Scenario VI Introduction pour Christine et François

"-Soit, n'y pensez plus... Revenons a nos moutons : je pense que nous devons mettre au point une stratégie d'approche. Eggmann m'a croisé a Paris, et je n'étais pas a même de lui faire bonne impression. Je ne peux pas vraiment me présenter a lui sans éveiller de soupçons."

François, son assiette terminée, tira une cigarette de son étui et la porta machinalement a ses lèvres.

"Il y a plusieurs éléments que je dois tirer au clair. Cet homme vous a t'il déjà rencontré? A t'il une raison de se méfier de vous ? Dans le cas contraire, vous pourriez l'approcher et le questionner avec plus d'aisance. En simple dame interessée par l'expertise du bijou... Que voici."

Ce disant, le dandy tira précautionneusement de la poche de son gilet le pendentif en forme de rose, trouvé cette fameuse nuit depuis laquelle son esprit ne laissait plus de le tourmenter.

Navré pour le temps de réponse. Et puis, pour ma défense, la digestion de flamkuech prend du temps.

- Non, il ne m'a jamais rencontrée. J'ai bien essayé, le soir où vous m'avez trouvé chez lui : mais ce fut un échec.

Curieuse, je tends la main pour saisir le bijou.

- Oh... Qu'est-ce ? C'est joli !

Malgré qu'il en ai pris l'initiative, François ressentit une certaine réticence a déposer l'objet dans la main de Christine.

Hé bien, en vérité, j'ignore ce que c'est. Je l'ai trouvé dans des circonstances pour le moins inhabituelles et j'ai de fortes raisons de croire que ce bijou n'est pas étranger a Eggmann. Il a été perdu par une femme qui semblait fuir ce dernier. Tout ce que j'en sais, c'est qu'il date vraisemblablement de la Renaissance... "

Curieuse, j'observe le bijou sans mot dire. J'essaie de voir à qui il a appartenu, et ce qu'il en est désormais de cette personne...

Chritine regarde Valentin, un peu surprise.

- Est-ce que ça vous dérangerait si j'observais cet objet un peu au calme avant de le faire "analyser" par notre homme ? Je suis sûre que je pourrais en apprendre plus sur celle qui l'a porté...

En disant cela, je scrute mon interlocuteur du regard, comme si je cherchais à lire ses pensées.

En entendant l'éventualité d'être séparé de son précieux pendentif, François ne put s'empêcher d'afficher une moue réprobatrice. Son regard se voila tandis qu'il fixait le bijou, rechignant a en détacher le regard. Puis il se secoua interieurement et fit de son mieux pour dissimuler son trouble : il afficha un sourire et dit du ton le plus naturel possible :

"-Aucun problème ! Faites donc, je vous en prie."

[Helllloooo ?]

[désolée ^^']

Elle ne peut s'empêcher de sourire - un sourire éclatant.

- Bien ! Dès que nous aurons fini de manger, je rentrerai à l'hôtel deux petites heures pour l'étudier. Nous n'aurons qu'à nous retrouver - elle regarde l'heure à la pendule du restaurant - à 16 heures en bas de mon hôtel. Il sera plus élégant d'arriver chez lui en fiacre. Les signes extérieurs de richesse rendent souvent les gens plus attentifs...

François s'enfonça dans son siège, fixant le pendentif d'un air absent jusqu'a ce qu'il ait disparu dans les vêtements de Christine. Puis, ramené a la réalité, il cligna des yeux pour en chasser le vague et se redressa :

"-Heu, bien ? Si vous y tenez. Quant a moi, je vais fureter dans les alentours de sa demeure. Mais désirez vous d'abord que je vous raccompagne ?"

Il finit sa bière en perdant son regard dans les carreaux opaques de la fenêtre. En quoi examiner l'objet avancerait Christine ? Pendant un instant il en vint presque a regretter d'avoir cédé a sa requête. Puis il écrasa résolument son mégot comme ses doutes et attrapa son chapeau :

"-Avons nous terminé ?"

Catherine se lèva, couvrant ses épaules de son manteau.

- Oui.

Songeant aux étranges choses qui s'étaient passées aux abords de la cathédrale, elle ne put s'empêcher de frissonner.

- Et je veux bien que vous me raccompagniez... Si cela ne vous dérange pas.

Pour la première fois, il y a comme de l'hésitation dans la voix de Christine, qui perd un peu de sa superbe.

François régla la note puis reconduisit Christine [et non Catherine, me semble t'il ] a la porte de la brasserie. Le ciel déjà maussade prenait une teinte de plomb et un vent glacial s'engouffrait par rafales entre les murs des batisses.

Soucieux de se montrer rassurant pour sa compagne, il dit :
"-Le temps se gâte de plus en plus, restez donc a l'abri le temps qu'une voiture se montre..."

Le dandy apperçut un fiacre libre et leva la main pour le héler, mais une bourrasque arracha son chapeau et le jeta sur le pavé. François se lança a sa poursuite en pestant mais le couvre-chef bondissait un peu plus loin chaque fois que ses mains allaient le saisir. Puis il dérapa sur le pavé humide et s'étala lourdement dans une flaque. Il revint vers Christine en souriant d'un air penaud, son chapeau fuyant au loin.

Christine regarde François perdre sa superbe en haussant les sourcils, ne pouvant s'empêcher de sourire du cocasse de la scène. Lorsqu'il revient à elle, elle ne peut s'empêcher de l'épousseter avant d'arrêter un fiacre avec quelque peu plus d'élégance. Alors qu'elle le laisse lui tenir la porte, elle lui dit en souriant :

- Au moins, vous saurez quoi faire durant ces deux heures... Vous acheter un chapeau me semble d'une absolue nécessité !

Pour la première fois depuis qu'elle est sortie de l'hôtel, elle se détend un peu, retrouvant sa solide sérénité.

François aida Christine a grimper en voiture en tentant tant bien que mal de ne pas salir sa robe puis s'installa près d'elle. Il constata que de l'eau brunâtre s'égouttait de son manteau et commençait a former une flaque autour de ses pieds.

"-J'espère que vous me pardonnerez ces pitreries. Je commence a croire qu'il n'est guère possible de porter un manteau dans cette ville sans devoir en changer toutes les heures. Peut être que mon hôte pourra m'en prêter un autre, je n'ai pas le cœur a prendre la pose chez un tailleur alors que nous avons plus important a faire... Tiens, nous arrivons déjà ? Les distances semblent bien courtes, une fois hors de Paris..."

Pour reprendre un peu de contenance, il tira une cigarette de son étui et constata que celui ci était plein d'eau...

Christine agrippa brusquement le bras du jeune homme et le serra très fort. Puis, voyant que l'image s'évoparait, elle le lâcha comme si de rien n'était. Pourtant, la peur hantait encore son regard tandis qu'elle quittait le fiacre.

- A dans deux heures...

Elle courut se mettre à l'abri, à l'hôtel. Une fois à l'intérieur, elle tenta de retrouver sa lenteur élégante mais elle ne put s'empêcher de pousser un soupir de soulagement une fois arrivée dans sa chambre.

avant de procéder à son rituel, elle décida de prendre un bain chaud qui délasserait ses nerfs - elle en avait bien besoin.

Le voyage en train fut fort agréable, son employeur ne s'était pas moqué de lui... Armand, entra dans l'hôtel une valise a la main et réserva discrètement une chambre ordinaire... Et monta se préparer une foi qu'il reçu la clef, arrivé dans sa chambre il commença a vérifier ses armes; les démontant, les nettoyant puis les remontant...


Puis il sorti un carte de la ville, avant de rentrer a l'hôtel il avait cherché la maison de Von Eggman...

[Ques que j'ai pu voir de la maison de Von Eggman ? Des informations utiles a un cambrioleur ? balcon ? porte vitré ? piege eventuels ?]

Le bain n'eût pas l'effet escompté pour Christine...
A peine eut-elle plongé à l'intérieur qu'elle se sentit comme épiée.
Par moment, elle fût même persuadé que le visage de l'enfant se reflétait à la place du sien dans l'eau mousseuse...
C'est donc légèrement tendue qu'elle entreprit de mettre en place le rituel, en posant le pendentif au centre du cercle de bougie....

Armand

A peine le monte-en-l'air eût-il fini de sortir de son hôtel que la nuit commençait déjà à tomber sur la ville de l'Est.
Alors qu'il déambulait dans les rues, une silhouette bossue se précipita sur lui pour lui enserrer le poignée et lui glisser quelque chose dans les mains...
Une vieille femme au visage tordu par l'âge, pratiquement édentée, lui psalmodiait d'anciennes prières dans une langue qu'il ignorait

- Ne vous pas faire ce que faire ce soir...Grand danger..Grand danger...Pas faire..

La marque des ongles de Christine resta douloureusement imprimée dans son avant bras lorsqu'elle descendit de voiture. La nervosité de la jeune femme devenait contagieuse.

"-Voila que je tremble moi aussi... Je ferais bien de récupérer mon arme... Et du tabac sec."
Le fiacre regagna la demeure de M. Richert. Son manteau n'était évidemment pas sec. L'hôte envoya un domestique a une boutique de vêtements non loin après avoir pris les mesures du jeune parisien.

"-Ces habits ne seront certes pas neufs, mais au moins en bon état. Cette boutique ne s'adresse pas vraiment a la classe populaire aussi ne vous inquiétez pas pour le résultat. Mais je vois qu'il est 17 heure ! Un apéritif, Philibert ?"

François accepta le schnaps a contrecœur, en se jurant que ça serait le seul et qu'il repartirait aussitôt en possession d'une nouvelle veste.

Le pentacle dans lequel je me trouve, dessiné à la craie sur le plancher de la chambre d'hôtel, est censé m'apporter protection. Souvent les flashs sont violents, et sans doute aurais-je perdu la raison plus d'une fois sans lui pour me soutenir. Les bougies bleues allumées à chaque pointe de ce pentacle empêcheront les mauvais esprits d'entrer et de m'attaquer alors que je suis en transe.

Avant d'entamer le rituel, je me vide de toute pensée négative, me concentrant sur un air de Beethoven que j'aime tout particulièrement, La Sonate au clair de lune. Il me suffit d'en jouer mentalement les premières notes pour retrouver un calme temporaire, mais suffisant.

J'ai posé l'objet sur mes genoux, et j'ai croisé mes mains sur lui. Je sens son contact froid au creu de mes paumes. Gardant les yeux fermés, concentrée sur ce contact tactile avec l'objet, je récite :

Ô Puissances passées et à venir
De cet objet ouvrez les souvenirs
Livrez-moi ici ses pleurs et ses rires
La porte du passé je vais ouvrir

...

Armand

La vieille femme se dégagea avec une sorte de terreur fascinée...

- Ne fais pas ! Le diable ! Le diable !

s'agitant avec force, elle parvint à se dégager et à s'enfuir dans la rue, comme si elle avait vu la mort en face...
La main gantée du voleur se desserra sur le petit objet sans valeur qu'elle lui avait laissé. Il ressemblait à tous les autres qui se vendaient sur les brocantes..
Haussant les épaules, il put terminer ses emplettes avec facilité, oubliant presque l'évènement...

Christine

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Les images d'un passé lointain refirent surface dans l'esprit de la jeune femme en transe...Amours déçues, peines partagées, douleur, le flou commença à prendre forme dans les songes de la devineresse dont le corps fût pris de sursauts étranges, à la fois sensuels et grotesques...

Des brumes émergèrent un amour...un amour ancien...Les canaux de Venise firent leurs apparitions..C'est un homme vêtu comme sur les gravures de la Renaissance. Il est bien fait de sa personne et sans doute fortuné, son visage terriblement pâle semble...semble être pareil à celui de Valentin..Il ouvre l'écrin et la jeune femme brune s'illumine à lorsque les premiers rayons de lune frappe le pendentif...
Les brumes enveloppent à nouveau l'esprit de Christine et la voici qui hurlent entraînés par des hommes vêtu de sévères robe de bure. L'homme, lui se bat avec férocité...Le sang de ses adversaires maculent sa chemise à mesure que sa rapière fend la nuit...

Les brumes de nouveau...L'homme serre la femme dans ses bras et une intense douleur se lit dans ses yeux...Il est blessée...Il expire...Il embrasse son cou avec une ferveur...Leurs lèvres se touchent à nouveau..
La mort...puis le frisson de la vie...à nouveau..sans raison...Un malaise...
Un Oeil est tatoué sur la chair blanche de la femme...Elle est cette fois-ci enchaînée et nue...Elle a faim.Son esprit se brouille...Son âme est vide...
Les hommes la commande, on y voit le visage de Von Eggman, couvert d'une capuche...Lui aussi semble avoir traversé le temps..car il semble que la nouvelle scène se produise bien plus tard...Le XVIIIe selon Christine. Il porte l'Oeil Noir sur le bras..
Au mur sont attachées d'autres créatures comme la femme, un cerceau de fer autours de la tête...

Flou à nouveau...La femme se libère, elle croise Valentin...La pression est à son paroxysme et les vapeurs se dissipent tandis que Christine tombe au sol, épuisée..

François

C'est bien une demi-douzaine de Schnaps plus tard et un confort à toute épreuve que le jeune dandy parvint enfin à se débarrasser de Richter, titubant...

- Vu...Vu partez à un rendez vu galant, je suppose ? Non ? Hein ? Hé hé hé fit l'homme en lui donnant de petit coup de coude Sa..sacré, Philippe...Tout le portrait de son père...Et b..bien..Monami, voici les clés de la demeure ajouta t-il en lui tendant un bâtonnet de tabac en croyant tenir une clé Je vous en prie...Hips...

Une grosse demi-heure plus tard, Christine se réveilla avec un lancinant mal de tête. Elle éteignit les bougies qu'elle rangea dans la malle, et effaça le pentacle avec la serviette de bain mis à disposition par l'hôtel - elle préférait de toutes manières les siennes, plus douces - avant de cacher les dernières traces par le lourd tapis persan.

Tout en effectuant ces gestes mécaniques, elle tentait de donner un sens à tout cela et peu à peu s'établit une stratégie. Il lui faudrait en parler à Valentin au plus tôt...

Elle passa les derniers instants qui lui restaient (si, pour une fois, le jeune homme était à l'heure, ce dont elle doutait) pour mettre une tenue plus seyante que celle qu'elle avait mise pour le long trajet en train.