le premier pour se mettre dans le pétrin, celui-là !*

- Lui ? Aucune idée. Les serviteurs s'occuperont de lui, nous avons d'autres chats à fouetter. Que voulez-vous ? Tant de gens auraient voulu avoir notre place... Ils seraient prêts à tout pour participer.

Soudain, elle eut une idée.

- François ! appela-t-elle d'un ton sec.

*Par la Barbe de dieu! mais ou je suis tombé! 100 francs que ce type n'est pas des leurs*

Il en eut la confirmation très rapidement. Il lui fallait vite une idée... Le kriss qu'il avais encore en main ! Cette arme l'aiderai peut être a passer inaperçu... il prit un ton solennel:

-Je remplace le porteur du couteau rituel qui a eu un empêchement, madame...

[C'est du Vaudeville ! ]

Reconnaissant la voix de Christine qui l'appellait, François accouru sans faire un pli.

"-Elle a probablement un plan, songea t'il, ou alors elle est réellement en colère. Dans un cas comme dans l'autre je ferais mieux de ne pas résister...

"Je m'en vais mettre mon manteau dans le placard, n'est ce pas chérie? Saperlipopette mais que faites vous tout nu dans mon placard, monsieur?

[c'est clair ^^ Heureusement que c'est un univers sombre :p]

Christine lança un regard à l'homme au kriss. Elle ignorait qui était cet uluberlu mais vu le mensonge ridicule qu'il venait d'inventer, il n'était clairement pas avec Eggman, et lui devrait être reconnaissant de ne pas le dénoncer.

- Ah ? parfait, c'est donc vous Gilbert ? Enchantée de faire votre connaissance... C'est fou, tout le monde est en retard ce soir...

Voyant François arriver, elle lui dit :

- François ! Toi et Gilbert vous allez prendre ce monsieur et lui montrer une chambre où il pourra se changer. Ainsi je pourrai me préparer avec ses affaires - euh, mes affaires bien sûr. Tout ce stress me fait faire des lapsus épouvantables !

Elle espérait que le lapsus en question permettrait à François de comprendre son plan et d'agir en conséquence - et vite, vu l'arrivée des deux autres gus qui semblaient le (ou les, avec Gilbert ?) chercher.

- Qu'est ce que c'est que cette mascarade !? dit Cléthus en reculant Je...Le maître n'est pas...Que...Je... furent les seuls mots qui parvinrent à sortir de sa bouche alors qu'il reculait en direction de l'escalier

- François, Charles ! Non d'un chien, il les a ... hurla le premier domestique en pénétrant dans le petit bureau où gisaient les corps des deux malheureux qu'Armand et François venaient d'assommer. Préviens les autres...

- Vous...Vous êtes des intrus fit Cléthus en pointant les trois intervenants qui l'avaient jusqu'alors dupé...